Au dernier conseil municipal en date du 29 mars source, huit nouveaux espaces publics ont été dénommés. Tous en l’honneur de femmes célèbres et inspirantes. On retrouve Bertina Lopes (artiste Mozambicaine, peintre et sculptrice), Wangari Muta Maathai (militante de l’environnement et prix Nobel de la Paix), Joséphine Baker (artiste, meneuse de revue, figure de la Résistance puis du mouvement pour les droits civiques), Hélène Duc (comédienne qui a été reconnue comme « Justes parmi les nations »), Juliette Gréco (chanteuse interprète et actrice), Flora Nwapa (écrivaine nigériane), Marguerite Duras (écrivaine, dramaturge, scénariste et réalisatrice) et Annaig Renault (autrice de Dec’h zo re bell dija, premier roman écrit en langue bretonne par une femme).
Il faut dire qu’à Rennes, seules 14 % des rues portent le nom d’une femme. C’est peu, c’est vrai… Mais c’est nettement supérieur à la moyenne nationale qui est de 6 % source. Malgré quelques couacs, comme la fois où la Métropole a modifié le nom de la station de métro de la ligne B, initialement dénommée Irène-Joliot-Curie pour le remplacer par Joliot-Curie-Chateaubriand, diluant ainsi le caractère féminin et scientifique source, la capitale bretonne fait figure de bonne élève. D’ailleurs, depuis 2014, plus de la moitié des nouvelles rues rendent hommage à une femme. Par volonté politique. « Cette orientation est impulsée depuis 1977. », explique Flavie Boukhenoufa, adjointe déléguée aux Relations internationales, aux relations publiques, aux cultes et à la laïcité. « En 2019, nous avons donné plus de 70 % de noms de femmes sur la totalité des dénominations de l’année. »
Certes, à ce rythme et sans débaptiser des rues existantes (hum, hum… https://alter1fo.com/alexis-carrel-jeunes-communistes-debaptise-109727, NDLR), il va falloir des années pour rattraper des décennies de surreprésentation des hommes et la parité est un objectif inatteignable. Mais tout cela va dans le bon sens, et l’on s’en félicite.
D’autant plus qu’à quelques kilomètres de là, cette exigence hautement symbolique n’est pas une priorité. À Saint-Malo, 340 rues malouines honorent des hommes contre à peine 30 femmes. En mars dernier, le conseil municipal de Saint-Malo avait la possibilité de corriger (un peu…) cette inégalité puisqu’il devait en nommer dix nouvelles. Hélas, parmi les noms approuvés, on ne retrouve qu’une seule femme source.
On vous conseille vivement de jeter un œil (ou les deux) sur ce chouette reportage de Thibaut Boulais pour TVRennes.