Retrouvez chaque semaine une délicieuse satire du duo satirique Silie Hebdo.
Moi! Vous me connaissez, la frénésie médiatique ne m’atteint pas.
Je prends mon temps. Je réfléchis. Je baille. Je sieste mais cela ne m’empêche pas de réfléchir mais avec recul.
Aujourd’hui mes enfants, je vais revenir sur les manifestations qui se sont déroulées dans le centre de Nantes le samedi 22 février. Attention, je vous le dis tout de go:
Je me cogne autant des tritons crêtés que de cet aéroport qui ne servirait pas à grand chose. Je n’ai que mépris pour les gauchistes tartuffes qui ont acheté des terres pour une bouchée de pain à de vieux paysans. Tout le monde connaissait ce projet depuis des lustres. Le foncier s’étant effondré, ils ont cru faire de belles affaires. Désormais, ils pleurent des larmes de crocodiles devant toutes les chaînes d’info en continue. Dans cette histoire, tout le monde manipule tout le monde. La grande majorité des opposants sont de bonne foi et malheureusement la manifestation nantaise les a plongés dans la real-politik de cet aéroport.
Qu’il était tentant pour le gouvernement de laisser la manifestation dégénérer, le mouvement de contestation étant trop populaire. De là à dire que des agitateurs payés par la police avaient infiltrés les « casseurs », il n’ y a qu’un pas mais la marche est haute.
Une bonne émeute urbaine, ça fait peur. BFN T.V sort le dictionnaire des synonymes de l’horreur et de l’anarchie. La comédie médiatique se met en place. Chacun joue son rôle. Mais au milieu de tout ça, le citoyen pacifique et convaincu qui vient légalement manifester son opposition à un projet d’aménagement du territoire qui le touche est pris au piège. Pas seulement par les factions ultra-violentes venues casser du flic mais aussi par les « forces de l’ordre » dont le manque de discernement est proverbiale.
Oui, je pense à toi, Quentin, qui a perdu un œil à cause d’un tir tendu de flash-ball. Tu avais le droit d’être là en toute sécurité mais tu t’es retrouvé pris au piège d’un engrenage de basse politique qui nous dépasse tous. La véritable victime c’est toi, pas le triton à la con!
