Shannon Wright en interview : « être complètement honnête avec moi-même et avec le public »

2010-11-23-ANTIPODE-Alter1fo-28Shannon Wright est aussi timide et douce en interview qu’elle est sauvage et indomptable sur scène. Nous l’avions rencontrée lors de son concert à l’Antipode en novembre dernier, quelques jours avant Thanksgiving. Rennes était la dernière date de la tournée. On était impressionnées, émues. Et on avait fait une vraie rencontre. De celle dont on se souvient pendant longtemps.

A ce moment-là, Shannon n’était pas sûre de revenir avant quelques temps sur les terres bretonnes. Et puis voilà, elle sera finalement à Brest au Vauban le 11 mai lors d’une nouvelle tournée printanière à la fois inattendue et inespérée par ses fans. Sûrement une façon d’aller dans les villes par lesquelles elle n’était pas passée lors de sa précédente venue.

Nous on a un peu triché, on est allé jusqu’à Bayonne pour la voir en solo le 5 mai dernier. C’était la première date en France après quelques concerts en Espagne les jours précédents. Seule avec sa jazzmaster ou son clavier, l’Américaine nous a une nouvelle fois scotché au plancher. Le lendemain, on l’a suivie jusqu’à Bordeaux pour la retrouver cette fois-ci sur scène avec l’un des meilleurs batteurs qui soient au monde et son complice de toujours, Andy Baker, à la basse, qui a enregistré Secret Blood.

2010-11-23-ANTIPODE-Alter1fo-37

Dès le premier titre, on s’est dit que vraiment, sur cette nouvelle tournée, Shannon était en forme. Déflagrations sonores, émotions à fleur de peau, à fleur de nerfs, Shannon Wright a une nouvelle fois donné un concert beau à en pleurer. On en est ressorti complètement hébété, abasourdi. Ses décharges sonores vous mettent de terribles claques dont vous peinez à vous relever. Vous pensez enfin arriver à vous rétablir ? Peine perdue, le morceau suivant vous renvoie directement dans les cordes… On entend toujours le silence dans les concerts de Shannon. Bien sûr parfois au bar, on perçoit quand même quelques bières qui tintent, comme à Bayonne. Mais Shannon impose toujours le silence, finalement, par l’engagement de sa prestation. A Bayonne, le concert s’est fini dans un silence suspendu. Devant la scène, c’est toujours la qualité d’écoute du public qui frappe. A Bordeaux, on n’entendait pas un souffle. Les oreilles restaient suspendues à sa voix, à ses mains sur le piano, à la vitesse de ses mains sur la guitare. Le visage souvent dissimulé derrière ses cheveux, Shannon Wright se cache. Mais se donne, et donne, entière. Sans filet, possédée.

2010-11-23-ANTIPODE-Alter1fo-41

Petite piqûre de rappel pour ceux qui ne la connaîtraient pas. En 1998, l’américaine saborde son groupe, Crowsdell, et part, seule, avec sa guitare comme unique bien. De là naîtront les fragiles et troublants Flighsafety et Maps of Tacit (1999 et 2000), puis plus tard, le rêche et sublime Dyed in the Wool (2001). Une vraie claque déjà. De ces disques qu’on écoute en boucle pendant des jours, sans rien vouloir écouter d’autre. Tout ça grâce au très bon label bordelais Vicious Circle qui vient alors de signer la sortie de l’album dans l’hexagone. La France a aussi la chance de la découvrir en live, en première partie de Calexico lors de prestations intenses. Shannon est écorchée et passionnée, elle ne laisse personne indifférent. On l’a dit. Plus qu’une claque : une tornade.

En 2004, elle retrouve Steve Albini pour son album le plus rock et le plus rêche, Over The Sun. Cet album change des vies. Tumulte de guitares électriques, voix poussées à l’extrême. C’est un disque abrasif. Shannon y manie la guitare « comme une serpe » disent les gars de Vicious. Et puis il y a le piano. Ces morceaux doux en apparence qui vous poignardent tout aussi fort. Suivra un disque avec Yann Tiersen qui la fera connaître davantage (écoutez par ici ce que Yann Tiersen dit de cette rencontre qui l’a plus qu’inspiré).

Puis contre toute attente, Shannon revient en 2007, avec Let in the Light, un album apaisé, sans pour autant être rangé. On l’imagine plus heureuse, moins à vif, mais on la sait toujours aussi exigeante. Shannon ne lâche rien. Elle n’a rien à faire des clichés, des modes, des étiquettes. Elle reste sur le fil tendu. Intègre. L’album suivant, Honeybee Girls, sorti en 2009, alterne les assauts frontaux, les climats orageux et les moments plus paisibles… Mais méfiez-vous de l’eau qui dort. Sous ce calme apparent, les cassures apparaissent. Et les morceaux au piano se révèlent tout aussi ravageurs, tout comme cette incursion très rare dans la discographie de l’Américaine, dans les terres électroniques sur un morceau glaçant et bouleversant, Father.

On pensait attendre plus longtemps avant la sortie d’un nouvel opus. Et puis Secret Blood est arrivé début novembre 2010. Une entrée en matière sur les chapeaux de roue, un brûlot hardcore (l’énorme Fractured qui prend toute sa puissance en live), des ballades renversantes et encore des mélodies qui livrent progressivement leurs secrets. C’est à ce moment-là, juste avant son concert rennais, qu’on avait rencontré Shannon. Son passage à Brest est l’occasion pour ceux qui auraient manqué cette interview et pour ceux qui connaîtraient peu cette artiste, d’en savoir davantage sur l’Américaine. Sa venue au Vauban est donc immanquable pour qui ne l’a jamais vue sur scène et qui serait proche de Brest. Quant aux autres, on n’a pas besoin de leur dire de venir. On sait déjà qu’ils reviendront. Car la musique de Shannon Wright touche à l’âme. Et pas qu’à la nôtre…

Ecouter l’interview :

Shannon Wright - Secret Blood ArtworkAlter1fo : Un an seulement, entre la sortie d’ Honeybee Girls et ce nouvel album. Pourquoi ?

Shannon Wright : Je ne sais pas… J’ai juste commencé à écrire des chansons… Et simplement décidé de sortir un nouvel album.

Ça s’est passé naturellement. Ce n’était pas vraiment planifié…

Vouliez-vous faire quelque chose de particulier avec ce nouvel album ou bien est-ce que simplement, vous aviez des chansons et vous avez voulu les enregistrer ?

Oui, c’est ça. Dans tous les albums que je fais, ça se passe comme ça. Il n’y a jamais de concept. (…) C’est ce qui vient naturellement qui se retrouve sur le disque

Vous avez parfois une manière différente d’utiliser les sons. Je pense à des chansons comme Father, ou à la fin d’In the Needle, sur le dernier album.

En fait, j’ai enregistré Father il y a plusieurs années… C’est un bonus sur un disque sorti au Japon.

Je voulais faire une autre version. Je ne suis pas vraiment sûre…

Vous savez quand vous êtes en studio, vous essayez des choses. Si ça vous plaît, vous le gardez…

Et pour l’autre chanson, In the needle… La voix qu’on entend… C’est celle d’une amie qui est décédée.

En fait c’est une chanson sur elle.

Je pensais que c’était bien d’avoir sa voix sur le disque. (…)

2010-11-23-ANTIPODE-Alter1fo-16Qu’est-ce que vous aimez quand vous êtes en studio ?

En studio, je me sens impliquée dans tout le processus.

Andy [Baker, dont on reparle juste après] et moi, nous sommes très proches. Il sait exactement ce que je cherche et souvent, l’ambiance des enregistrements est très détendue. Même si au moment des prises, quand je suis en train de jouer dans le studio, c’est toujours très sérieux.

Mais quand je ne joue pas, on s’amuse vraiment…

C’est à la fois lourd, et léger. Les deux en même temps…

J’ai lu dans une ancienne interview que vous entendiez tous les instruments dans votre tête avant d’écrire une chanson. Est ce que c’est vrai ? Comment est-ce que vous composez ?

Je commence au piano ou à la guitare. C’est toujours le point de départ. Et quand je développe la chanson, je commence à entendre tout le reste, la mélodie, les différentes pistes…

J’ai comme une image de ce que va être la chanson. (…) Je ne peux écrire les paroles qu’en dernier. Je n’ai jamais été quelqu’un qui commence par écrire les paroles…

Je vois une sorte de paysage dans ma tête. J’ai seulement le « sentiment » de ce que sera la chanson.

Vos textes s’apparentent à de la poésie. Est-ce que c’est quelque chose que vous recherchez ? D’où vient votre inspiration ?

Shannon Wright @ Antipode 2010Je ne sais pas…

J’ai l’impression que ces dernières années, j’ai un peu simplifié les paroles. Je ne connais pas grand chose à la poésie, ce genre de choses, vous savez… Je veux juste exprimer quelque chose que je ressens… Quelque chose qui puisse faire écho dans la vie d’autres personnes, parce que c’est similaire à ce qui leur arrive…

Je sais que d’autres artistes disent : « C’est mon histoire ».

Je ne suis pas comme ça. Je pense à tout le monde. A moi. Au fait qu’on soit tous reliés. C’est ce qui ressort dans les paroles, dans les chansons. C’est une façon de communiquer.

J’ai toujours été plutôt timide… C’est une façon de rentrer en contact avec les autres.

Il y a aussi beaucoup d’amour là-dedans…

Ça s’entend, je crois...

Home JAZZMASTERJ’ai eu l’impression que ce nouvel album était aussi comme une sorte d’hommage au hardcore de Washington DC. A cause du disque de Black Flag sur la pochette, mais aussi à cause de la chanson Fractured, qui est complètement incroyable.

Oh… Merci.

Est-ce que c’est quelque chose d’important pour vous ?

En fait, cette photo, c’ est juste une photo de ma maison. C’est la pièce où je fais de la musique.

Ce disque de Black Flag est sur ma table depuis des années. Je n’y ai pas vraiment fait attention. J’ai tout laissé tel quel.

C’est vrai que c’est très personnel de mettre une photo de chez soi sur une pochette d’album. Mais j’ai simplement pensé que c’était une autre manière de communiquer avec les gens.

En réalité, ce disque, c’est plutôt un hommage à un de mes proches, qui a eu un cancer récemment.

Lorsque que quelqu’un de proche est malade, ou qu’il lui arrive quelque chose, vous pouvez vous sentir en colère, perturbé ou triste… ou… Et j’ai vraiment l’impression que cet album tourne autour de toutes ces émotions, de comment on vit avec tout ça… Surtout lorsque c’est quelqu’un de proche qui souffre. C’est de ça dont il est vraiment question dans l’album.

Merci. (silence)

Parlons un peu de la scène maintenant. Vous voir en live est une expérience bouleversante.

(Touchée) Oh… Merci.

Comment abordez-vous la scène ? Vous êtes comme une tornade…

Pardon ?

2010-11-23-ANTIPODE-Alter1fo-21

Une tornade (je mime le tourbillon avec force bruitages)

Oh, a tornado (rires)

Être sur scène, c’est vraiment ce que je préfère. J’adore enregistrer, être en studio, j’aime vraiment écrire des chansons… Mais vous savez, quand j’étais petite, et que j’allais voir un groupe, un groupe que j’aimais vraiment, j’adorais ce sentiment d’être dans un endroit où tout le monde vivait un moment à part, ensemble.

C’est seulement une heure dans votre vie, mais vous pouvez vous en souvenir… Et penser : « wah, c’était vraiment…». Ce sentiment m’a marquée…

C’est la même chose pour moi quand je suis sur scène. Quand je joue, j’essaie d’être complètement honnête avec moi-même et avec le public. Ce n’est pas seulement moi, sur scène, et le public qui écoute. C’’est nous, tous ensemble. On fait corps. On est tous connectés.

Je ne peux pas vraiment expliquer ce que je fais sur scène ou pourquoi je le fais… Même, quand le groupe me dit : « wah, tu as fait ce truc au concert hier soir… » , je ne veux pas l’entendre… Je ne veux pas le savoir ! (rires) C’est trop bizarre.

2010-11-23-ANTIPODE-Alter1fo-36

On vous a vue à Saint Nazaire il y a dix jours, et c’était un excellent concert.

Merci. (…)

Sur scène, il y avait une diapositive projetée derrière vous. De quoi s’agit-il ?

C’est simplement une vieille photo de Floride, c’est de là que je viens. J’aime beaucoup cette image. C’est un souvenir de quand je vivais là-bas. Voilà une autre chose personnelle.

C’est un peu un morceau de chez vous sur scène…

Je ne vis plus là bas, maintenant. Mais, oui…

Pouvez-vous nous parler des musiciens qui vous accompagnent sur scène.

Le bassiste, c’est mon ami Andy. Il a enregistré presque tous mes albums, sauf celui que j’ai fait avec Steve Albini.

2010-11-23-ANTIPODE-Alter1fo-38

Over the sun

Oui, mais en réalité, Steve Albini a aussi enregistré quelques morceaux sur Maps of Tacits et Dyed in the wool, mais Andy était là lui aussi. Andy est quelqu’un de formidable. Il joue aussi de la basse sur le nouvel album. C’est bon de l’avoir avec moi sur scène…

C’est plutôt rare parce qu’il est ingénieur du son, donc il est souvent très pris…Et pour lui, qui passe tout son temps en studio, cette tournée, c’est une sorte de break. C’est un très bon bassiste et c’est bien qu’il soit là avec nous.

Mike, lui, vient d’Athens en Georgie. On est devenu ami et maintenant, il m’accompagne à la batterie.

On a fait une interview de Yann Tiersen cet été. Il nous expliquait à quel point votre travail ensemble avait été important pour lui. On a parlé de la différence entre la musique électrique ou acoustique, entre autre, et il nous disait que les gens comme vous montraient que les deux n’étaient pas antinomiques.

J’aime toutes les sortes de musiques. Du moment qu’elles sont honnêtes. Qu’on peut s’y identifier.

Lorsqu’on sait que l’artiste est sincère, même s’il est très différent de vous. Peu importe le style, que ce soit de l’électronique ou autre chose, on peut toujours voir si la démarche est sincère, si les gens sont honnêtes et que ce qu’ils font vient vraiment du cœur. Peu importent les « textures », les instruments utilisés…

C’était vraiment bien pour moi aussi de travailler avec Yann.

2010-11-23-ANTIPODE-Alter1fo-29On s’est rencontré. On a dîné chez lui. On est très timide tous les deux. C’était étrange… Et on a commencé à parler de musique et à écouter des disques. On était vraiment sur la même longueur d’ondes. C’était vraiment simple. Alors on s’est dit que ce serait bien de faire de la musique ensemble.

On s’est mis à écrire tous les jours. C’était vraiment dingue. On pensait aux mêmes choses en même temps.  » J’ai une idéeSi on mettait ça là ? ». Et l’autre disait aussitôt, que ce soit Yann ou moi, et c’est ça qui était génial : « oh mon Dieu, c’est exactement ce que je pensais ! »

C’était une expérience incroyable. On enregistrait toute la journée. Puis je retournais dans cet appartement, et j’écrivais les paroles jusqu’à six heures du matin. J’étais épuisée !

Je suis très fière de ce disque. Même si c’est ironique de penser que tous ses fans pensent que Yann a écrit toute la musique et même les paroles, parce qu’il est tellement énorme !

2010-11-23-ANTIPODE-Alter1fo-42

Vous avez aussi travaillé avec certains membres de Rachel’s, Alan Sparhawk de Low ou Joey Burns de Calexico. Pensez-vous travailler de nouveau avec eux ou avec d’autres musiciens que vous appréciez ?

En fait, ces musiciens étaient tous sur mon label, à Chicago, Touch and Go. C’était comme une grande famille. Tous les groupes s’entraidaient. On tournait ensemble. On est devenu vraiment amis… Ça a bien fonctionné parce qu’on était très proche.

Ça ne m’intéresse pas vraiment de travailler avec des personnes que je ne connais pas. Excepté pour Yann avec qui il y a eu une vraie rencontre. C’est très intime et il faut pouvoir faire confiance à l’autre. Ça doit se faire naturellement.

Maintenant deux questions pièges mais importantes pour nous :

everybodyknows- Neil Young albumPouvez-vous nous donner 3 disques sans lesquels vous ne pourriez vivre ?

(Sérieuse). Neil Young, définitivement. C’est mon artiste préféré depuis tellement d’années. Il a fait tellement de disques. Tous ses albums sont vraiment formidables, toujours différents. C’est inspirant.

Donc, Everybody knows this is nowhere, Neil Young.

Oh, c’est vraiment dur. (Soupir concentré)

Le disque live d’Ella Fitzerald, enregistré dans les années 50. Je l’aime énormément et je l’écoute depuis des années.

… Un long moment de nouveau, puis elle conclut : Et à peu près tout de Led Zeppelin. Vraiment… J’adore Led Zeppelin…

Neil Young et Led Zeppelin, oui, c’est du rock classique, mais ce sont des musiciens et des compositeurs tellement formidables. (embêtée) Je sais que ça ne paraît pas très excitant…

Si, si ! Ça nous convient parfaitement… (rires)

2010-11-23-ANTIPODE-Alter1fo-31La deuxième, plus difficile encore. Pourquoi est-ce que vous faites de la musique ?

(De nouveau très sérieuse) Woo…

Pour plein de raisons, je crois…. (silence) C’est une tellement belle façon de s’exprimer et de communiquer avec les autres.

(silence) J’aime la musique… Je ne sais pas. Je crois que c’est quelque chose… Je ne pourrais pas vivre sans… (Sa voix se voile) C’est vraiment ça. C’est quelque chose en moi… Je dois vivre avec.

La tournée s’achève ce soir. Quels sont vos projets pour la suite ?

J’ai un concert prévu à Atlanta où je n’ai pas joué depuis longtemps. Ça va être vraiment bien !

Mmm…Et puis… Je n’ai pas l’habitude de planifier. Les choses arrivent naturellement…

Je ne ferai peut être pas d’autre disque, qui sait ? Après Let in the light, je pensais que je n’allais pas faire d’autre album, et finalement, j’en ai fait deux depuis…

2010-11-23-ANTIPODE-Alter1fo-46

C’est mieux pour nous !

(rires) A ce moment-là, je disais que je n’allais pas faire d’autre album. Que je n’allais plus faire de tournée.

Et c’est comme si ça me dépassait… J’ai toutes ces chansons qui continuent d’arriver… Toutes ces choses que je veux exprimer…

J’ai dit à tout le monde sur cette tournée que c’était la dernière.

Non, non !

(rires) Et les autres disent : (elle prend le ton de ceux à qui on ne la fait plus) « oui, oui, c’est ça… »

On verra après ce soir.

Je suis plutôt triste ce soir, à cause de ça. Est-ce que ça va vraiment me manquer, qui sait ? C’est comme une rupture, une rupture amoureuse, vous savez (elle mime l’indécision d’un couple qui se sépare) : « Je ne sais pas si je dois le faire. J’ai envie de rester, mais j’ai envie d’arrêter… »

2010-11-23-ANTIPODE-Alter1fo-12

Voir Shannon si timide mimer différentes voix détend ces propos doux-amers et l’interview s’achève dans les rires.

On demande hors micro quand l’épisode de Burn To Shine sur Atlanta avec un morceau de Shannon live sera enfin disponible.

Burn to shine est une série incroyable tournée par Christoph Green et Brendan Canty de Fugazi. Le concept est simple : les réalisateurs choisissent une maison qui va être détruite dans une certaine ville et demandent aux groupes locaux d’y jouer une chanson live. Tous les groupes s’y produisent à la suite dans la même pièce le même jour. Chaque épisode se termine avec les images de la destruction de la maison. Pour le moment, 6 épisodes ont été tournés – Chicago, Washington DC, Portland, Seattle, Louisville et Atlanta – mais 4 seulement sont sortis.

2010-11-23-ANTIPODE-Alter1fo-37Elle nous explique le tournage, les jouets d’enfants sur le sol et ce sentiment glauque vis à vis de ce qui avait peut-être pu se passer dans cette maison. Le DVD est cependant toujours en attente de fonds suffisants pour pouvoir être commercialisé (tout comme d’ailleurs l’épisode sur Louisville).

On la laisse alors regagner sa loge, toutes émues du moment qu’on vient de vivre. Elle nous remercie longuement. Nous aussi. On lui souhaite bonne chance pour le concert de ce soir. Elle touche alors le bois de la porte des deux mains pour se porter bonheur. On sait bien que tout le monde peinera à le croire, tellement la jeune femme est impressionnante sur scène. Et pourtant ses mains sur le bois ne sont pas une coquetterie. En se retournant, elle nous adresse un dernier grand sourire :

« See You Later… »

On la retrouvera sur scène, le soir. Pour un concert qui s’avèrera une nouvelle fois bouleversant et sublime (Compte-rendu et photos du concert de Shannon Wright)…

Merci.

2010-11-23-ANTIPODE-Alter1fo-48

Photos, Enregistrement, Montage Son : Caro

Interview et Jazzmaster : Isa

_______________________

Shannon Wright sera en concert au Vauban à Brest le 11 mai 2011 à 20h30 (1ère partie, Julien Pras).

Myspace de Shannon Wright : http://www.myspace.com/shannonwrightdefythislove

Site de Vicious Circle (bio, discographie, etc…) : http://www.viciouscircle.fr/site/?q=artistes/40

2 commentaires sur “Shannon Wright en interview : « être complètement honnête avec moi-même et avec le public »

  1. Fafa

    enorme !

  2. laurent

    Un ENORME merci pour cette superbe inteview, sincère et touchante, à l’image de Shannon !

Laisser un commentaire

* Champs obligatoires