Retour sur les Ciné-Concerts Séville 82 et Desperado à la Salle de la Cité

Cine Concert

A la Salle de la Cité,  vendredi 30 mars dernier, ont été diffusés deux ciné-concerts aussi improbables que décalés : Red+Tessier+Marinescu VS Séville 82 et Bikini Machine VS Desparado.

Le concept de Seville 82 est des plus originaux : mettre en musique un mach de foot ! Et pas n’importe lequel ! En effet, ce ciné-tv-concert retrace les grands moments du match mythique qui a opposé la France à la R.F.A lors de la demi-finale de coupe du monde, le 8 juillet 1982 en Espagne. Ces moments forts sont mis en musique par une équipe de musiciens composée de Red aux guitares et voix, Philippe Tessier aux Saxophones et samples et Tonio Marinescu à la batterie.

Le premier quart d’heure est intense. La musique proposée traduit à divers moments la tension et la dynamique de jeu qui se déroulent sur le terrain, d’une part et d’autre de chaque camp. Elle est tour à tour sombre, saccadée, énervée. Les sons émis sont parfois triturés de manière expérimentale, parfois adoucis par un jeu de saxo.
Bien que le montage du match rende compte d’un jeu violent et passionné, il n’est cependant pas aisé de suivre, et le match et la musique pop rock et électro déversée par le trio sur scène. On a très vite tendance à regarder le match ou regarder et écouter les musiciens, selon ce qui semble plus opportun.

Tandis que certains spectateurs décrochent du match pour se laisser happer par la musique, d’autres ont pris le parti de vivre l’affrontement à fond. Ils commentent les passes réussies ou ratées. Ils frissonnent d‘espoir lorsque les attaques françaises s’appliquent sur le terrain, lèvent les bras et crient lorsque les Français marquent leurs buts. Ils sifflent et huent les Allemands lorsqu’ils font des fautes non sanctionnées, notamment lors du terrible choc entre Schumacher et Battiston et sont outrés de la victoire allemande par tirs au but.

Après quelques détours au bar et au stand de galettes saucisses, le public s’installe de nouveau pour assister au deuxième ciné-concert : Desperado de Roberto Rodriguez, mis en musique par les rennais de Bikini Machine.

Desperado est une sorte de western mexicain moderne. Il raconte l’histoire d’un mariachi joué par Antonio Banderas qui est assoiffé de vengeance, après que les hommes d’El Bucho aient tué sa femme. Il s’est promis d’assassiner cet homme coûte que coûte et erre de ville en ville en semant la légende d’un justicier sanguinaire, accompagné de son étui de guitare rempli de flingues en tout genre et de grenades. Ce film se place dans la même catégorie que ceux de Tarantino à la fois épique, violent et humoristique.

La nouvelle bande-son composée par les Bikini Machine, discrètement placés à la droite de l’écran, se marie parfaitement à l’esprit 36ème degré du film. Celle-ci fait ouvertement clin d’œil au rock des sixties. On peut également noter une certaine influence de Morriconne dans les envolées musicales qui accompagnent les nombreuses scènes de gunfights. La musique des Bikini Machine nous fait presque oublier la bande originale du film tant elle vient augmenter l’effet décalé et hilarant de ces scènes.

Bon point pour ce ciné-concert, les dialogues sont présents et les Bikini Machine savent marquer les temps de pause au bon moment. On peut donc suivre les répliques improbables et presque cultes des personnages pour les fans du genre.

Photos : Yvo


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