Travelling n’arrête pas de nous séduire…. Retour sur quelques moments forts à mi-parcours du festival.
Travelling Buenos Aires
Mercredi 13 février, nous ne sommes pas loin du mi-parcours dans notre voyage en Argentine, et au retour du Ciné-concert événement ce soir à La Milonga de la Cité, quelques instantanés de notre voyage… Chapeau aux décorateurs d’abord, la Milonga est habitée par l’esprit d’un cinéma-salon de tango imaginaire, on se croirait dans un vieux cinéma décrépi de San Telmo ou San Isidro, on a du mal à croire que c’est la même salle qui accueillait les concerts punks 80’s des Transmusicales. C’est là que bat le cœur du festival, on n’hésite plus à aller boire un café ou croquer une empanada entre deux projections.
Des projections, justement, puisque c’est de ça qu’il s’agit, il a surtout été question pour le moment de cinéma grave et engagé, contre la dictature (« L’heure des brasiers », de Solanas, 1968, 4 heures 20 (!) de diatribe contre le néocolonialisme financier et la dictature, un film très inventif ayant déjà vieilli, qui repassera cette semaine) ou alors à forte connotation sociale après la crise récente (« pizza, birra, faso », de Adrian Caetano, « les neuf reines » de Fabian Bielinsky, et « le fils d’Elias » de Daniel Burman sont les noms qu’on entend le plus à la Milonga).
À côté de ce cinéma grave, engagé ou réaliste, quelques moments de spectacle plus légers (« héritage », de Paula Hernandez, où l’on embarque avec un jeune allemand sans le sou à la recherche d’une femme et de l’âme de la ville), ou bien l’on pouvait ce soir apprécier le rare et retrouvé « nobleza gaucha » de 1915, une fable muette mais pimentée, accompagnée du Piano de Juan Carlos Caceres (déjà vu aux Tombées de la nuit et plus tôt aujourd’hui dans une conférence sur le tango aux champs libres), brillamment complice des espiègleries de ses (vieux) compatriotes gauchos à l’écran. On regrettera le manque de sous-titres traduisant les affichages en vieux patois argentin de la pampa, non dénués d’humour à en écouter les rires de nos invités argentins et que la majorité du public n’a donc pas pu apprécier.
Hasta pronto!
Lionnel