Le festival « Caméras Rebelles » revient sur grand écran

A peine les festivités de fin d’année sont-elles terminées que la rentrée culturelle 2019 pointe déjà le bout de son nez. Et c’est à travers le septième art que, dès la semaine prochaine, s’ouvrira la nouvelle édition de CAMERAS REBELLES d’Amnesty International Rennes. Attirer l’attention, informer à travers le prisme du cinéma est l’objectif et l’enjeu de ce festival. Tous les ans, ses thématiques pointues mettent en lumière les conflits oubliés, soulignent avec justesse les situations d’injustice et les atteintes à la liberté d’expression. Du 14 au 18 janvier, 4 cinémas de la métropole rennaise vont ainsi proposer la diffusion de 5 films, tous suivis d’un débat ouvert à toutes et tous.
Rencontre avec Dominique, bénévole à Amnesty International Rennes.

►► Alter1fo : « Caméras Rebelles », c’est quoi ?

Dominique : Ce sera la quatrième édition du festival de cinéma « Caméras Rebelles ». Chaque année, en toute indépendance, nous choisissons une thématique en rapport avec nos actions au sein d’Amnesty international. A travers les films que nous projetons et les débats que nous organisons, nous souhaitons sensibiliser le public à l’actualité ayant trait aux droits de l’homme pour mieux les comprendre.

►► Quelle est la thématique pour cette édition 2019?

La thématique porte sur la liberté des médias, leur relation au pouvoir et les enjeux des réseaux sociaux. Il y a de plus en plus de violences à l’encontre des journalistes. RSF signale que 348 sont détenu·e·s dans le monde, 80 ont été tué·e·s dans l’exercice de leur fonction et 60 sont otages. De plus, le phénomène de censure se développe. En France, 90% des médias sont possédés par seulement 10 milliardaires (NDLR : voir la carte d’acrimed). Nous pouvons nous demander dans quelle mesure le pouvoir exercé par ces puissances économiques et financières crée une censure sur les journaux qu’elles possèdent. N’étant pas nous-même spécialistes, nous invitons des intervenant·e·s à venir débattre de ces questions avec le public pour une meilleure compréhension.

►► L’actualité aidant, le mouvement des « gilets jaunes » va sans doute s’inviter dans les débats ?

Surement. Il y a une haine qui est apparue récemment de la part des gouvernants et des personnalités politiques à l’encontre des journalistes. On a l’impression qu’elle se répercute et qu’elle trouve un écho dans le public. Amnesty International n’a pas à se prononcer sur le projet des « gilets jaunes » mais notre organisation a déjà dénoncé l’usage excessif de la force lors de ces manifestations et le fait que la police ait empêché les journalistes et les secouristes de garder leurs propres équipements de sécurité.

►► Comment avez-vous réagit au parachutage, ici à Rennes, du festival parisien du film politique POLITIKOS ?

Je crois que nous ne visons pas le même public. La hauteur des subventions nous a un peu étonné·e·s malgré tout. Mais de notre côté, nous n’en réclamons aucune. Nous mettons en place différentes actions tout au long de l’année pour récolter de l’argent. Nous tenons à notre indépendance.

►► Que pouvons-nous vous souhaiter pour cette édition ?

Beaucoup de monde ! Nous avons des intervenants de grande qualité comme Laurent Mauduit, cofondateur du site Médiapart, Yannick Kergoat, réalisateur de « Les nouveaux chiens de garde » et Olivier Trédan, maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication qui viendra évoquer les réseaux sociaux. On espère ainsi toucher les jeunes !

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La page Facebook du festival : https://www.facebook.com/CamerasRebelles/

La programmation ci-dessous :

Premier rendez-vous lundi 14 janvier au Théâtre National de Bretagne à 20h pour « C’est dur d’être aimé par des cons » de Daniel Leconte suivi par un débat avec Denis Ruellan professeur des Universités au CELSA

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