Très chers tous,
Les festivaliers de la Route du Rock hier soir avaient tous un petit air de Gene Kelly. Bottes, capes de pluie, K-Way, ciré Cotten, sacs poubelles et zou : un Singin’ in the rain à 6500 personnes ! Alors, oui, j’aurais mieux fait de me taire vendredi. Si le ciel nous avait épargnés le premier jour, il s’est bien rattrapé le deuxième. Par Toutatis, il nous est même tombé sur la tête hier soir ! Mais bon, on va arrêter de se plaindre. A Lesconil, dans le Finistère, la fête de la Langoustine a été annulée. Ici, les pieds dans la boue et sous des trombes d’eau, les concerts ont quand même eu lieu (et la Route du Rock devrait donner quelques leçons de pluie à son homologue parisien… dans mes souvenirs tout frais de l’été dernier, il y a l’interruption pure et simple du concert de la tête d’affiche canadienne pour une simple averse d’orage ! ).
Alors, oui, c’était joli hier au Fort St Père : un arc-en-ciel de vêtements de pluie et de bottes à toutes épreuves. Un terrain banal se transformant en thalassothérapie pour tous : ah ! les bienfaits thérapeutiques du bain de boue… N’empêche que, malgré tout ça, les festivaliers gardent le sourire. Et puis, coincés comme des sardines sous l’arche de Noé Kronenbourg à côté du stand des labels, on a sympathisé avec nos voisins. Et papoti et papota. Et que je te raconte mes souvenirs météorologiques des anciennes éditions. Et que je te compare nos capes de pluie respectives. Et que je rechausse mes lunettes de soleil parce quand même, toute cette pluie, ça finit par éblouir. Oui, oui, festivalier, hier, l’accessoire-to-have, c’était la paire de lunettes anti-UV. Et Jacques, notre sympathique voisin, en provenance directe de Paris, ne s’était pas trompé ! Avec son pull marin acheté en coopérative maritime et sa paire de lunettes pour attirer le soleil (la pluie, quelle pluie ?), ce sympathique festivalier faisait très couleur locale !
Les concerts ? ah oui, les concerts… Engoncés sous nos capes de pluie, enfoncés dans la boue, regardant droit devant soi à travers les gouttes, on était seuls, tout seuls, face à la scène. Et on bravé le froid, l’humidité, la fatigue, le rimel qui dégouline malgré le label waterproof. Low sur le haut de la pile (et pas Battles, parce que j’ai craqué avant le fin et suis rentrée à Rennes. Mais je me rattraperai avec Arte Live Web ! Soyez bénis les gens d’Arte Live Web, vraiment ! ). Et ce n’est pas Norbert qui me contredira !
Et puis, comme ce baptême n’avait pas été assez arrosé, on a continué ! Baptême heureux, baptême boueux ! De jolies ornières sur le parking numéro 3. Et hop, reprenez avec moi tous en choeur ! « Faudrait des bottes de caoutchouc – pour patauger dans la gadoue, la gadoue, la gadoue, la gadoue – hou la gadoue, la gadoue ». Ah ? ça ne se fait pas les bottes de caoutchouc pour les voitures ? ah, on est embourbés ? mais le festivalier est heureux, boueux, sympathique et solidaire. Un grand merci à ces 3 inconnus du 69 qui ont gentiment prêté leurs muscles pour pousser mon bolide et me sauver des griffes de la Gadoue ! Mes bottes, par contre, vont avoir besoin d’un petit décapage avant ce soir…
Allez, je vous laisse. Je vais me débouer. A demain,
LeeZen
PS : il va sans dire que j’abandonne toute relation avec la Bonne Mère, trop égoïste pour partager son soleil marseillais. Vive St Aigle et St Cotten !