Bars en Trans 2012 – Mrs Good : « Ils avaient des machettes dans leur sac. »

16 h 45, rendez-vous au Dejazey avec la bande de Mrs Good. Ils ont des bonnets à rayures, des lunettes cool et l’un d’entre-eux cultive une moustache du meilleur goût. Le cadre est posé. Un bande de joyeux lurons. Plutôt que de rester se faire désosser les oreilles à l’intérieur du bar où se jouent les ultimes balance du groupe qui fermera la soirée, My heart belongs to Cecilia Winter, direction la bernique hurlante, où la salle du fond nous accueille de la meilleure des façons possibles. Avec un baby foot.

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Alter1fo : D’où vient le nom du groupe, Mrs Good ?

Stéphane : D’une chanson éponyme ! Je composais tout seul, tranquillement dans ma chambre. Ça parlait d’une femme, un peu fantasmée, et elle s’appelait Mrs Good.

Arthur : Du coup, comme on cherchait un nom de groupe qui sonne, on a trouvé que ça entrait en résonance avec notre style. Quatre gros barbus affublés d’un nom de femme. C’est parfait. Non ?

Vous faisiez quoi hier soir ? Vous étiez déjà dans le coin ?

Arthur : On était au resto dans lequel travaille Arthur en ce moment. On s’est fait une grosse orgie d’huîtres.

Sacha : Moi j’ai terminé Final Fantasy VI.

Final fantasy VII est pourtant meilleur…

(Effet réussi, un débat animé s’ensuit.)

Arthur : Puis en ce moment, il y a un truc qui nous occupe un peu, on commence à penser à une vidéo pour Noël. Tous les ans, on fait ça. L’année dernière (NDLR : il se met en position de Noël), on a fait une fort jolie vidéo avec un superbe petit cadre composé de houx, c’était exceptionnel. On pense faire quelque chose cette année pour les petits enfants, proposer une sorte de pochette surprise.

(L’idée créé des remous dans l’assemblée)

Une anecdote à me raconter sur l’un ou plusieurs de vos concert ? Du genre gros raté, la loose, tout ça ?

Arthur : On a fait un concert chez les Hell’s Angels (sic). C’était au country rock de Nîmes. Il y avait une quinzaine de types au départ dans la salle, puis plus rien. Personne n »est rentré. Les deux seuls types qui défaillaient dans le bar avaient le dos tourné à la scène.

Edward : Non, le seul type qui en a vraiment profité, c’est le chef de la BAC de Nîmes.

Arthur : Ils avaient des machettes dans leur sac. Ouais, tu sais, des coupe-coupe.

Peut-être pour faire de la guitare slide ?

Edward : Surement. En plus, il y avait une sono toute pourrie, made in China. Ça, c’était lors de notre première tournée déliquescente. En même temps v’la la sacré idée que de faire une première tournée dans le Sud (NDLR : bien dit). On produisait tout nous même, à ce moment là. Les dates avaient été calées à la va-vite.

Arthur : On a aussi fait un tour dans une paillote vulgaire, du côté de Palavas-les-Flots. La patronne nous considéraient comme ses employés de bas fonds. Elle piaillait : « J’ai payé pour deux heures et demi, pas plus ». Elle ne voulait plus qu’on joue !

On dirait le Sud. Le temps dure longtemps. Citez-moi un épisode grandiloquent de votre épopée musicale, des moments en béton armé, façonnés dans la légende du rock’n’roll ?

(Ils réfléchissent)

Edward : Peut-être pendant le coup d’envoi Ricard Live Session à la Flêche d’or. J’ai perdu ma baguette en plein concert… Paf, disparue. Je me suis retrouvé avec une baguette entre les dents, en train de galérer à jouer avec une seule baguette.

Sacha et Arthur, (d’un même élan) : Oh, Edward, on peut trouver mieux, ils vont penser quoi de nous, les gens, eh…

Edward : Oui, bon du coup, en effet…

Arthur : (Il le coupe) Oh ouais, le solo shaker !

Le solo shaker ?

Arthur et Stéphane : Ouais, on le regarde et on comprend tout de suite ce qu’il va se passer, il devient remonté d’un coup, sur scène… il nous écarte tous du bras et se plante en plein milieu, élastique, avec une cravate enroulé autour de la tête, tu vois un peu comme Alain Chabat le ferait, et il se met à faire un solo boite à rythme avec un shaker dans chaque main.

Il voulait terminer le concert en pleine lumière… Dites, vous êtes des adeptes du petit vin blanc avant de monter sur scène ?

Moi je me prends un petit verre de vin rouge avant de monter sur scène. Pas la bière, ça fait des bulles dans la gorge (il mime un étranglement brassé).

Vous avez un dicton à me sortir de derrière les fagots ?

Edward (sans hésitation et le regard grave) : On est jamais à l’abri d’un succès.

(Explosion de joie dans l’assemblée.)

Arthur : Oh ouais, on l’avait sorti sur scène celle-là, c’était une belle trouvaille.

Des salles dans lesquelles vous rêvez de jouer ?

(En vrac) L’Elysée Montmartre, le Bataclan, la Maroquinerie, l’artillerie habituelle…

Sacha : Le Trianon.

Vous pensez quoi de Brest ?

Arthur : Brest… c’est à l’Ouest donc c’est l’best.

Edward : C’est poitrine en anglais (NDLR : breast). Donc c’est bon.

(Acclamation, approbation. Nous tenons le vainqueur de la soirée.)

Vous avez quoi comme bouquin d’ouvert quand vous vous endormez ?

Arthur : Docteur Jekyll and Mister Hyde.

Sacha : Classe. Moi, sans déconner, c’est l’Ethique, de Spinoza… On va grave pouvoir se la péter ! Vas-y, écris, l’Ethique, de Spinoza, en hébreux.

Pas conventionnel. Vous nous préparez d’autres surprises de ce genre sur scène ce soir ?

Arthur : Oh, non, on est routinier en ce moment.

Edward : Un gros concert de rock’n’roll, comme d’habitude.

Faisons de la promo. Parlez moi du disque, avant d’aller faire la photo baby foot.

On sort un EP, Visions, fin août. Disponible sur toutes les plates formes de téléchargement du monde et de l’espace. On passe aussi au Bus Palladium, à Paris, le 22 décembre. On a un Facebook, aussi, c’est super important d’en parler.

OK. Mesdames et messieurs, le voilà.

https://www.facebook.com/bigpopbymrsgood

Direction le baby foot pour une pose qui restera dans l’histoire.

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