Le 20 décembre 2022, le comité exécutif de la Région Bretagne a divulgué sa feuille de route énergétique pour 2050, baptisée HEOL Breizh.

Ce projet « constitue la brique solaire photovoltaïque de la Bretagne en mobilisant l’ensemble des acteurs autour d’axes stratégiques et d’actions opérationnelles pour accélérer le développement de cette énergie renouvelable en Bretagne. »

Il fixe pour la Bretagne des objectifs ambitieux :

• à l’horizon 2040 une division par 2 des émissions de GES et une réduction des consommations énergétiques de 35 % par rapport à 2015.
• La production annuelle renouvelable doit atteindre 45 000 GWh en 2040, soit une multiplication par 6 par rapport à 2016.

Pour atteindre ces objectifs, la Région souhaite multiplier par 8,4 le rythme de développement du solaire photovoltaïque en Bretagne d’ici 2040 par rapport à la décennie précédente (2010 – 2020), et d’atteindre en 2040 une production d’environ 3 150 GWh. La baisse spectaculaire des coûts des modules solaires photovoltaïques permet aujourd’hui d’envisager une diffusion à grande échelle, selon les élu·es qui estiment que « le solaire photovoltaïque est l’énergie renouvelable électrique qui devra le plus monter en puissance raccordée, avec un rythme de développement identique aux énergies marines. »

Au sein du plan Heol Breizh, les aéroports émergent comme les infrastructures aptes à concentrer environ les deux tiers du potentiel global de production électrique à travers l’ensemble du patrimoine de la collectivité. « Un gisement total de 128 MWc a été identifié en grande partie sur les délaissées, abords de pistes et surfaces de parking », indique-t-on dans le Télégramme^[+d1fos]. C’est pourquoi la région aspire à mettre en œuvre des infrastructures de production d’énergie solaire sur ses quatre aéroports : Rennes-Bretagne, Quimper-Bretagne, Brest-Bretagne, Dinard-Bretagne.

mégawatt-crête (MWc) correspond à 1 million de watts-crête. Le watt-crête est l’unité mesurant la puissance des panneaux photovoltaïques

Les 4 aéroports :

• Sont concédés, et exploités par l’intermédiaire de contrats de délégation de service public (DSP) ;
• Sont dans un environnement local plus ou moins contraint en termes d’urbanisme, de zones d’intérêt écologique, d’équipements publics, etc ;
• Accueillent de nombreuses activités sur le domaine public, sous régime d’AOT (Autorisation d’occupation Temporaire du domaine public) ;
• Accueillent un certain nombre d’activités, dont les principales sont présentées dans le tableau suivant :

Dans un premier temps, la Région va analyser les capacités photovoltaïques de chaque aéroport en différenciant :

• Les espaces non utilisés des pistes et les zones herbeuses aéroportuaires
• Les couvertures de l’ensemble des structures exploitées par les titulaires de concessions
• Les aires de stationnement pour voitures légères gérées par les concessionnaires

Dans un second temps, la Région envisage d’étudier la faisabilité et l’opportunité

• d’intégrer les installations photovoltaïques de l’aéroport Rennes dans une boucle énergétique locale, à l’échelle du cadran sud-ouest de Rennes Métropole, dans un rayon de 1 km max avec d’autres futurs sites de production photovoltaïque (Parc des expositions, usine Stellantis), et de sites de consommation importants (campus de Ker Lann, ZAC La Janais, ZAC Airlande et ZI Haie des Cognets, etc.).
• de maximiser la consommation de l’électricité produite in situ, au profit des établissements industriels implantés sur la plateforme aéroportuaire de Dinard, avec et sans un réseau électrique privé.

Bien sur, d’autres scénarii restent à imaginer selon les éléments du diagnostic précédent…

Rappelons qu’au regard des données fournies par Airport Tracker, les rejets annuels de dioxyde de carbone de l’aéroport de Rennes correspondent à l’équivalent du rejet de 19 750 véhicules chaque année, tandis que les émissions annuelles de carbone de l’aéroport de Brest sont comparables au rejet de 26 500 voitures par an.