Les quatre membres de The Red Goes Black se connaissent depuis un paquet d’années. Après avoir joué dans différentes formations, ils ont rejoint le projet Mojo Factory, large groupe de dix musiciens reprenant des standards soul et blues. Les quatre garçons se sont tout naturellement rapprochés avec l’envie commune de se retrouver autour de compositions originales, mariant rock, blues et soul. Avec un rock sous haute influence fin sixties/début seventies, le quatuor avait même eu le droit à un rappel lors du Tremplin des Jeunes Charrues 2013, fait rarissime.
Ils avaient emballé le public avec un set réussi, basé sur un blues-rock sec et nerveux et avec un chant aux accents bluesy, version Chicago. Les riffs d’Enzo et Pete s’accordent à merveille avec la rythmique enlevé de Tsunam et Chatter, le tout au service de mélodies directes et énergiques. L’accueil chaleureux du public a été confirmé par le verdict du jury final : The Red Goes Black remportait l’édition 2013 du Tremplin des Jeunes Charrues, et gagnait le droit de jouer sur la scène Kerouac en ouverture de l’édition 2014 du festival des Vieilles Charrues. Il s’est passé pas mal d’évènements depuis, et notamment une opération réussie de financement participatif, permettant au groupe d’enregistrer son premier album, mais aussi le passage aux Trans Musicales, précédé d’une tournée des Trans. Quelques jours avant de fouler cette grande scène, nous vous proposons de (re)lire l’interview réalisée il y a un an à Carhaix. Rencontre avec Enzo, Pete et Tsunam.
Alter1fo : Si vous deviez présenter The Red Goes Black en deux ou trois mots, que diriez-vous ?
Enzo : Potes.
Pete : Et Douarnenez.
Plutôt que de parler des influences, si vous deviez chacun citer trois albums sans lesquels vous ne pourriez pas vivre ?
Pete : Brothers des Black Keys. C’est juste un chef d’oeuvre. Je changerai peut-être d’avis dans deux ans (rires). Je suis un gros fan des Datsuns, j’aime beaucoup leur troisième album, Smoke & Mirrors. Et ce serait dur de partir sans le double blanc des Beatles.
Enzo : le live de 72 de Donny Hathaway, chanteur soul que je surkiffe. J’aurais du mal à partir sans un Stevie Wonder, un vieil album avec le backing band de La Motown, Signed, Sealed & Delivered. Et puis le troisième…
Tsunam : Un album de Freddie King, un best of avec des live, dont le seul enregistré avec Clapton. My Generation des Who, et Locked Down de Dr John pour faire un peu plus récent. Tu as retrouvé ton troisième ?
Enzo : Un album de blues, Lightnin’ Hopkins, un excellent guitariste texan. Il n’a pas sorti d’album majeur, mais il existe des compils de ses morceaux.
Votre projet est né de Mojo Factory au départ. Comment en êtes-vous arrivés au projet The Red Goes Black ? Vous étiez dix au départ, c’est ça ?
Pete : On était cinq pour la première version de Mojo Factory : un chanteur et nous 4. On faisait essentiellement des reprises de standards du blues. Notre chanteur est parti, on a pris un nouveau chanteur, mais aussi une section de cuivres et un claviériste. On était nombreux sur scène et on reprenait des standards de soul et de rythm’and blues. Le projet s’est arrêté il y a un an et demi, mais on voulait continuer ensemble. On a monté The Red Goes Black tous les 4 et on a fait des compos.
Un groupe plus resserré ?
Pete : oui, on s’est trouvé naturellement tous les 4, et on commence à toucher du doigt notre style.
Même si l’expérience avec The Red Goes Black est récente, vous avez un passé de musiciens qui se sent sur scène. A part l’expérience Mojo Factory, vous avez joué dans d’autres formations ?
Tsunam : Pete tourne toujours avec The Octopus. Moi et Chatter le bassiste jouons depuis quinze ans ensemble, notamment dans Billy Bullock and the Broken Teeth. Enzo jouait dans Taxi Brousse.
Enzo : Un groupe de punk-rock californien complètement à l’opposé de ce qu’on fait maintenant (rires).
Tsunam : On a déjà fait pas mal de scènes. Même si ça diffère de ce qu’on fait actuellement, ça restait rock’n’roll.
Enzo : on a pas mal tourné dans le réseau des café-concerts : même si nous n’étions pas professionnels, on a déjà beaucoup tourné avant.
Comment s’est passé l’enregistrement de vos titres ? En studio, à la maison ?
Pete : Entre les deux (rires). Notre ingé-son, Charlie Robial, a un studio près de Douarnenez. Un studio comme à la maison !
Comment passez-vous du studio au live ? Jouez-vous d’abord les morceaux en live ou bien vous les enregistrez d’abord en studio pour les arranger ensuite ?
Enzo : Ce sont des morceaux qu’on joue d’abord en live. Dans le processus de compo, Pete et moi arrivons avec un petit riff de guitare, une progression d’accords, une ambiance. Et on fait tourner le morceau pour trouver un groove basse-batterie, pour choper l’âme du morceau. On le fait pas mal tourner, on y ajoute des petits arrangements.
Vous avez pas mal de titres pour vous permettre de réaliser un nouvel enregistrement. Vous pouvez nous parler de KissKissBankBank ?
Enzo : On a prévu une session d’enregistrement en septembre, avec Charlie. Etre comme à la maison, dans de bonnes conditions : avoir le temps d’expérimenter des choses, chercher des sons. On aimerait ensuite avoir un très bon ingénieur pour le mixage et le mastering : pour financer le projet, il nous faut de l’argent, et on a pensé au financement participatif.
On a lancé un projet de 4000 euros sur KissKissBankBank : le principe est une souscription par paliers avec une contrepartie qui dépend de l’investissement dans le projet. (ndlr : l’objectif a été largement atteint puisque 144% de la somme nécessaire a été collectée. Plusieurs sessions d’enregistrements ont déjà eu lieu, notamment en septembre 2013 et janvier 2014).
(…)
Merci beaucoup à tous les trois !
Merci !
Un grand merci aux Red Goes Black pour nous avoir accordé cette interview, et un grand merci à Cédric pour avoir rendu possible cette rencontre.
The Red Goes Black @ Les Vieilles Charrues, samedi 19 juillet, 17h30-18h40, scène Kerouac
Le site du Label Charrues / Vieilles Charrues
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