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Cela sent la colle en spray dès que l’on franchit la porte de la maison Héloïse, située rue de Redon. Entre rires, réflexions et travaux manuels, il n’y a pas de doute : les membres de HF Bretagne sont en plein atelier pour préparer leur action à venir.
L‘association HF Bretagne (HF pour Hommes-Femmes) a été créée fin 2013 à Rennes par des artistes, des responsables de compagnies, des professionel-le-s du secteur culturel. Elle compte à peu près une cinquantaine de membres et combat contre la sous-représentation des femmes dans le monde de la culture, notamment aux postes clés, en proposant plusieurs types d’actions :
- Le repérage des inégalités femmes/hommes dans les arts et la culture (Spectacle vivant, lecture publique, arts plastiques, audiovisuel…) par une veille statistique et la diffusions des données chiffrées, d’articles et d’analyses.
- L’organisation d’actions positives contre les discriminations : diffusion des connaissances sous la forme de conférences, d’actions de formation, de valorisation du Matrimoine.
- L’intervention dans les réseaux professionnels, la participation aux colloques et tables rondes, l’orientation des politiques publiques vers des mesures concrètes et l’interpellation des collectivités territoriales et de l’Etat pour l’inscription de l’égalité réelle à leur ordre du jour
A la veille des journées européennes du patrimoine et des 10 ans du premier rapport Reine Prat sur les inégalités femmes-hommes dans le spectacle vivant, HF Bretagne se préparait donc à une action commando : rebaptiser certaines rues de Rennes avec des noms de femmes. Et pour cause ! Sur 63500 rues françaises, seules 2% portent le nom d’une femme, selon une enquête réalisée par l’ONG Soroptimist en janvier 2014. A Rennes, ce pourcentage est un petit peu plus élevé grâce aux nouvelles dénominations dans les nouveaux quartiers comme celui de Beauregard (exemple : rue Aurélie Nemours, rue Germaine Dulac, rue Marie Dorval… ) mais nous sommes encore largement loin du compte.
Cette action symbolique « M ton Matrimoine » rappelle également celle de deux étudiantes de l’école des Beaux-Arts de Rennes en 2013 (à lire sur Yegg Mag). Le but reste inchangé : mettre en avant des femmes injustement oubliées. « Donner plus de place aux femmes va beaucoup plus loin que la stricte lutte contre les discriminations. En les écartant, on prive le public d’une production apportant un autre regard » estimait la Délégation parlementaire aux droits des femmes.***
Reportage et interview de Céline Le Corre :
*Site web : HF Bretagne
Etude sur le Spectacle Vivant réalisée par Marion Indo : la consulter en ligne
Etude sur les Arts Plastiques réalisée par Zoé Haller : la consulter en ligne
Qu’est-ce que le matrimoine ?
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