« RELOU – (Familier) : Qui est sans finesse ou pénible, ennuyeux ».
Pour le collectif rennais « Stop Harcèlement de rue », le harcèlement sexiste « est une réalité vécue au quotidien par une immense majorité de femmes ou de personnes LGBT dans la rue, les bars, les transports et les espaces publics. Leurs répétitions ou leur violence portent une atteinte inacceptable à leur dignité et à leur liberté. » En 2015, le Haut conseil à l’égalité entre les Femmes et les Hommes (HCEFH) révélait que 100% des femmes ont déjà été harcelées au moins une fois dans leur vie dans les transports en commun. Intolérable.
Du sifflement aux insultes, du regard malsain à, pire, l’attouchement, de l’exhibitionnisme aux commentaires sur l’apparence, toutes ces violences machistes, perverses et insidieuses, rendent l’espace public de plus en plus hostile aux personnes qui en sont victimes. Plus grave, ce sont souvent elles qui doivent intégrer, inconsciemment ou non, des stratégies pour se déplacer en milieu urbain. Baisser la tête, ne pas répondre, s’habiller différemment, changer de trottoir, limiter ses sorties, rentrer plus tôt, se faire raccompagner… Ces agressions sont des manifestations du sexisme qui affectent le droit à la sécurité et limitent l’occupation de l’espace public par les femmes et leurs déplacements en son sein.(1)
Samedi prochain, une Zone sans relou sera organisée, place de la République à Rennes, par les membres de « SHR ». Le collectif souhaite à travers cette action symbolique se réapproprier l’espace urbain et faire valoir le droit de pouvoir se sentir en toute sécurité dans la rue.
INTERVIEW!
► Alter1fo : Une carte du harcèlement de rue sera présentée au cours de votre action. Existe-t-il des lieux qui concentrent plus de « relous » que d’autres ou bien peut-on dire que, malheureusement, le harcèlement de rue c’est partout, tout le temps ?
Collectif « Stop Harcèlement de rue » : La présentation de cette carte (où chaque personne pourra indiquer l’endroit où elle a été victime de harcèlement sexiste dans l’espace public) a justement pour but de mettre en évidence l’omniprésence du harcèlement de rue. Il y a des relous partout, dans tous les quartiers !
► Certains hommes se défendront d’utiliser, selon eux, « une technique de drague » alors que cela est bel et bien du harcèlement (siffler, invectiver, suivre une femme sans son consentement etc…). Un dialogue peut-il malgré tout s’engager avec eux ?
Collectif « Stop Harcèlement de rue » : Comme lorsque nous tractons dans la rue, nous sommes dans une démarche pédagogique, d’éducation populaire. Nous mettons l’accent sur la notion de consentement en distinguant drague et harcèlement : la drague se fait à deux, alors que le harcèlement (drague imposée) est subi. On bascule dans le harcèlement dès lors que la gêne et/ou le refus de la victime sont ignorés, que la personne insiste. A noter que lors de nos précédentes actions (notamment notre mur de témoignage du 25 novembre dernier), les hommes étaient plutôt curieux et réceptifs à la lecture des témoignages et nous soutenaient dans notre démarche.
(1) définition du HCEFH
PLUS D’1FOS :
Zone sans relou – organisé par Stop harcèlement de rue – Rennes
le samedi 11 Mars de 13h à 16h, Place de la République
POUR ALLER PLUS LOIN :
Stop harcèlement de rue – Rennes
Je suis, tu es, elle est… Elles sont « Conquérantes »
La ville n’aurait donc de féminin que son nom ?
Oui, le harcèlement de rue est aussi l’affaire des hommes
Bravo pour cette initiative
Il est important de prendre l’espace et la parole pour dire et montrer que le harcèlement n’est pas acceptable et doit arrêter!
Plein de pensées de soutien!!!!