Il y a quelques semaines, une carte publiée sur les réseaux sociaux avait retenu notre attention : le Tour de France des tatoués, organisé par The Tattoorialist, faisait étape à Rennes, au mois de juillet.
Rendez-vous est pris à la Cathédrale Saint Pierre, vendredi 19 et samedi 20. Nous arrivons en milieu d’après-midi le samedi, soleil de plomb en guise d’accompagnement. Il est 16.30, on s’assoit sur les marches de la cathédrale à côté d’une bande de tatoués qui comme nous, attendent de se faire shooter. Nous sommes accueillis par la souriante Mylène, qui nous prévient qu’il risque d’y avoir un peu d’attente. Beaucoup d’affluence sur cette date, nous confit-elle.
On attend tranquillement en terrasse alors que se font photographier cinq ou six tatoués et tatouées. Tous les styles sont au rendez-vous, old-school, jap’, dotwork, gravure, new school, et consorts. Une ambiance bon enfant plane sur cette séance photo d’un autre genre. L’air souriant, tout le monde échange, parle de l’histoire de ses tatouages, regarde avec intérêt l’encre coulée sous la peau de son voisin.
Notre tour arrive, et Nicolas, tête pensante de The Tattoorialist, nous développe les racines de ce projet : « je suis infirmier de profession. J’ai toujours été passionné de photo. Au départ je faisais pas mal les off des fashion weeks, mais j’ai fini par me lasser. Un jour, après m’être fait tatoué et alors que je cherchais un nouveau projet, l’idée de The Tattoorialist m’est venu. » Il découvre qu’aucun blog ou site ne partage sa vision de la photo du tatouage. « J’ai eu envie de sortir du cliché des photos que l’on voit dans les magazines. Alors je me suis mis à shooter les tatoués de tous les jours, ceux que l’on rencontre dans la rue, qu’ils soient jeunes ou vieux, bien sapés ou non, qu’ils aient des grandes pièces ou des petites. » Photographier les tatoués de tous les jours, en exploitant les codes de la photographie streetstyle, telle est l’ambition née dans la tête de Nicolas Brulez, une nuit de Juin 2012.
L’infirmer s’empresse d’acheter le nom de domaine, et se lance dans ce projet sur son temps libre. Paris, Berlin, Bruxelles et Montréal sont ses premiers terrains de jeu, sur lesquels il parcourt les rues, appareil photo à la main, capturant des rencontres éphémères faites avec ces modèles d’un jour. Très vite, le projet prend de l’ampleur. « On a reçu beaucoup de soutien sur les réseaux sociaux » continue-t-il, « et beaucoup de gens nous demandaient de venir dans leur ville, alors on a eu l’idée d’organiser ce tour de France des tatoués. » Un crowdfunding et dix villes françaises sélectionnées plus tard, l’aventure peut commencer.
6ème ville du trajet, après Lille, Nantes, Bordeaux, Toulouse, et Metz, Rennes a répondu à l’appel. Cinquante personnes photographiées en deux jours. « Vous avez battu le record d’affluence » annonce le photographe, le sourire aux lèvres. Mylène, assistant Nicolas dans ce projet, se réjouit elle aussi de l’engouement que reçoit le projet. « Des gens ont fait quasiment deux heures de route, rien que pour venir se faire photographier », s’enthousiasme-t-elle. Pas de doute, la barre est haute pour les prochains rendez-vous : Lyon la semaine prochaine, puis Biarritz, Marseille et Clermont Ferrand en septembre.
Le résultat de cette séance de photos est visible le temps d’une exposition éphémère sous la porte mordelaise, à Rennes, et bientôt sur internet.
Initiative très intéressante. Bravo à tous les gens font des tatouages je trouve ça vraiment super de pouvoir enfin affirmer ce que je suis, j’ai été shooté cet après midi et je trouve vraiment bien de pouvoir affirmer mon différentiel, mon tatouage est ce qui fait de moi un être singulier, le procès de personnalisation de nos sociétés contemporaine s’affirme enfin pleinement dans ce projet on en peut plus COOL, bienvenue dans l’ère du cool oué…;)