Asi Es La Vida ! La Historia de Tio Manuel …

Asi

Lors de mon précédent article « Hey ! Je suis avec le groupe« , j’avais eu l’occasion de vous parler un peu de « Tio Manuel » (Manuel Castillo), figure légendaire de la scène Rock Française.
J’avais déjà eu le privilège de le rencontrer l’an dernier quand Wunderbach était passé jouer au Mondo Bizarro mais je bavais d’envie de le voir avec son projet solo « Tio Manuel ». Ce fut enfin chose faite pour la soirée « Tio Manuel With Friends » aux Combustibles début avril à Paris. Juste avant sa balance, Manu a pris le temps de me raconter sa riche et tumultueuse vie de musicien rock.

Bonjour Tio Manuel. Tu est d’origine Espagnole ?

Je suis fils de réfugiés Espagnols. Mes grands-parents étaient de gauche et ils aidaient les combattants anti-fascistes pendant la guerre. Puis aprés la guerre, ils se sont réfugiés en France et ils ont été enfermés dans des camps où on mettait les réfugiés espagnols. Pendant la guerre contre les nazis, ils sont rentrés dans la résistance. A la fin de la guerre, ils sont retournés en Espagne clandestinement pour ramener femmes et enfants (mes parents, donc) qui étaient restés en Espagne. C’était une époque dangereuse. Puis après la guerre, mes parents sont allés à l’école en France, mais les gens n’étaient pas très sympas avec eux car ils étaient espagnols. Puis ils se sont intégrés. Ils ont appris un métier et ils ont travaillé. Mes parents se sont rencontrés dans les années 50. Voilà pour mes attaches espagnoles.

Ils venaient de quelle région en Espagne ?

Il venaient du Sud, mais comme il n’y avait pas de travail, ils sont montés dans le nord et mes parents sont nés en Catalogne à coté de Barcelone. Mais originairement ils sont Andalous du coté d’Alméria là où on tournait les Western Spaghetti. Ma mére elle était de Séville à la limite entre l’Andalousie et l’Extrémadure.

Des thèmes que l’on va retrouver dans tes disques solos.

Oui car forcement ça m’a marqué.

Chez Wunderbach aussi, je pense à Guardia Civil et son final avec « No pasaran ».

Oui en plus à la fin de la chanson, il y a un vers de Fredérico Garcia Lorca qui parle de la guardia civil et qui ma donné envie de parler de ça et de mes grands-parents.

Et comment es-tu venu à la musique ?

Quand j’étais gosse, j’habitais dans un tout petit appartement en banlieue parisienne, ce n’était pas matériellement facile. Mes parents ne gagnaient pas beaucoup d’argent. Il n’y avait pas de musique à la maison, juste une radio. Mais mon oncle était guitariste de Flamenco. Voilà, c’était ça mon 1er contact avec la musique quand il venait avec sa guitare à la maison. Mon 2ème contact, c’était la radio avec mes parents qui écoutaient Brel, Brassens, Leni Escudero, des trucs assez cocos/gauchos, Ferrat etc. Il y avait du texte, mais musicalement ça ne me branchait pas. Et pour mes 12 ans j’ai demandé un tourne disque, un Tepaz avec un bras qui retenait les 45T. J’y connaissais rien et j’ai acheté des disques par hasard. Je suis tombé sur un disque qui s’appelait « le roi du Rock And Roll » et comme ça sonnait bien, j’ai demandé à ma mère de me l’acheter. C’était Chuck Berry et ça été le coup de foudre.

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C’était lequel de Chuck Berry ?

Une compile chez Musidisc avec tous les tubes, et ça m’a explosé dans la tête et j’ai dit : « je veux faire ça, je veux faire de la guitare, je veux faire du Rock And Roll ». Entre 12 et 14 ans j’ai acheté plein de disques de Rock And Roll, des trucs entre 1955 et 1960. J’ai écouté du Rock And Roll mais je n’avais pas encore de guitare. Ensuite j’ai déménagé et on est allé à Champigny sur Marne et là j’ai eu une chance terrible car dans ma classe il y avait Dilip qui est devenu le batteur des Spoons et qui a joué ensuite avec les Coronados. Les grands frères de mes copains avaient des guitares et des batteries. Donc j’ai acheté une guitare et eux m’ont appris à en jouer. Mais c’était les années 70, ils écoutaient Jimi Hendrix, les Who, Led Zeppelin et donc on jouait des trucs comme ça. Carlos Santana aussi, ça à l’air de rien mais Santana s’il a fait des trucs pourris genre FM, à côté de ça il a aussi fait des trucs super bien, et je ne m’en rendais pas compte, mais ça m’a beaucoup influencé au niveau Latin, au niveau des percus. C’était en 75/76 juste avant le Punk-Rock. Puis quand le Punk est arrivé, j’ai commencé à écouter des trucs plus durs. Aux autres ça ne plaisaient pas beaucoup, sauf Dilip justement. On jouait, enfin je jouais mal, juste 3 accords saturés à fond, et c’était déjà du Punk mais sans le savoir. Puis un jour j’ai entendu les Pistols, et le 2ème Album des Clash (« Give’Em Enough Rope ») et j’ai dit, voilà c’est exactement ça que je veux jouer. Pas besoin de savoir bien jouer, forcement avec les groupes des années 70 comme Hendrix ou Led Zep.

Oui avec des solos de batterie interminables.

Oui, oui c’était chiant, bon j’aime toujours cette musique là pour plein de raison, mais je déteste aussi beaucoup de choses. Mais bon là c’était facile avec 3 accords à fond et tu y allais. Et donc on a monté les Spoons avec Dilip, fin 79/80. Ce qu’on jouait avec les Spoons était très influencé par Clash et The Jam, et pfff .. tu imagines la scène Punk-Rock entre 79 et 81. On jouait ce genre de chose. Les Spoons ont duré pendant 2 ans, et ça marchait plutôt bien, on faisait pas mal de concerts.

Et est ce qu’il y a des titres qui ont été gardés de cette époque là ?

On avait fait une démo sur un 4 pistes dans notre local de répèt, mais on a aussi raté le coche car on a été produit par le bassiste de Bashung à l’époque qui voulait s’occuper de nous. Il nous avais vus en concert, et nous a emmenés en studio pour enregistrer des maquettes. Mais nous on était des gamins, on n’y connaissait rien du tout, rien au niveau son. Et on avait un manager qui était un crétin. Et il s’est engueulé avec lui alors qu’il était bourré, et le mec l’a mal pris et a arrêté de s’occuper de nous. Du jour au lendemain on n’a plus eu de nouvelles. Je ne comprenais pas, je ne l’ai appris qu’un an plus tard. Donc, oui on a quelques trucs qui sont sur bandes et que j’ai numérisé.

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Certains titres ont été repris chez Wunderbach ensuite ?

Oui « Oublions l’Amérique » « Guardia Civil » ou « Détournement » c’étaient des chansons des Spoons. Quand j’ai intégré Wunderbach, Marco aimait bien ses chanson et il m’a dit qu’on pourrait les jouer.

Du coup tu as pu étoffer leur répertoire.

Sur « Oublions l’Amérique » Marco à modifié quelques trucs, « Guardia Civil » est de moi et sur « Détournement » on a repris la musique et il a écrit un autre truc dessus.

J’ai eu un peu de mal à m’y retrouver avec les notes de pochettes.

C’est parce qu’à l’époque c’était très compliqué avec la Sacem. Si tu voulais déposer un morceau à 3 ou 4 il fallait déposer la musique et tu penses bien, qu’on écrivait pas la musique. C’était donc juste un auteur et un compositeur. Tous les titres avant que j’arrive c’était Baptiste et Marco Laurent. Et quand je suis arrivé c’est moi qui ai écrit les nouveaux morceaux, c’est ce qu’on doit retrouver sur les notes de pochettes.

Comment vous vous êtes rencontré ?

Je les ai rencontré sur un festival Punk à « Villier sur Marne », où on jouait avec les Spoons. C’est un festival qui s’est terminé en émeute le soir. Mais l’aprés midi les Spoons et Wunderbach ont joué. Et marco nous regardait du coin de l’oeil car ils n’avaient pas de guitariste solo. Après le concert il m’a chopé et m’a dit qu’ils allaient enregistrer une maquette dans peu de temps. Il m’a demandé si je voulais venir jouer de la guitare. Moi j’étais partant évidement, partout où je pouvais mettre mes guitares ça m’intéressait. Mais il n’était pas question que je joue avec eux, je devais juste poser mes guitares. J’ai joué sur les morceaux que tu connais « Paris-Londres », « Huguette » , « Raya », « Pas pour moi » et « Weekend à Nanterre ». Tous les riffs sur les morceaux je les ai amenés à ce moment là. Ils ont été contents et ils m’ont demandé de rester avec eux. Et ça a commencé comme ça, j’étais sur les deux groupes, Spoons et Wunderbach. Les Spoons, c’est des copains et ils ont commencé à faire la gueule car Wunderbach avait plus de succés qu’eux. Du coup je jouais de plus en plus avec Wunderbach et c’était moins drôle avec les Spoons. Il y avait une mauvaise ambiance, ce que je comprends. Alors on a décidé de se séparer amicalement et j’ai proposé à Dilip de rejoindre les Coronados ce qui a été une bonne chose, et moi j’ai intégré Wunderbach définitivement.

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L’aventure Wunderbach c’est 2 ans ?

Oui, j’ai fait la maquette fin 81 et j’ai commencé à jouer avec eux début 82 et on a splité en 84.

Comment c’est passé le split ? J’ai cru comprendre que l’ambiance des concerts était plutôt dure ?

Il y a plusieurs choses. Déjà l’ambiance entre les groupes parisiens étaient assez dure. Il y avait de la jalousie et des rivalités. Les seuls avec qui ça se passait bien c’était « La Souris Déglinguée » qui nous ont beaucoup aidé. Ils nous ont filé un coup de main pour enregistrer le 1er album, il nous ont motivé pour le faire. Le deuxième ç’est aussi grâce à eux. Ils étaient en studio en même temps que nous, ils venaient aux répets .. ils ont vraiment été sympas.

On voit bien qu’il y a des liens forts entre les 2 groupes.

Oui, ce n’est pas un hasard si Camboui (batteur de Wunderbach) est avec la Souris maintenant et moi je vais jouer avec eux bientôt en Bretagne (Callac le 24 Avril). Ca se passait bien avec eux, mais avec les autres groupes c’était moyen. Et puis on avait aussi une bande de sauvages qui nous suivait. Tu imagines la zone de Paris à l’époque, c’était un ramassis de Punks, de Skins de voyous et de Rockeurs, c’était assez « Rock and Roll ». Et on a commencé à nous traiter de fascistes. C’était assez insupportable pour moi et pour le bassiste, Albert qui était juif Pieds-Noirs. On a donc commencé à faire savoir qu’on n’était pas de ce bord là, mais aussi qu’on s’en foutait. Tu vois on faisait du « Rock And Roll », la politique on s’en foutait. Moi j’avais des convictions à gauche, voir très à gauche, Albert et Marco aussi et Camboui s’en foutait. On voulait juste faire de la musique. On était pas là pour se faire bastonner si untel pensait ceci ou cela.

Mais l’époque était assez politisée non ?

Oui, c’est vrai, c’était assez politisé. Donc tu vois, d’un côté on se fait traiter de facho puis de « rouges » par l’autre côté quand on a fait « Oublions l’Amérique ». En fait le texte originel c’était « Ils ne m’ont jamais rien fait, ces méchants Bolchéviques » ou un truc du genre. Et du coup ça à déclenché l’hostilité de l’autre coté. Sinon on avait aussi de plus en plus de mal à trouver des concerts. C’était vraiment dur de trouver des salles. Enfin, il y a eu des problèmes entre nous, des histoires de gonzesses.

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Comme souvent dans le rock …

Oui comme souvent. Et quand on a enregistré « Pas de références » fin 83 en Octobre/Novembre, c’est là que je me suis vraiment fâché avec Marco. Donc je suis parti alors qu’on était en studio. Par amitié je suis juste revenu pour finir l’album. Quand l’album est sorti, ils ont eu des concerts, début 84. Comme ils n’arrivaient pas à avoir de guitariste, Kiki (Chanteuse) m’a rappelé pour que je joue comme guitariste additionnel. Un truc vraiment aberrant, même drôle et j’ai fait quelques concerts mais ce n’était plus ça. Un autre truc important dans le malaise du groupe, c’est que Baptiste l’autre guitariste qui avait monté le groupe avec Marco et qui avait écrit « Paris-Londres » etc. était parti à l’armée. Et il n’avait pas un très bon niveau de guitare. Un type super sympa, mais qui galérait avec sa guitare. Et quand il est revenu, il ne savait plus jouer ses morceaux. Nous on avait évolué et il ne connaissait pas les nouveaux morceaux. Moi j’ai été un peu dur, je voulais faire de la musique. Alors j’ai dit « Ecoutez je veux faire du Rock and Roll, si y’a des types qui n’ont pas le niveau, c’est pas de ma faute ». On a trainé ça un moment et forcément ça a fait un froid. Un jour la décision a été prise et Baptiste à dit qu’il s’en allait. Ça a été vraiment dur pour Marco car c’était un pote d’enfance, celui avec qui il avait monté le groupe. Bon tu vois il y a eu tout ça. Et puis un jour il y a eu un concert au forum des Halles et Marco a décidé de finir le groupe après le concert. Il nous a dit ça dans les loges juste avant de jouer. Ça ne l’intéressait plus. Le concert a été assez chaud, mais c’était un bon concert en plus. Voilà comment ça s’est terminé.

On a l’impression que le groupe a été fauché en pleine course.

J’ai revu Marco ensuite car j’avais les boules, le groupe commençait à marcher. On répétait dans un studion parisien avec toute la crème de l’époque. Il y avait Bashung, Gainsbourg, ZZ Top, les Rita Mitsouko, on commençait à intéresser du monde. Et j’ai revu Marco, je trouvais ça con, on a passé une soirée à boire au Gibus et on en a même pas parlé, c’était fini, ça nous a miné. Ensuite j’ai rebondi tout de suite sur un nouveau truc, les Outsiders. J’ai mis toutes mes tripes dedans. C’était un trio genre « The Ruts ». Le batteur de Téléphone voulait nous produire, et il avait des contacts chez Virgin. Et quand je travaillais au « Studio Garage » j’ai pu rencontrer plein de musiciens dont Segs le bassiste des Ruts.

Le groupe deuxième mouture sans Owen ?

Oui les Ruts DC. Il a adoré ce qu’on faisait et je lui ait demandé de rajouter des effets comme sur « Jah War ». Ca rendait vraiment bien, et on a fait des gros trucs comme les 1ere parties de Téléphone. J’y croyais vraiment. D’un autre coté le bassiste et le batteur étaient vraiment bons, c’était les Sly And Robbie de Paris. Et ils ont commencé à jouer à droite et à gauche, dans genre 10 groupes différents et on a fini par s’engueuler car je voulais qu’on répète nos trucs sans se disperser. En fait ce qui nous a manqué, c’est un manager qui nous cadre. Donc j’ai laissé tombé le groupe, et j’ai vraiment pris un coup. J’ai tout arrêté, la musique, mon boulot au Studio Garage, je ne voulais plus en entendre parler. Au même moment ma copine est tombée enceinte alors j’ai embrayé sur autre chose.

Et donc tu arrêtes complètement la musique ?

Mon premier fils est né en 1986 et je ne faisais plus de musique. Ça m’a miné mais c’était comme ça. Donc j’ai galéré, j’ai bossé sur des chantiers, des trucs très durs qui ne m’intéressaient absolument pas. Puis en 1987, Joe Hell d’Oberkampf m’a appelé car il montait un groupe, Catch 22. On a enregistré des trucs, fait une télé, ça commençait à bien prendre forme. Puis alors qu’on était en studio en train d’enregistrer, Joe Hell a amené un copain commun, un super guitariste. Un jour alors que j’arrive au studio, il est là avec sa guitare. Je demande aux autres ce qui se passe et ils me disent « On voulait te le dire, mais t’es pas dans l’esprit, etc ». Et donc je me suis fait viré. Mais bon à l’époque j’avais autre chose, alors je ne l’ai pas si mal pris. Ensuite quand Joe Hell a fait son album solo, il m’a appelé pour venir faire les guitares, alors on s’est réconciliés.
Ensuite j’ai été dans les Wicked Bouquet, un bon groupe de rock avec lesquel on a fait de bonnes dates comme la 1ere partie des Ramones.

Très impressionnant.

Le bassiste, Fred à fait venir Judge Dread en France, et j’ai joué un an avec lui en tant que guitariste. C’est là que j’ai vraiment appris à jouer le ska. Chez les Anglais, ça ne rigole pas. Moi j’étais avec ma « Les Paul » et j’en ai vraiment chier. Je me suis fait laminer.

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Tu as dû changer de guitare ?

Oui j’ai pris une « Telecaster », ça sonnait mieux. On a fait un concert à Paris et mon copain Fred le bassiste, qui n’avait pas d’attache m’a demandé de partir en tournée avec eux en Angleterre. Mais moi comme j’avais ma famille, je ne voulais pas partir comme ça. Mon pote ensuite il a joué avec les Specials et toute la crème du Ska anglais. Puis en 2001 je pensais que j’étais fini. Et il y a eu le ce concert au Bataclan avec la Souris, Oberkampf et les Portes Mentaux. Et ils m’ont invité à jouer 4 titres avec eux. Quand j’ai branché la « Gibson », Whoaaaa, j’ai su. Je ne pouvais pas laisser tomber. Patrick Levy qui avait joué de la basse avec Oberkampf et qui était producteur m’a demandé si j’avais des trucs en espagnol. C’était la grande époque de Manu Chao et il voulait sortir un disque en espagnol. Moi j’ai dit pas de problème, mais je n’avais qu’une chanson, « Valencia ». Et il m’a dit, bon ok on se revoit dans 3 mois pour enregistrer – et c’était parti pour « Tio Manuel ». On a commencé en juillet 2001, j’avais bossé 2/3 trucs dont « Valencia » « La Frontera ». Et en fait j’avais tellement pipoté que dans l’urgence l’inspiration est venue et j’ai écrit l’album en 3 mois. Bon ensuite j’ai plein de trucs que je pourrais reprocher à l’album.

Je te trouve un peu dur, de mon avis il est génial. Je ne toucherais rien.

Oui bon tu vois, c’est la première fois qu’on me laissait m’exprimer, alors j’en ai profité. Mais il y des bonnes chansons c’est sur. Et puis avec « Spanish Song » j’ai signé un contrat d’édition avec Joe Strummer et Mick Jones, alors pour moi, c’est un rêve qui se réalisait. C’est l’album qui m’a relancé et depuis ça continue.

« Rumba Urbana » est sorti en 2002 ?

Oui et j’ai remonté un groupe. Comme l’album s’était fait en solo en studio, j’avais besoin d’un groupe pour le jouer. Alors on a monté quelque chose de sérieux avec attaché de presse et du coup on a pas mal tourné. En même temps les nouveaux morceaux arrivaient en boucle. Je n’arrêtais pas d’écrire, j’étais lancé. Je suis retourné au « Studios Garage » par hasard et mes copains m’ont dit : « Tu es chez toi, tu viens et tu enregistres quand tu veux ». C’est ce que j’ai fait, j’ai enregistré « Asi Es La Vida ». Et avec ces 2 albums on a tourné jusqu’en 2008. Je me suis vraiment éclaté, j’en ai bien profité. On a fait une super tournée au Texas.

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A la recherche des racines du blues ?

Du blues et surtout de la musique latine. J’ai joué devant des milliers de Chicanos et j’avais un peu la trouille avec mes chansons qui parlaient des clandestins et de la frontière. Mais ça s’est bien passé, je devais être dans le vrai. Puis ensuite « Wunderbach » m’est retombé dessus. Il y avait une grosse demande, sur des grosses scènes et ça m’intéressait. J’ai mis Tio Manuel en retrait en 2005. Entre 2006 et 2008 j’ai voulu faire quelque chose de mieux que les 2 premiers albums de Tio Manuel. Alors j’ai jeté un tas de choses et mon copain de Studio Garage, m’a dit «  Ok ! Mais tu me laisses faire ». J’ai amené 15 chansons et il a fait le tri. Je n’ai rien eu à dire. Même des supers trucs, si ça n’allait pas avec le reste, il les virait. C’était assez dur. Je n’avais jamais fait ça, mais je ne regrette pas. Il m’a dit, les grands albums c’est 40′ maximum. Alors il a coupé. Aucun morceau qui ne va pas avec le reste, pas de morceaux de remplissage, juste l’essentiel. J’ai enregistré et il est parti avec les bandes. Quand il est revenu pour me faire écouter le mix je faisais la gueule. Il avait changé plein de trucs, viré des intros etc. Il a dit : « C’est comme ça qu’il doit être, tu me remercieras ».

Un vrai travail de producteur …

Alors j’ai pris les bandes et je n’ai rien écouté pendant 2 mois. Puis quand je les ai ré-écoutées, j’ai trouvé ça vraiment bien. La première année on a bien tourné, France, Espagne et Portugal dans des clubs, un peu comme ce soir mais partout.

Tio Manuel c’est un peu le résumé de tout ce qui tu as fait précédement ?

C’est vrai qu’il y a des trucs qu’on faisait avec les Spoons un peu Punky Reggae. Wunderbach peut être pas sauf « Guarda Civil » et son coté latinisant, puis le coté Punky Reggae des Outsiders. On retrouve aussi ce que j’écoutais petit, le rock And Roll ou le Blues que j’ai découvert plus tard, un peu de surf aussi avec un gros « Twin Reverb », voilà Tio Manuel c’est le mélange d’un peu tout ça.

Et puis de nouveau Wunderbach !

Oui de nouveau, c’est comme ça que tu as pu nous voir à Rennes l’an dernier, et bon ça m’a pris du temps, alors Tio Manuel a été mis de coté, mais bon de temps en temps on me propose une date comme ce soir.

Avec Wunderbach vous tournez toujours ?

Tu sais Wunderbach c’est un groupe que j’adore mais en même temps c’est difficile car il y a beaucoup d’affectif dedans, avec tout ce qui s’est passé, mais ce sont des copains, on s’adore. On a un peu tourné l’an dernier avec Yann des Fab Mods que tu vas voir ce soir. On a aussi enregistré quelques trucs, mais pour le moment je n’ai plus envie, c’est trop dur émotionnellement. Mais bon rien n’est jamais fini. Là je joue avec Tio Manuel, je prends du plaisir, pareil avec la Souris ou avec Tai-Luc, c’est plus simple à gérer pour moi.

L’équipe technique vient chercher Manu pour sa balance …

Merci beaucoup Manu et à tout de suite dans la salle.

NB : Pendant le concert, on a pu croiser plusieurs membres de Wunderbach et de La Souris Déglinguée parmi les membres du public et après le concert, Manu et Marco sont tombé dans les bras l’un de l’autre …… Une vrai soirée d’copains on vous dit ….

Liens :
Le site de Tio Manuel
La page myspace de Tio Manuel
La page myspace de Wunderbach

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