La démocratie participative est une forme de partage et d’exercice du pouvoir, fondée sur le renforcement de la participation des citoyens à la prise de décision politique.
En à peine 3 jours, la pétition lancée le jeudi 25 mai contre l’abattage des arbres de l’avenue Janvier, à Rennes, a réuni près de 6000 signatures. Vrai succès populaire et véritable plébiscite que cette initiative contre cette décision.
Pour rappel, les élu.e.s ont voté lors du dernier conseil municipal le réaménagement de ladite avenue. Sous couvert de donner une meilleure visibilité à cette artère centrale, ce projet prévoit d’élargir les trottoirs, de laisser la part belle aux terrasses, aux piétons et à la circulation des bus et des vélos… Pourquoi pas. Mais le problème est que cela doit se faire en abattant l’ensemble des 85 arbres qui jalonnent l’avenue. Ces arbres qui, selon Rennes Métropole, « entraînent aujourd’hui des contraintes : proximité des façades, nombreux étourneaux », seront remplacés par des « aménagements paysagers » ou « linéaires végétales » (NDLR : comprendre végétation plus basse. )
Alors que Rennes a également voté son adhésion au réseau AFAC, regroupant des associations engagées dans la préservation et la gestion des arbres champêtres, cette décision a rapidement ému un collectif de « citoyens affranchis » comme ils aiment se présenter, à l’initiative de la pétition.
« Rennes est et doit rester une ville verte. […]. Les arbres de l’avenue Janvier, au delà de leur présence symbolique pour au moins deux générations de rennais et de très nombreux voyageurs, sont vivants et en force. Aucun argument d’esthétisme ou de visibilité de la nouvelle gare ne saurait justifier leur mise à mort. »
Certaines mauvaises langues diront qu’il existe d’autres combats à mener que la sauvegarde de quelques arbustes ! Et pourtant, l’enjeu dépasse bien plus que celui de la seule préservation du cadre vert de la ville.
En effet, au vu de la très forte mobilisation, la municipalité ne pourra pas faire la sourde oreille bien longtemps. Cette dernière se complaît et se vante de mener une démocratie plus participative grâce à sa « Fabrique Citoyenne ». Nathalie Appéré le soulignait encore récemment dans l’édition du Monde : « La mobilisation des Rennais et leur envie d’être des acteurs de la ville se confirment ». La maire affirmait même vouloir « rapprocher les citoyens de la marche de la collectivité ». Quand on sait que la 1ère édition avait rassemblé 6789 votants à grand renfort de marketing de campagnes d’informations, de café-citoyens, de réunions, il apparaît difficile dorénavant d’ignorer ces 6000 signataires sous peine de se décrédibiliser.
La transition démocratique, nous l’avons appelée, à #Rennes, la Fabrique citoyenne #voeux2016 pic.twitter.com/NmnxGFRqOM
— Nathalie Appéré (@nathalieappere) 12 janvier 2016
► La Pétition : [ici]
► La page des Citoyens Affranchis sur FaceBook [ici]
► Rennes. Les arbres de l’avenue Janvier seront abattus d’ici 2019 [ici]
► Urbanisme – Le nouveau visage de l’avenue Janvier [ici]
► Les projets retenus lors du Budget Participatif #1 [ici]
image d’illustration : copie écran twitter Rennes métropole
La folie des grandeurs….. Abattre de tels abattres ! Tout casser ….. Et peuple de Rennes Métropole penser aux impôts !
Il était une fois une petite ville du monde, située en France, en Bretagne même. Pas très grande, mais pleine d’envies de l’être, pour plein de raisons. Au fond il y avait celle que ses élus voulaient avoir l’air moins Ploucs une fois arrivés à Paris, grande courre d’école où ceux qui viennent des campagnes sont chahutés comme au collège. Les rennais ne le savaient pas, mais c’est une des grandes motivations des élus de cette ville, gonfler du torse et se donner des airs d’importance à l’échelle du pays. La ville de Nantes, proche par la route et l’histoire faisait de l’ombre.
Alors cette ville, à force d’impôts prélevés ici ou là se dota d’un métro, comme les grandes villes, et que même que Nantes ne l’a pas. Les impôts ont encore monté, et plein de familles sont parties vivres dans l’agglomération. Alors cette ville a vu bien des choses évoluer dans la façon d’y vivre. Je vous raconterai un autre jour cette histoire où à force de vouloir tout faire pour privilégier les transports en commun cette ville a amené à rendre difficile les accès à vélo, rendant les habitants de plus en plus fainéants même. Une prochaine fois.
En tous cas cette jolie ville, pour lever plus d’impôts et avoir plus d’habitants pour être encore un peu plus grande dans la France, a construit plein de nouveaux logements, tout en faisant croire que c’était pour accueillir plus de monde. C’était vrai, mais pas que 🙂
Et puis une équipe municipale, plus il y a d’habitant plus elle gagne des indemnités.
Mais chut, ça aussi ce sera une autre histoire pour un autre jour 😉
Un jour cette ville, qui allait bientôt avoir une nouvelle gare, s’est dit qu’il fallait que l’avenue qui y menait (à la gare nouvelle) soit aussi jolie et grande que celles des grandes villes, surtout Nantes d’ailleurs. (Là aussi à propos de la nouvelle gare et de la réduction du temps pour y aller depuis Paris il y aurait beaucoup à dire, alors ce sera une prochaine histoire encore. Si si, il y en a plein à raconter !)
Dans cette avenue cela faisait déjà des années que quelques habitants se plaignaient de l’ombre apportée par les grands arbres. Et puis chaque année, quand septembre vient, les étourneaux aussi. Ben oui, étant donné qu’il y a de moins en moins d’arbres en ville et que pourtant pour eux c’est ici qu’il y fait encore chaud (comme le leur dit BirdTripavisor viens là avenue Janvier à la rentrée). Et alors, parfois, les étourneaux s’en donnent à caca-joie sur les voitures des étourdis qui l’ont laissée là pour la nuit. Le résultat est fientesque, voiture repeinte en à peine 12h, séchage compris.
Les gens de la ville, ceux des espaces verts, savent bien que c’est pénible, ils cherchent des solutions. Une année c’est des cris à intervalles réguliers, l’autres c’est des Bangs puissants pour faire fuir les piafs, mais depuis Angry Bird ils sont habitués à se protéger, alors ils restent.
Alors tout ceci, la gare qui se refait, l’avenue qui faudrait qu’elle ressemble à celle d’une grande ville, et les quelques riverains grognons et tenaces qui sont présents à toutes les AG et autres réunions de quartier, ça a fait que la ville a pensé que ça serait bien de couper tous les arbres de l’avenue.
Ça, pour sûr, c’est sûr que s’il n’y a plus d’arbres les zoziaux ne vont plus pouvoir se poser dans l’avenue.
Alors la décision s’est prise en bureau, puis a été validée dans la chambre d’enregistrement des décisions municipales : le conseil municipal.
Mais là, l’information est devenue publique. Les grognons, qui pensaient gagner et voir (niarf-niarf) disparaître ces salauds d’arbres à cause desquels le mal vient, se sont trouvés forts gênés. En effet, des habitants de la petite ville et d’autres petites villes alentours, n’écoutant que leur coeur, ont décidé de signer une pétition lancée par d’autres qui, apprenant la nouvelle, avaient ressenti une grande colère et l’envie d’ouvrir un peu leur gueule :
– Comment se fait-il que personne ne se soit lever pour dénoncer cette terrible décision le soir du conseil municipal ? N’y avait-il donc pas une seule âme charitable pour le faire et dire que non, remplacer des arbres par des arbustes n’allaient pas changer le fait qu’on allait tuer des arbres en parfaite santé ? 85 en plus ?
Non, il semble bien que personne n’ait trouvé à redire, que tout le monde ou presque semble avoir pensé que « ce n’était pas si grave que ça.
Mais voilà.
La pétition était lancée, et en à peine quelques jours elle avait reçue près de 7000 signatures de gens qui voulaient que les arbres restent là. Des gens de la petite ville, mais aussi de la grande d’ailleurs, de Paris, qui disaient qu’ils voulaient que Rennes reste cette ville qu’ils aimaient aussi pour ses arbres.
Faut dire que de Montparnasse à la gare de Lyon en passant par celle du Nord et les autres il n’y en a pas une qui ait assez d’arbres pour qu’on s’y pose, et que c’est sans doute ça qui fait aussi le charme de Rennes.
Moralité : quand on se contente d’écouter ceux qui grognent pour se forger une opinion et prendre des décisions aussi importante on prend le risque, quand la décision devient publique, de donner envie aux autres, largement plus nombreux, mais qui ne se plaignent pas, d’ouvrir leur gueule à leur tour pour crier haut et fort que ça suffit les conneries.
Après tout, les arbres c’est la vie, et si demain une équipe municipale décide d’abattre ces arbres pour des questions d’esthétisme alors nous pourrons, ensemble, faire le tour de tous ces bâtiments affreux de la ville et des alentours pour demander aussi à ce qu’ils soient abattus, et une prochaine équipe municipale pourra aussi exiger la destruction d’un bâtiment ou équipement construit par l’équipe précédent au motif que ce n’est pas ainsi qu’elle l’aurait fait aujourd’hui…
Si tu as aimé cette histoire, et que tu crois que conserver les arbres d’une rue c’est faire preuve de modernisme, rejoins nous, même si tu n’habites pas Rennes, les arbres, c’est la vie !
Et si tu veux d’autres histoires ne t’inquiète pas, dans chaque ville de France il y a matière, le décalage entre le discours et les actes n’est pas une exclusivité rennaise !
Ecrit en une fois, sans me relire, parce que quand même j’ai pas autant de temps que ça, mais juste envie de le dire.
Ce massacre est un non-sens de plus après, entre autres, celui de la place Hoche !
Vous aurez une ville morte – ces arbres atténuent la pollution de l’air & préservent des coups de chaud..
Demander aux édiles de marcher en ville quand il fait 30°…..
Merci à l’ombre bienfaisante de nos arbres !
Merci à Bragon pour sa petite histoire qui m’a fait beaucoup rire (jaune)! J’attends les autres avec impatience.
C’est tellement vrai tout ça… et écoeurant.
J’espère que l’on va être encore plus nombreux à se manifester et à engager des actions s’il le faut pour faire plier tous ces idiots. Pour une fois ils comprendront qu’ils ne peuvent pas décider n’importe quoi, que le droit du citoyen ne se limite pas uniquement à déposer un bulletin de vote dans une urne.
La fabrique citoyenne est une vaste fumisterie faisant croire que la démocratie existe. Totalement faux. Cette démocratie n’existe que pour des bobos connectés tellement content d’être au cœur de projets soit disant artistique qui ne sont que du vent…. Tout ceci est une posture ,et une imposture. De l’entre soi.
La vraie démocratie serait d’entendre aussi ce qui ne vous fait pas plaisir, sur l’habitat, sur les impôts, sur la mixité, les nuisances sonores, le soi disant vivre ensemble…. Et non pas les discours lénifiants officiels sur une ville qui masque les vrais problèmes.