Carton plein pour la « vilaine croisière » d’Anthony Folliard

Anthony Folliard a eu cette idée un peu folle de naviguer sur la Vilaine à bord d’un kayak en carton. Baptisé Lapin, la chétive embarcation a été mise à l’eau vendredi 13 dernier, comme un joli pied de nez aux superstitions populaires. Rien d’étonnant pour cet artiste qui aime suivre les chemins de traverse. Retour sur ce voyage eau-en-couleur.  

L’arrivée du Lapin

Dans le cadre de sa résidence au centre culturel du Colombier Le Phakt à Rennes, l’artiste Anthony Folliard a imaginé, conçu puis fabriqué lors d’ateliers participatifs un kayak à partir de rien, sinon de pas grand-chose : un peu d’huile de coude, et beaucoup de cartons. Baptisé Lapin, il fallait à présent voir ce que cette embarcation avait dans le ventre. Car oui, naviguer sur la Vilaine ne demande aucune autorisation. « J’ai vérifié (rires…) Il est simplement  recommandé de porter un gilet de sauvetage, et de ne pas faire n’importe quoi ! », rappelle Anthony.

C’est donc du quai Saint-Cyr, au pied de l’Embarcadère qui fait face à la Mabilay qu’Anthony a débuté son périple. L’artiste, très enjoué, n’a pas hésité une seconde avant de grimper à l’intérieur de son rafiot. « Je n’avais aucune crainte, mais alors pas du tout, nous avoue-t-il. La seule inconnue était la stabilité et son équilibre dans l’eau. » Après avoir donné quelques coups de pagaies afin d’observer le comportement de la bête, l’artiste a salué d’un vigoureux « à tout à l’heure » la petite vingtaine de personnes venue l’encourager. Et le voilà parti. Direction la place de Bretagne, et surtout le passage souterrain du parking Vilaine. « Je m’attendais à entendre un bruit sourd lié au passage des voitures, et à une odeur hyper forte, mais en fait, pas du tout ! », jubile le jeune homme.

Le Parcours

L’apprenti marin s’est ainsi baladé pendant près d’une heure trente. Tranquillement, sans encombre. « Tout s’est bien passé, c’était super chouette car on découvre la ville autrement, nous raconte Anthony. C’est un vrai kayak de compétition, très réactif. » Malheureusement, à quelques mètres de l’arrivée prévue sur les berges de la rue Dupont des Loges, une vilaine arrivée d’eau chamboule ses plans. « J’ai senti qu’il fallait vite me mettre à l’abri car il commençait à piquer du cul et à couler. » C’est donc à pied, portant son Lapin sur la tête et à bout de bras que l’artiste a terminé le circuit sous des applaudissements nourris de ses proches, et ami·e·s. On aura pu reconnaitre parmi la foule les artistes Julien Lemière de l’association de l’Atelier du Bourg, et notre chouchou-de-bassiste Cédric, ex-the Decline, jouant actuellement dans Cobra Jaune.

L’artiste, Lapin.

Avant de le laisser profiter pleinement du moment, Anthony nous confie ses futurs projets. « L’objet de la résidence était de tenter tout un tas de choses qui me passaient par la tête. Et bien sûr, cela me donne envie de renouveler l’expérience. Peut-être en construisant un kayak à deux places, ou un aviron, pourquoi pas ! Mais sans doute que je m’éloignerai du centre-ville. Ici, c’est la partie triste de la Vilaine. On voit qu’elle est malade. Très malade. »

Carton plein pour la « vilaine » traversée d'Anthony Folliard


« Camp de base » d’Anthony Folliard

 

Il était un petit navire en carton naviguant sur la Vilaine…

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