Route du Rock 2019 – Ça commence aujourd’hui !

Après l’apéritif folk à la Nouvelle Vague hier, la Route du Rock commence véritablement ce jeudi 15 août, avec un programme particulièrement alléchant. Sur le papier, ça respire d’ores et déjà la classe et la sueur. Revue en détail de la programmation de la journée, des plages malouines l’après-midi au Fort St Père jusqu’au (quasi) bout de la nuit.

Crédit photo : Nicolas Joubard

Seul.e.s sur le sable, ou presque…

Si vous êtes plutôt lève-tôt (et oui, 14h30, c’est plutôt tôt en langage festivalier), vous pourrez commencer la journée par une petite découverte musicale sur la plage Bon-Secours à St Malo même (renommée Plage Arte Concert pour l’occasion). Assurant les mises en appétit journalières, les doigts et les oreilles agiles de Discolowcoast lanceront les premières ablutions avec des dj sets dès 14h30. Tout ça, bien sûr, avant de vous étirer tranquillement sur votre serviette de plage au son de lives plus que prometteurs avec un concert chaque jour.

Remplaçant au pied levé la montréalaise Anémone, c’est Clémence Quélennec aka AJA, en vacances de La Femme, dont le premier titre Dune Solitaire devait être prémonitoire qui vous accompagnera de sa voix haute au moment de piquer votre première tête dans l’océan, et ce, avant la sortie de son premier ep en septembre (concert à partir de 16h15).

Bastions rock au Fort St Père

Bon, la Route du Rock met peut-être le mot « rock » en avant, mais c’est bien sous toutes ces formes qu’il faut prendre l’acception, du garage au psyché, de la pop au lo-fi, du shoegaze à l’électro-pop et on en passe, comme vous avez pu sans peine le remarquer. Dans la programmation de cette année, une tripotée de groupes revient sur la scène du festival, bien souvent après avoir laissé des souvenirs indélébiles de leur prestation les éditions précédentes. Mais d’autres font leur baptême du feu dans le fort malouin. Présentation.

Route du rock 2012 - les remparts alter1fo.com


Pour ceux qui feraient également leur baptême du feu à la Route du Rock cette année, commençons par cette petite précision nécessaire pour s’y retrouver : à la Route du Rock, il y a deux scènes : une scène principale, dite scène du Fort, et une plus petite où sont bien loin de ne jouer que les outsiders : la scène des Remparts (autrefois scène de la Tour).

Après plusieurs années de tâtonnements, d’essais, de déplacements, les organisateurs de la Route du Rock ont enfin trouvé LA formule parfaite. (Encore) Plus haute, plus grande, au fond du Fort, face à la scène du Fort, la disposition de la scène des Remparts est définitivement la bonne ! On y voit les groupes, la fluidité du public dans le Fort est excellente et elle permet au plus grand nombre de profiter des concerts qui s’y déroulent de la meilleure des manières. Et c’est tant mieux puisque cette année encore, pour rythmer non seulement l’arrivée des festivaliers mais aussi les petits coups de mou de la soirée, ce sont 3 groupes qui s’y donneront le tour chaque soir.


Pond

Tout comme Tame Impala qui joue après, Pond vient de Perth en Australie, mais surtout c’est Kevin Parker qui a produit plusieurs de ses disques, notamment Tasmania, son dernier album en date, tandis que le multi-instrumentiste Jay Watson l’un de ses membres a joué sur Lonerism et Innerspeaker, qu’on a également pu entendre Nick Allbrook avec Tame Impala ou que Joe Ryan en est un roadie (si on a tout suivi). Et autres échanges de personnels tant les deux groupes sont à géométrie variable et pratiquent l’échangisme musical. Bref, beaucoup de liens entre les deux formations, qui se ressentent également dans l’évolution des deux groupes puisque Pond, comme Tame Impala a commencé avec un rock psychédélique, fuzzé à souhait avec Psychedelic Mango (2009), pour progressivement, au fil de ses huit longs formats, devenir de plus en plus synthétique.

Pond © Pooneh Ghana

La débauche flashy du visuel de Tasmania donne la couleur : Pond joue une synth pop aussi glitter que Gary, avec des déhanchements nonchalants à danser en tongs sur des claviers eighties. A l’exact opposé en quelque sorte de ses lyrics aux thématiques plus lourdes : crise écologique, crise migratoire ou responsabilité vis à vis des populations indigènes. Si on n’a pour notre part pas été complètement emballé par les méandres synthétiques versant parfois dans la facilité du groupe australien, on attend quand même avec curiosité de les voir sur scène, tant la réputation déjantée de son leader Nick Allbrook à la théâtralité exacerbée semble emporter public et suffrages en live. Une bonne façon sûrement de lancer les hostilités au Fort st Père pour ce premier jour de festival.

Pond – La scène des Remparts – Jeudi 15 août – 18h30

Fontains D.C.

Juste après, on sera ravi de retrouver les Irlandais de Fontains D.C., certes moins beuglants que les formidables Girl Band ou moins mélodiquement imparables que leurs aînés d’Undertones, mais dont on attend vraiment de voir en live ce qu’ils ont sous la (les) pédale(s).

Fontains DC © Daniel Topete

Avec un honnête premier album, Dogrel (Partisan Records, 2019), mais juste un poil trop produit à notre goût pour que ses brûlots sentent totalement le souffre, la bande menée par Grian Chatten, Conor Deegan III (basse), Carlos O’Connell (guitare), Conor Curley (guitare) et Tom Coll (batterie) montre qu’elle sait combiner un chant/déclamation qui rappelle tout autant un Robert Smith époque Fire in C.A.I.R.O sur le clashien Sha Sha Sha que The Streets sur le tube Hurricane Later ou Oasis (ouch) sur Television Screens, basse ronde et élastique post punk et guitares la salive aux lèvres. Sans oublier sa ballade pleine de brume et d’alcool Dublin City Sky qui évoque forcément les Pogues. On attend donc les Dublinois de pied ferme, espérant sincèrement que leur odyssée punk ait la flamboyance joycienne qui leur manque un tantinet sur galette.

Fontains D.C. – La scène du Fort – Jeudi 15 août – 19h20

Idles

Retour sacrément attendu du quintet de Bristol Idles dans le Fort St Père, tant leur venue en 2017 sur la scène des remparts, avec un seul album dans leur besace, s’était transformée en explosion cathartique de bile noire et d’impitoyable humour. Le quintet y avait réuni tous les ingrédients pour un set furibard et ravageur.

Idles © Tom Ham

Composé du frontman vénère et sarcastique Joe Talbot, des deux guitaristes Mark Bowen et Lee Kiernan, d’Adam Devonshire à la basse et de Jon Beavis à la batterie, la bande existait depuis 2012 mais n’avait sorti son premier album, dans la douleur, qu’en mars 2017 chez Bailey Records, Brutalism. Treize redoutables boules de fureur punk nourries de galères multiples, de tensions internes et de deuil (la couverture du disque affiche la photo de la mère du chanteur décédée durant la réalisation de l’album). Depuis Idles a incendié toutes les scènes de chaque côté de la Manche avec une jouissance de pyromane, et a sorti une deuxième galette, Joy as an act of Resistance (Partisan Records, 2018), condensé de résilience (Joe Talbot a récemment perdu sa fille écoutez le crève-coeur June), main tendue sur un délicieux mélange de riffs dissonants et tranchants, de rythmiques insidieuses et d’un chant narquois au bord de la rupture à l’essentiel mantra repris en chœur par une tripotée de fans All is Love. Le tout, une nouvelle fois composé avec bien plus de finesse que l’on pourrait le supposer. Idles revient et on a hâte.

Idles – La scène du Fort – Jeudi 15 août – 20h30

Stereolab

Avec bientôt une trentaine d’édition à son compteur, La Route Du Rock peut difficilement éviter une part de nostalgie dans sa programmation. On y a donc vu régulièrement défiler quelques gloires plus ou moins célèbres des années 90. Reconnaissons au festival de ne pas en avoir abusé et d’avoir le plus souvent choisi des groupes dont la flamme gardait une certaine incandescence au-delà des impératifs financiers. On parie volontiers que Stereolab fera aussi partie de ceux là.

stereolab

Stereolab © Steve Double

Au cœur du groupe, il y a un couple : celui formé pendant quatorze années par l’anglais Tim Gane (guitare, claviers) et la française Lætitia Sadier (chant, claviers, guitare, trombone). Nous sommes à Londres au début des années 90, après la séparation de Mc Carthy, le précédent groupe de Gane, le duo se rassemble rapidement pour une fructueuse collaboration amoureuse et artistique sous le nom de Stereolab. Leur patronyme s’inspire malicieusement d’une division de disques de démonstration technique d’effets Hi fi du label Vanguard Records. Autour du couple, la formation évoluera largement au fil des années mais on y retrouvera régulièrement Sean O’Hagan de The High Lamas (guitare et clavier), Andy Ramsay de The Chills (batterie) ou la regrettée Mary Hansen (voix, clavier et guitare) décédée accidentellement en 2002. En une vingtaine d’années d’existence, une dizaine d’albums et un nombre incalculable d’EP et de singles (compilés dans trois indispensables volumes intitulés Switched On) le groupe a joyeusement poussé la pop dans ses retranchements en y mêlant sans vergogne texte arty, krautrock échevelé, expérimentations synthétiques ou musiques baroque ou brésilienne. La singularité de ce détonnant  mélange additionné à un savant et délicat équilibre entre vertiges bruitistes et mélodies les plus accrocheuses a rendu l’œuvre de Stereolab tout particulièrement chère à nombre de fans de musique. A l’image de leurs compositions à la fois libres et terriblement attachantes, le groupe a de plus acquis une solide réputation scénique en cultivant un caractère imprévisible et vertigineux sur scène.

En 2009, le groupe a annoncé être en pause à durée indéterminée mais les voilà de retour sur scène à l’occasion de la réédition complète et réjouissante de leur discographie. Gageons que la magie si particulière du groupe devrait agir une fois de plus et qu’il ne devrait pas faire uniquement vibrer. celles et ceux a qui ils ont fait brailler à plein poumons du Baudelaire dans leur prime jeunesse.

Stereolab – Scène des Remparts – Jeudi 15 août – 21h35

Tame Impala

On attend également le retour de Tame Impala sur la scène du Fort, après un premier passage en 2013 marqué par la sortie de Lonerism en 2012, grand moment de bordel farfelu, grouillant d’inventivité débridée, que l’Australien de Perth, leader et tête pensante du groupe, Kevin Parker et sa bande avaient catapulté dans une demi-pénombre, à peine rehaussée par des projections psychédéliques de cercles colorés concentriques et d’images kaléidoscopique sur un public en grande partie conquis. Après un premier LP Innerspeak (Modular Recordings 2010) de psyché rock totalement assumé, tout particulièrement acclamé, le groupe avait confirmé avec un Lonerism tout autant plebiscité et arrivait à la Route du Rock devant une foule frémissante, tant d’impatience que d’angoisse à l’idée que le foisonnement délirant ne se transforme en cacophonie ubuesque en live. Kevin Parker, foulard autour du cou, jouant de ses pédales pied nu pour modifier les tonalités de sa Rickenbacker, accompagné de ses musiciens avait finalement livré un set d’un peu plus d’une heure particulièrement épatant, mélangeant dans sa marmite psychédélique mélodies pop, échos tourbillonnants, fuzz, réverb et arrangements multicolores avec une précision maniaque, sans omettre digressions et expérimentations sur une seconde partie de set plus rentre-dedans, pendant laquelle son batteur Julien Barbagallo (coucou Aquaserge), nous avait tout bonnement époustouflé.e.s.

Tame Impala © Matt Sav

Depuis Tame Impala a sorti le surprenant Currents (2015), qui a (en partie) déboussolé les fans de la première heure mettant davantage les claviers électro (bubble ?) pop en avant mais rencontré un succès énorme, mené par les deux tubes Let it happen et The Less i know the better, et dont l’un des titres sera même repris par Rihanna (sous la forme de Same Ol’ Mistakes). La suite est donc sacrément attendue de nombre d’aficionados à travers le monde et les deux singles sortis cette année qu’il s’agisse du dansant Patience aux percus disco ou du plus mainstream Borderline maintiennent les amateur.rice.s sur la brèche. Ajoutez à cela des shows hyper graphiques, tout en couleurs mélodiques et rythmiques et vous comprendrez que l’attente suscitée par Kevin Parker, Cam Avery (basse), Dominic Simper (guitare, synthés) et Julien Barbagallo (batterie) soit des plus frémissantes. Du moins parmi ceux/celles qui ont suivi/ accroché leur virage synthétique.

Tame Impala – La scène du Fort – Jeudi 15 août – 22h40

Black Midi

On doit confesser un gros faible pour les musiques indociles plutôt math noise et les minots Londoniens de Black Midi pourraient bien nous filer leur came qu’on y trouverait certainement un peu notre compte. Si on n’est pas très fan du buzz et surtout de la manière dont ces vils et malins managers Anglais le font monter, on reconnaît sans peine au quatuor des qualités en béton armé pour nous fracasser l’oreille avec un talent ineffable. La faute à un premier album, Schlagenheim (de l’allemand frapper et maison en gros, bref la maison de la castagne, même si le groupe préfère parler d’un lieu imaginaire), qui bifurque toutes les vingt secondes là où on ne l’attend (souvent absolument) pas. Pour preuve ce morceau introductif 953 qui commence ébouriffé comme la tignasse de Buzz Osborne, ralentit au frein à main pour jouer d’arpèges post rock frisettes sur la six cordes (un peu de limpidité à la Gastr del Sol et de guitares anxiogènes à la Slint), se fait tapis pour les déclamations souvent théâtrales de son chanteur-guitariste épique et exalté Geordie Greep, avant d’asséner un condensé de riffs répétés à se frapper la tête contre les murs (la doublette Matt Kwasniewski-Kelvin/ Geordie Greep).

Noise, post-punk, math, pour l’essentiel, Black Midi passe néanmoins son temps à prendre les chemins de traverse les plus inattendus (la pop soul croonée bowiesque qui surgit sur Western), joue de rythmiques toutes en césures, de la basse post-punk butée de Cameron Picton (qui assure aussi parfois les voix, de cris rauques en murmures spoken word Slint related) aux roulements apocalyptiques de Morgan Simpson, batteur carré, solide, monstrueux. Et de stridences soniques en feulements barbelés, passe par autant de climats qu’on doit pouvoir imaginer en trouver en Russie. Alors, peut-être que ces gamins d’à peine vingt ans ont les défauts de leurs qualités, mais que de promesses imparables dans ce quatuor londonien.

Black Midi – Scène des Remparts – Jeudi 15 août – 00h15

La nuit sur le Dance-Fort

Si certains s’étonnent encore (!) qu’un festival indie-rock propose une programmation électro (notamment pour réchauffer les festivaliers lorsque la fraîcheur nocturne tombe sur le Fort), la majorité du public en redemande. On retrouvera ainsi chaque jour plusieurs groupes ou artistes destinés à propulser tout le monde sur le Dance-Fort.

Jon Hopkins

On se sent plutôt à contre courant puisqu’on a découvert Jon Hopkins en duo avec King Creosote sur le très émouvant Diamond Mine en 2011, folk s’il en est, et non pas sur un de ses disques solo d’électronica, au hasard, Immunity paru en 2013, qui avait mis tout le monde d’accord ou sur sa précédente collaboration avec notre héros Brian Eno (Small Craft on a Milk Sea, Warp, 2010), ni même sur ses disques ambient et ses musiques de films précédents (Opalescent, 2001 – Contact Note, 2004 – Insides, 2009 – Music for the film Monsters, 2010).

Jon Hopkin © Steve Gullick

Partant de là, en grands amateurs des Idiots vainqueurs de James Holden et d’une certaine house qu’on appelait alors progressive sur Border Community tout comme des expérimentations de Keiran Hebden aka Four Tet (que Jon Hopkins a remixé), on avait de grandes chances de plonger tête première dans l’électronica du Londonien, signé chez Domino, l’oreille irrémédiablement happée par les sirènes d’ambient ouatée, de textures à couper le souffle, et de basses hypnotiques à vous coller les pieds sur le dancefloor la tête dans les étoiles. D’abord sur Immunity donc, puis sur le récent Singularity (2018) dont seules les plages vocales éthérées nous déçoivent quelque peu. Mêlant pulsations synthétiques et sonorités organiques (quelques touches parcellaires du fameux piano dont le garçon apprit à jouer à la Royal Music Acadamy de Londres), hédonisme techno et ambient abstraite, glitchs ingénieux et pénétrants, Jon Hopkins devrait singulièrement briller dans la nuit qu’on espère étoilée du Fort St Père.

Jon Hopkins (live) – La scène du Fort – Jeudi 15 août – 01h00

Lena Willikens

On risque tout autant d’apprécier la prestation de l’Allemande Lena Willikens signée chez les toujours décalés et créatifs Cómeme (mené depuis 2009 par Matias Aguayo) que d’aucun.e.s avaient déjà pu apprécier sur l’édition 2016 de Maintenant. Basée d’abord à Cologne, désormais à Amsterdam, la jeune femme s’est fait connaître notamment par ses soirées au Salon des Amateurs de Düsseldorf, avec des sélections toujours un brin décalées, justement, si ce n’est imprévisibles. A noter un chouette set en double vinyle sorti en 2018 chez Dekmantel, totalement perché, sur lequel on retrouve le Rennais à peine moins déglingué Le Matin (ou là) (dont les chnasons électroniques sont sorties sur le label Poussières d’époques des copains de Blindspot) sur un titre dense, étrange et bien obsédant.

Lena Willikens © Luise Risch

Lena Willikens offre des sets qui jouent avec les limites, donne une vision élargie du dancefloor, commet des productions particulièrement léchées (très chouette ep 6 titres -ou mini-album ?- Phantom Delia en 2015), qui allient sons bruts et mélancoliques, proto techno pleine de grains et minimalisme, textures abstraites et viscérales, et définissent un univers personnel particulièrement fascinant. Voire passionnant. Vivement.

Lena Willikens – La scène du Fort – Jeudi 15 août – 02h30

Magnetic Friends

Pour finir, les plus chics seront bien sûr comme d’habitude au Fort, comme chaque année. Les djs des Magnetic Friends auront en effet une nouvelle fois en charge de réchauffer l’ambiance entre les concerts. Et comme à leur habitude, ils devraient sortir de leurs besaces une tripotée de titres pour danser, faire des blindtests avec les copains, voire chanter à tue-tête bras dessus-dessous avec son/sa voisin.e (parfois inconnu.e quelques minutes auparavant). Entre madeleines indie-hip-pop-electro-rock et bombinettes-turbines à danser, les facétieux djs pourraient d’ailleurs glisser quelques surprenantes pépites. Oui, ça s’est déjà vu.

 

 


La Route du Rock Collection Eté 2019 a lieu du mercredi 14 août au samedi 17 août.

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