Attendre Mythos 2015 pour mettre ses pieds pour la 1è fois au Carré Sévigné à Cesson, c’est une erreur. Le renno-rennais mésestime en effet la qualité d’accueil des équipements culturels aux alentours. Le Carré Sévigné, niché entre verdure, canal et salles de sports en fait partie : une belle salle, une équipe fort sympathique à l’accueil… et une programmation alléchante ce mercredi soir dans le cadre du festival Mythos.
L vient présenter son nouvel album ce soir, teinté de mélodies pop et rock. Un album encore en « chantier », encore en travail, mais qui laisse présager un joli succès. L’artiste à la voix rauque et gouailleuse est très heureuse d’être là, elle qui n’a pas fait de concert en entier depuis presque deux ans, nous confie-t-elle…
Ce nouvel album donc, « J’accélère », devrait sortir à l’automne 2015. L’artiste y travaille, entourée de 3 musiciens : Julien Perrodeau aux claviers, qui a construit l’album avec elle ; Julien Lefevre aux cordes, un compagnon de longue route ; et Alex Tran à la batterie et percus qui vient de les rejoindre. L nous précise que cet album parle beaucoup de routes…
Et effectivement, les nouvelles chansons interprétées ce soir devant un public conquis nous font voyager : d‘Eclipse, le slow où clavier et violoncelle jouent en mode écorchés vifs, à Jeremy, cette chanson composée suite à la lecture d’un fait divers du Parisien, en passant par Gela, hommage musical émouvant à cette ville sicilienne en lutte contre la Mafia à travers la figure de son maire homosexuel Rosario Crocetta.
L’artiste aime les mots et s’en empare avec conviction, rock et poésie pour Phtalates, ce texte qui évoque les océans de plastique et de carbone. Le violoncelle est écorché, encore une fois, les voix flirtent avec les aigus, pour dénoncer. Puis, a capella, le chœur des musiciens accompagne le chuchotement de L pour conclure cette chanson rock, mode berceuse de carbone… Un très beau moment.
Autre beau moment également : la chanson hommage à Lhasa, où percussions et rythmes entraînants, colorent d’une émotion toute particulière les mots dédiés à celle disparue trop tôt : « La route est vivante quand je chante ».
Impossible de ne pas conclure sur un morceau du 1er album (les cris fusent dans la salle) : et c’est avec Initiale, dans un réarrangement épuré mais puissant, que l’artiste conclut ce concert. Elle salue et remercie le public, épanouie et vraiment heureuse. Et revient pour un rappel évidemment : Petite, dans une configuration « à l’ancienne » avec le guitariste et le public claquant le tempo des doigts ; puis Pareil, dans une version pop-rock dansante. L demande au public de se lever, un couple se met à danser le rock sur le côté de la salle…
Un univers bien à elle, où l’on se laisse porter, sans même beaucoup connaître l’artiste ; une voix et une poésie qui ne laissent pas indifférent. Pas de doute, Mythos ne s’est pas trompé en programmant L…
Photos : Catherine Gaffiero – La Vie Invisible