Petite papote avec Régis Huiban, qui vit avec un soufflet ou un accordina collé au corps: on ne compte plus les collaborations jazz, musique traditionnelle et autres musiques à accordéon pour lesquelles le Finistérien a contribué:
Alter1fo: Le Régis Huiban Quartet, c’est du jazz dans le fest-noz ou du fest-noz dans le jazz?
Régis Huiban : Ni fest-noz, ni jazz, c’est une musique originale, inspirée de musique bretonne, de complaintes traditionnelles, d’histoires et d’anecdotes. On pourrait le présenter comme un quartet de jazz du fait d’une section guitare, contrebasse, batterie autour de l’accordéon, du fait aussi de l’improvisation sur nos thèmes qui occupe aussi beaucoup le terrain, du fait parfois d’inviter sur scène un soliste. On pourrait le voir également comme un groupe type « fest-noz » car certaines compositions se dansent (comme les gavottes swing façon Yves Menez), mais je préfère ne pas donner d’étiquette et laisser à chacun sa liberté d’écoute.
Vous avez déjà une solide discographie avec le quartet, mais beaucoup d’expérience ailleurs aussi. Au petit soufflet, en duo, quel répertoire pensez vous jouer?
En duo avec le guitariste Philippe Gloaguen, nous jouons nos compositions, quelques standards de jazz, quelques airs traditionnels arrangés,une sorte de rétrospective sur 14 ans de musiques ensemble dans différentes formations.
C’est également la sortie de votre troisième recueil, Le Train Birinik : qu’est-ce qu’on trouve dedans?
Birinik était le surnom donné au petit train bigouden qui parcourait le sud Finistère de Pont-l’Abbé à St-Guénolé. Il a marqué les gens qui l’ont emprunté entre 1907 et 1946, ou ceux qui en ont entendu parler. Il rythmait le quotidien des Bigoudens. Il y avait 7 gares. L’album Le Train Birinik contient donc 7 titres, tous composés. C’est une invitation au voyage. On y trouve également un livret sur ce sujet, des commentaires de Serge Duigou, historien qui nous a accompagné dans cette aventure discographique. Cet album fait suite à Sans-sommeil et 1732, c’est donc le 3ème volet de mon triptyque-hommage aux passeurs de mémoire.
Préfères-tu un public qui danse, ou un public recueilli, réceptif à la moindre note?
Il m’arrive fréquemment de faire danser, et cela avec un plaisir partagé. L’écoute du public est peut-être moins attentive mais cela n’empêche pas de soigner la musique. En concert, c’est très différent, le trac en plus. Mais c’est tout de même l’endroit où je préfère me retrouver, en concert, sans filet.
Au jeu des disques influents pour toi, peux-tu nous en citer trois?
3 simplement, c’est impossible. Je dirais Somethin’ Else de Cannonball Adderley, les œuvres de Bach ou de Vivaldi, et Mutatis Mutandis de Juliette.
Merci!
Régis Huiban et Philippe Gloaguen se produisent au Ty Anna, à Rennes, le jeudi 17 octobre à 21h (entrée libre) et à la Bicyclette, à La Bouëxière, le Vendredi 18 octobre à 21h (entrée libre).
www.regishuiban.com