Ancienne candidate à la mairie de Rennes en 2008, Valérie Faucheux, 36 ans, avait frôlé les 5%. Un score historique pour le Nouveau Parti Anticapitaliste. Pour les cantonales, elle repart sous l’étiquette NPA-Breizhistance dans le canton Rennes Nord avec comme objectif d’interpeller une majorité départementale mais également municipale, et aussi de « conscientiser » les gens.
Alter1fo : Le canton Nord de Rennes peut-il être vu comme un secteur test pour le NPA ? Et pourquoi s’y présenter ?
Valérie Faucheux : D’abord, je vis à la limite du canton et j’y travaille. Je parcours ce canton tous les jours. Mais on ne se fait pas vraiment d’idées : passer au second tour, avec les 12,5% à atteindre, c’est pratiquement infaisable. On veut avant tout faire passer nos idées et les cantonales ne sont pas qu’une bataille pour un canton, il faut proposer des alternatives au niveau du département. Ainsi, on a l’impression que la majorité renforce l’hyper-métropolisation à l’Est de l’Ille-et-Vilaine au détriment de l’Ouest.
Au contraire du Parti de Gauche, vous refusez toute idée d’alliance avec la majorité PS, à Rennes et dans le département ?
Ces cantonales sont pour nous l’occasion de répéter à la majorité qu’elle doit laisser de la place aux idées neuves au niveau local et qu’il ne faut pas que Sarkozy repasse en 2012. Malgré cela, lorsqu’on nous reproche de ne pas vouloir travailler avec le PS, je réponds que nous on bosse dans le local, sur le terrain. Et qu’il est hors de question de parler d’alliance avec une majorité qui non seulement collabore avec le gouvernement Sarkozy mais qui bien souvent le devance. Les exemples ne manquent pas : la baisse des subventions aux CIO ou les tests osseux pratiqués sur les mineurs, ça n’impressionne pas particulièrement Jean-Louis Tourenne [le président PS du Conseil général, ndlr]. Selon moi, un Conseil général de gauche devrait être dans une lutte sans faille contre le gouvernement actuel.
Quel est l’objectif du NPA lors de ces élections ?
Notre objectif, c’est de faire entendre nos analyses. Et puis de pointer certaines aberrations : on est bien conscient que les budgets du département diminuent mais le Conseil général devrait éviter de donner de l’argent aux commerçants de la Côte d’Emeraude mais plutôt afficher une priorité à aider les personnes âgées, les foyers de jeunes travailleurs ou les gamins qui viennent demander l’asile après avoir fui leur pays en guerre. En fait, en tant que militante, je ne servirai peut-être qu’à une seule chose toute ma vie : conscientiser les gens, c’est à dire leur répéter que si on s’y met tous, on est plus fort qu’eux, que la droite, et même que certains élus de gauche.