[26 juillet 2025] – Un jour, une photo : Scarlett Coten bouscule les stéréotypes

Les expositions du Fonds régional d’art contemporain (FRAC), à Rennes, demeurent pour nous une valeur sûre du paysage culturel local. Surtout le dimanche… C’est gratuit. Oui, oui ! Si certaines propositions artistiques peuvent parfois déconcerter par leur complexité, ou tout simplement parce que nous « n’avons pas les codes », elles recèlent toujours une ou plusieurs œuvres qui nous interpellent de manière frontale, laissant une empreinte indélébile à notre visite. L’exposition actuelle, intitulée Invisibles, ne déroge pas à la règle. Parmi les nombreuses pièces présentées, une photographie signée par l’artiste Scarlett Coten se distingue particulièrement.

Photographe engagée, Scarlett Coten poursuit depuis plus de douze ans une œuvre puissante qui interroge l’intimité, le genre et les représentations du masculin avec un grand M. À travers des portraits d’hommes réalisés aux quatre coins de la planète, citons l’Afrique du Nord à la suite des révoltes des Printemps arabes, les États-Unis d’Amérique version Trumpland, et l’Europe principalement en France, pays désenchanté Post-Covid, l’artiste explore ces récits personnels et anonymes d’hommes, assignés ainsi à la naissance, qui s’émancipent des normes patriarcales, des stéréotypes de genre et des modèles dominants. Le résultat ? Trois séries : Mectoub, Plan Américain, et La Disparition de James Bond, réunies dans un ensemble sobrement intitulé M, constituant une réponse artistique et politique aux stéréotypes de virilité.

Car, en effet, loin de l’image masculiniste et de l’homme-alpha-bêta qui pullule de plus en plus à droite et à droite-droite, ici les corps sont tantôt fragiles, tantôt affirmés, assurément décalés, et d’une puissance incroyable et c’est ce que l’on retiendra. Entre tension et vulnérabilité, pourquoi choisir ? La liberté d’être soi-même, accueillie par l’œil sensible de la photographe se transforme ici en une force saisissante, figée dans l’éclat d’une photo aux couleurs souvent chaudes et à la composition intelligente.

Dans un contexte marqué par la montée des extrémismes et des discriminations sexistes, trois œuvres de l’artiste sont ainsi présentées au Frac dans le cadre de l’exposition Invisibles qui braque les projecteurs sur les présences niées et/ou marginalisées. « Aujourd’hui, le sens de la trilogie, c’est de monter à quel point la question des masculinités contemporaines est universelle », a confié la photographe. Quand l’ art rencontre le documentaire… Personnellement, nous avons adoré. Bravo.

+ d’1fos :

frac

« Une image vaut mieux que mille mots ». Cette rubrique à Alter1fo, « 1 jour, 1 photo » n’ira pas à l’encontre de la citation de Confucius puisqu’elle laisse une place importante aux instantanés de vie figés par les appareils photographiques et le regard de nos rédactrices et rédacteurs.

Retrouvez l’ensemble des articles ci-dessous (sinon voir directement l’album sur flickr)

 

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