Pascal Comelade et un collectif de musiciens investissaient les velours et boiseries de l’Opéra rennais hier soir pour présenter une collection de pièces musicales de sa composition. Nouveau succès rennais pour le catalan, dont les mélodies sucrées et singulières, jouées par un orchestre mêlant instruments traditionnels et objets usuels plus étonnants dans ce contexte (ballons de baudruche, théière et autres bibelots triturées par Pep Pascual) a su surpendre encore un public probablement averti.
Pascal Comelade ou la musique des petits riens, L’argot du bruit, pour le paraphraser. Pour Comelade et ses musiciens, chaque enregistrement, chaque prestation est l’occasion de tirer tout le potentiel musical du moindre objet usuel, la musicalité insoupçonnée d’une paille ou d’une théière, par exemple.
Comelade, au piano, esquisse une mélodie, portée par guitare, basse et batterie, qui permet alors, à partir de cette trame, d’introduire des sons plus singuliers mais qui enrichissent la toile en couleurs (ukélélé joué à l’archet, théière donc, pailles, ballons de baudruche, jouets en plastique utilisés comme des percussions). Ces sons singuliers ont alors l’avantage d’ajouter à la mélodie des nouveaux contextes (le piano jouet participe de la mélodie par exemple, mais évoque aussi une comptine, alors que le sifflement d’un ballon de baudruche évoque à la fois les stridences d’un saxo joué free et des bruits moins musicaux ou accidentels).
Les pièces se succèdent, puis Comelade laisse la direction de l’orchestre à … un lapin-tambour métronome (type « duracell), impertubable devant les musiciens, avant d’obtenir un succès appuyé.
Peu affabe ou dissert pendant notre entretien de l’après-midi, le catalan nous a donc livré en musique sa conception de l’écriture et de la composition, l’orchestre livrant une quinzaine de mini-bandes originales pour films imaginaires.