A 14h ce mardi après-midi, le festival Quartiers d’été a ouvert ses portes. Cette année, le CRIJ Bretagne a décidé de laisser carte blanche à l’Elaboratoire les après-midis. Quelle bonne idée, se dit-on après avoir déambulé dans le Parc des Gayeulles durant l’après-midi !

Cette manifestation, gratuite, qui a pour ambition de rassembler tous les publics et de favoriser des temps de partage a été créée il y a déjà 18 ans. Au départ, l’idée est d’offrir un festival à ceux qui ne partent pas en vacances, mais aussi d‘impliquer les jeunes,  volontaires, dans l’organisation, l’animation et de leur donner la possibilité de quitter leur rôle de simples spectateurs pour devenir acteurs à part entière de l’évènement. Le CRIJ Bretagne (en association avec les équipements socio-culturels de Rennes Métropole) leur donne l’occasion de prendre des responsabilités et des initiatives.

Cette année encore Quartiers d’été investit donc le parc des Gayeulles. Programmée une nouvelle fois sur deux jours (à cause de la rigueur budgétaire en vigueur), la manifestation s’articule comme toujours autour de deux moments : les soirs et les après-midis. En soirée : des concerts consacrés le mardi aux musiques du monde et le mercredi au Hip hop. Les après-midis : des animations culturelles, sportives et des spectacles.

Partant du constat que la fréquentation des après-midis, malgré la richesse des activités proposées, aurait pu être plus forte l’année dernière, de nouvelles pistes ont été étudiées pour amener davantage de public sur les propositions des après-midis et notamment pour attirer le public des jeunes.

Les organisateurs ont donc décalé les horaires des après-midis pour qu’un chevauchement soit possible entre les concerts du soir et les animations de l’après-midi. Cela afin de donner « plus de chance et de visibilité à ces animations, et qu’elles croisent à un moment donné le public qui arrive pour le soir » nous expliquait Gwen Hamdi, coordinateur de Quartiers d’été.

Deux espaces différents, mais proches ont été délimités : de 14 à 18h, un espace d’animations culturelles, sportives et de spectacles ; à partir de 17h, un espace particulièrement centré autour de la thématique retenue cette année par les animateurs : prendre le temps. Dans ce second espace, une place importante était réservée à la prévention « d’une autre manière » :  santé, écologie… Mais aussi aux échanges avec les autres (Askar Kids, expo photos d’enfants venus du camp de réfugiés d’Askar en Palestine en est un exemple), à des ateliers (sérigraphie, cuisine…).

Première réussite dont peuvent se féliciter les organisateurs : la fréquentation ! Les dispositifs mis en place, malgré un temps capricieux qui alternait entre soleil timide et averses, ont pleinement fonctionné. Jeunes, ados, familles, anciens, tous se sont joyeusement mélangés durant l’après-midi, et cela sans se préoccuper de la pluie. Une réussite qui est sûrement en partie due à la disposition un peu différente choisie cette année.

C’est toujours la grande prairie qui est utilisée, du fait de sa proximité avec le lieu des concerts (sous le grand auvent) et l’espace « prendre le temps » (au niveau des barbecues). Les organisateurs souhaitent en effet  rassembler les diverses activités pour que les liens entre les différentes animations proposées soient plus visibles… Et qu’il soit aussi plus évident à chacun d’avoir accès à tous les lieux, notamment les familles avec de jeunes enfants ou les personnes en situation de handicap. Mais contrairement à l’année dernière où le village d’animations semblait perdu au milieu de l’immense prairie, les organisateurs ont choisi un espace plus restreint, délimité par des arbres, ce qui donne un aspect beaucoup plus convivial à la manifestation…

Cette convivialité ressentie est d’ailleurs une belle réussite qu’on peut en partie attribuer à l’Elabo… Les après-midis, les organisateurs ont en effet laissé carte blanche à l’Elaboratoire. Les artistans (comme ils aiment à se définir) de la friche artistique rennaise proposent donc de retrouver LARTetPUBLIC hors de ses murs (après Marseille et avant Belle-Ile) sous une forme estivale : L’Elabo sous les tropiques. On n’est donc pas étonné d’y retrouver une plage, des palmiers, des transats… Et même un bateau de pirates qui cartonne auprès des plus jeunes.

Le lieu est à la fois loufoque avec ses véhicules hybrides, son bateau pirate, son manège où les adultes pédalent pour faire tourner les enfants et ses créatures (coq -?- ou insecte métalliques). Mais aussi, et surtout, chaleureux : une grande structure à hamacs peaufinée jusque dans les moindres détails (des percussions métalliques aux sons très doux font partie de la structure et peuvent être jouées par qui le souhaite) est installée au centre, des barbes à papa jouxtent l’atelier boomerang (qui a rencontré un vrai succès) et le mur des apprentis grapheurs…

On se sent immédiatement bien dans cet espace qui offre un monde à part, imaginaire. Un espace pour jouer, rêver, se prendre pour un pirate ou flâner sur la plage bordée de palmiers (malgré les averses !). Un lieu où on peut vraiment prendre le temps de partager et de regarder.  On aime que les artistans de l’Elabo peaufinent les moindres détails, ces petits clins d’œil qui parsèment le lieu : un totem qu’on n’avait pas vu au premier abord, des sièges de récupération décalés qui se balancent sous le grand chapiteau. De temps en temps, certes, une déflagration de pistolet fend l’air… Mais bon, on ne peut pas vivre chez les pirates sans quelques surprises…

Dès 14h, on pouvait donc découvrir des spectacles mais aussi les Pirates Bretons bien sûr et de nombreux ateliers (initiation au graph, à l’escrime de pirates, aux percussions, ateliers boomerang, photo, sténopé, sérigraphies, sculptures…). Les sportifs, eux aussi,  ont participé en nombre : qu’il s’agisse du terrain de cross pour les BMX pour une initiation qui a fait des émules, ou de kayak sur le plan d’eau, tout le monde s’en est donné à cœur joie. D’autant que pour se reposer et faire des découvertes, de nombreux spectacles étaient proposés… Suscitant éclats de de rire ou grands yeux écarquillés !

Ce premier après-midi de Quartiers d’été apparaît donc comme une réussite, que ce soit du point de vue de l’engagement des associations ou de l’Elaboratoire, de la fréquentation importante et ce par tous les publics, des choix affirmés concernant le développement durable (tri des déchets, toilettes sèches, animations éco-citoyennes), d’un réel effort d’accessibilité pour tous (tel ce « relais humain » proposé pour les personnes en situation de handicap) ou de la convivialité qui se dégage du lieu. Sans oublier l’accès gratuit, pour faciliter l’accès de la manifestation au plus grand nombre.

Alors si jamais vous regrettez d’avoir manqué ce premier après-midi, vous pouvez encore vous rendre ce mercredi après-midi au Parc des Gayeulles pour cette dernière journée de festival. N’hésitez pas, c’est ouvert à tous !

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Le site de Quartiers d’été : http://www.crij-bretagne.com/quartiersdete