La fresque de la rue d’Échange toyée.

TOY : Tag on your shit

Destination Rennes, la SPL gestionnaire et exploitante du Couvent des Jacobins et de l’office du Tourisme de Rennes, a collaboré avec l’association le M.U.R pour proposer un nouveau spot dédié au Street-Art. On connaissait le mur de la rue Vasselot, voici maintenant celui de la rue d’Échange, long d’une dizaine de mètres. C’est vendredi dernier qu’a eu lieu l’inauguration de la toute première fresque, réalisée par l’artiste OUTSIDER. Elle a d’ailleurs presque failli ne pas voir le jour, car quelques heures avant, des plaques servant de support avaient été discrètement subtilisées (mais vite remplacées).

Aujourd’hui, la question insoluble « Street-Art Vs Vandal ? » est de nouveau posée sur la place publique, puisque l’œuvre est déjà recouverte par de – plus ou moins- subtils messages contre la marchandisation de l’art urbain, et contre toute forme d’intermédiaire institutionnel. Est-ce pour autant une surprise ? Le centre des congrès – qui accueillera dans quelques semaines l’expo de la collection Pinault – est souvent considéré comme LE symbole de la gentrification, et de l’aseptisation de la ville. Ce n’est donc pas pour rien qu’il est si souvent « victime de son succès. »

La fresque de la rue d'échange déjà toyée.

Forcément, cette mésaventure rappelle d’autres épisodes précédents. Souvenons-nous des repasses sur la fresque de WAR!, rue de Saint-Malo (lire : La fresque géante de War ! déjà taguée rue de Saint-Malo, NDLR), et de Blek le Rat, rue Vasselot (lire : Quand l’élève « repasse» le maître…, NDLR). « Je comprends le message, j’ai été graffeur avant donc je ne peux pas leur vouloir, même si je m’étais fixé une éthique et, de base, j’étais respectueux des monuments et des œuvres. Et en même temps, ça me concerne donc ça me touche obligatoirement. », confie Outsider au magazine UniDivers.

La journaliste Léa Polverini avait une formule parfaite en guise de conclusion. « Investir l’espace public, c’est accepter l’abandon de la pérennité et jouer le jeu de l’imprévu, de l’aléatoire. C’est aussi ne pas considérer l’altération comme un « risque », mais comme l’un des principes du street art. »

Le MUR de Rennes favorise-t-il vraiment « une égale présence des femmes et des hommes » ?

A Rennes, un nouveau parcours Street-Art (éphémère, sans doute…)

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