Pourquoi faudra-t-il encore se coucher tard à la Route du Rock ?

Les facétieux programmateurs du festival malouin ont toujours eu une fâcheuse tendance à réserver des perles pour leurs tardives fins de soirée. Les courageux et les braves, capables de résister jusqu’à 2h du matin, malgré la fatigue et les fraicheurs nocturnes bretonnes, en ont très souvent été récompensés. Cette année ne fera pas exception et risquerait bien même de vous obliger à tenter le triplé.

Les derniers concerts des soirées du fort Saint Père nous ont laissé quelques souvenirs grandioses. Les prestations de Fourtet, Chloé, DJ Shadow… ou plus récemment de Caribou et The rapture ont garni d’étoiles les yeux (et les jambes) de tous les valeureux ayant tenu jusque là.

Cette nouvelle édition ne faillira sans doute pas à la règle puisque chacune des journées se conclut sur des concerts pleins des plus belles promesses.

aphex_twin_nagyÇa commence très fort le Vendredi 12 août puisque c’est Richard D. James, plus connu sous le nom d’Aphex Twin qui clôturera le bal. Bien connu des amateurs de musiques électroniques, le britannique est un des pionniers de l’IDM (Intelligent Dance Music). Cette étiquette un peu balourde, a servi à désigner les artistes qui, dans les années 90, ont réagi à une exploitation plus commerciale de la musique house en ramenant la techno vers des terrains plus expérimentaux. Les albums d’Aphex Twin sont des montagnes russes sonores, brassant morceaux planants et fureurs déchainées de rythmes concassés, parfois même au cœur d’un seul morceau. On risque donc bien d’en prendre plein les oreilles pour notre plus grand bonheur.

Cerise sur le gâteau, l’aspect visuel devrait lui aussi être des plus impressionnants puisque le gars a toujours beaucoup soigné la partie graphique de son travail (pochette, vidéo). La collection de clips ahurissants concoctés par l’immense Chris Cunningham en a d’ailleurs traumatisé plus d’un. Attention, éloignez les enfants !

Un rendez-vous immanquable donc.

etiennejaumetD’autant plus que pour vous aider à patienter, il y aura juste avant dans la nouvelle petite scène, le très sympathique Etienne Jaumet. Plus connu pour ses collaborations synthétiques avec le batteur d’Herman Dune au sein du duo Zombie Zombie, le monsieur officie aussi en solo. On l’avait croisé en blouse blanche clamant sa passion des vieux synthétiseurs analogiques lors du dernier festival Electroni[k] et autant d’amour faisait plaisir à voir. On est donc ravi de pouvoir le découvrir sur scène.

 

 

battlesPas de pitié pour les couche tôt le samedi non plus, puisque les très attendus Battles ne débouleront sur scène qu’à 2h30. Les New-Yorkais débarquent avec un second album (Gloss Drop) couvert de louanges et une réputation scénique de feu. Leur math-rock atmosphérique et aventureux, réhaussé à grandes louchées de synthés, risque bien de mettre le feu au fort.
Ce serait dommage de louper ça quand même.

Reste à voir comment le quatuor devenu trio va gérer l’absence des nombreux invités au chant sur leur second opus. L’usage de vidéos est semble-t-il prévu. On verra bien comment cela s’intègre au show ?

 

 

Enfin si vous croyez pouvoir filer rapido le dimanche, vous vous mettez le coude dans l’œil.

D’abord parce qu’à 1h40, vous pourrez découvrir le furieux Dan Deacon. L’américain ayant déjà plus d’une dizaine d’albums au compteur est surtout réputé pour ses prestations live. Souvent seul au milieu de la foule, armé des machines les plus étranges, il déclenche un joyeux foutoir bigarré à grands coups de boucles étranges et cartoonesques, beats ravageurs et autres hurlements bidouillés.

On avait laissé le pauvre tout malheureux d’une prestation complétement loupée aux TransMusicales 2007 pour cause de problèmes techniques. On est super content de lui laisser une nouvelle chance.

Mais ce ne sera pas tout, car l’ultime concert du festival est lui aussi fort prometteur. Le DJ d’origine toulousaine Mondkopf déboulera sur scène auréolé d’un formidable troisième album (Rising Doom) mêlant audacieusement ambiances bruitistes, rythmes agressifs et ultra dansants et ambiances morbides et gothiques issues de l’electro-dark voire du black metal ! Le mélange est pourtant parfaitement digeste et à toutes les chances de se révéler diaboliquement efficace sur scène. C’est tout du moins ce que l’on souhaite pour boucler cette nouvelle édition en beauté.

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Retrouvez notre dossier spécial Route du Rock 2011

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