Napoléon le tout-petit a réussi. Il a atteint ses objectifs.

Premièrement, il avait tout intérêt à ce que la participation soit faible. Cela permet de ne pas trop tirer de conséquences du résultat des urnes surtout au niveau national. Cela maintient surtout l’Union européenne dans son rôle, au combien confortable, de bouc émissaire. Il en va de même dans tous les pays. L’Union a bon dos, elle permet de faire passer des réformes que les gouvernements n’ont pas le courage ou honte de faire au niveau national. Ils votent comme un seul homme et crachent ensuite leur venin une fois rentré au bercail.

Je suis surpris de ne pas avoir entendu une analyse sur l’abstention qui établisse un parallèle entre celle-ci et le déni de démocratie qu’a constitué la ratification du traité de Lisbonne. Les irlandais sont sommés de voter jusqu’à ce que le « oui » l’emporte. Il ne faut alors pas s’étonner que les citoyens délaissent les urnes.

Deuxièmement, l’atomisation conjointe de Bayrou et du Parti Socialiste afin de mettre en orbite Ségolène pour 2012 et assurer ainsi sa réélection. Car à gauche, la grande gagnante est Ségolène Royale. Le score pitoyable du parti socialiste face à celui d’ « Europe écologie » montre que l’électorat centre gauche se mobilise et sanctionne l’actuelle direction de la rue de Solferino. Il ne faut pas rêver le très gros score des écologistes est un feu de pailles. Les Européennes sont coutumières du fait. Ségolène peut cependant en tirer un enseignement. Il y a une vie à l’extérieur du P.S. Elle a devant elle deux options. Créer un grand parti de centre-gauche ou plus vraisemblablement menacer le P.S de le faire afin de récupérer les cendres chaudes et se saisir du gouvernail. Bayrou vient quant à lui de se désintégrer à la manière de David Carradine. Tout seul comme un grand. Ces élections sont donc une excellente affaire pour Sarkozy. Dans l’hypothèse d’un nouveau duel avec Royal, il est quasiment certain de l’emporter. Toute sa stratégie électorale est résumable à ces trois mots : choisir son adversaire.

Silie