À quoi bon toutes ces enquêtes publiques ? Parfois, on se le demande. Sérieusement.
Prenons par exemple celle concernant la modification simplifiée n°3 du PLUi, qui s’est tenue pendant un mois, du vendredi 8 décembre 2023 au lundi 8 janvier 2024. Bilan ? Un véritable no (wo)man’s land.
Sur les 384 929 métropolitain·es ayant plus de 15 ans, seulement 3 047 ont daigné jeter un œil au dossier disponible dans un format dématérialisé, et en ligne sur un site dédié. Parmi elles et eux, seul·es 1 939 ont eu le courage de télécharger des pièces. Pour les lire, on ne sait pas. En tout cas, cela se solde par 39 observations déposées sur le registre numérique. Le ratio est pas fou, vraiment.
Mais ce n’est pas tout ! Sur ces 39 observations, 34 sont complètement à côté de la plaque, ne relevant même pas du contenu de la procédure en question. Il faut dire que sur la même période, deux procédures participatives étaient en cours. Comment faire simple, blabla… Quant aux 5 restantes, l’une est tout bonnement inexploitable car elle ne contient aucune indication sur la proposition contestée, et 3 autres sont tout simplement hors sujet ou hors champ de compétences du PLUi. Bref, au final, seule une observation, oui une seule, s’intéresse réellement au dossier mis à disposition du public.
Lors du conseil métropolitain du 21 mars dernier, la délibération ayant pour objet d’approuver ladite procédure n’a suscité aucun commentaire de la part des élu·es présent·es.
Extrait conseil Métropolitain 21 mars 2024
Pour avoir participé, en ligne sur http://www.registres-dematerialises.fr, à une enquête publique concernant la création du nouveau dépôt de bus sur 6 hectares juste à côté des 6 hectares de l’existant, je n’ai eu qu’un retour complètement incomplet à mes questions : “Que va devenir la terre décapée contaminée de la Sernam ?” et “Quel est le coût écologique (émission CO2) de la bétonisation d’une telle surface alors que la même surface existe et est attenante”, etc., etc. De plus, une fois la concertation terminée, on n’a plus accès à ses remarques et seul le rapport de la concertation -dans lequel toutes les questions ne sont pas reportées et sur le reste avec des réponses insatisfaisantes- est disponible.
On peut aussi parler de la déconstruction du parking Vilaine. On a un “panel” de citoyens qui, accompagné par une boîte externe, propose deux projets : le premier propose de garder la dalle en la paysageant et lui associe une note, et le second propose de supprimer la dalle (projet tiré par la municipalité), avec une note inférieure au premier projet. On soumet le tout au vote du conseil et… la suppression de la dalle l’emporte, comme prévu dans le programme municipal.
L’enquête préalable à l’extension du stade Rennais est celle qui a le plus mobilisé dernièrement, pour un résultat quasi nul.
J’habite gare sud, j’ai pris rendez-vous avec mon élu de quartier pendant sa permanence pour lui indiquer que la suppression de places de stationnement commence à tendre sérieusement la situation (voitures dégradées toutes les semaines – pneus crevés – rétroviseurs arrachés), mais lui m’explique que ça n’est pas un problème.
Bref, tout cela pour dire que les gens ont bien assimilé le fait que ces enquêtes de concertation ou permanence d’élus ne SERVENT A RIEN, et sont mises en place pour faire un semblant de participation citoyenne ou de la communication. Elles créent plus de frustration (ce qui est mon cas vous l’aurez compris) que si rien n’était fait.