Salle comble pour cette dernière représentation de Hamlet and the Something pourri mis en scène par Alexis Fichet du collectif rennais Lumières d’août.
Un Hamlet contemporain
Le jeune Hamlet a voyagé dans le temps et se retrouve à La Parcheminerie. Toujours en prise avec ses interrogations, il les confronte là à l’artiste américain Paul McCarthy bien connu du public pour ses performances provocatrices. Mise en abyme totale pour le public qui assiste aux répétitions de la pièce sur le plateau… avec les situations loufoques qui découlent des oppositions entre l’artiste – Hamlet – et l’artiste-metteur en scène – le performer Paul McCarthy. Entre l’interesting, un peu boring, et l’exciting.
Plastique irréprochable
La présence du performer américain donne à la pièce une profondeur scénographique insolite : une scène tendue de bâche plastique vert menthe à l’eau, une structure gonflable en forme de château dont les tours ressemblent étrangement à des formes phalliques dont l’artiste est friand.
D’après le fascicule explicatif, il faut y voir un rappel quant à la place de l’écologie à notre époque. Tous les objets du décor seraient recyclés : un mobilier d’occasion qui a déjà vécu et donne ainsi de l’épaisseur au propos.
Adhésion en demi-teinte
Et le propos suivant n’engage que moi : si la pièce fait rire par la mise en scène décalée (un Hamlet au milieu de dauphins flottants) ou par le loufoque des oppositions scéniques d’un Hamlet classique face au déluré Paul McCarthy, je dois avouer ne pas avoir repéré tout ce que le fascicule explicatif distribué avant le début de la pièce nous donnait comme clés de lecture. L’expérimentation à laquelle on assiste entre Hamlet et Paul McCarthy m’a semblé parfois trop plaquée voire un peu irréaliste pour y adhérer pleinement. Le propos écologique qui doit se lire via le recyclage des objets et la biographie d’Ophélie, doctorante en sciences à Brest et évoquant la jeunesse éternelle de ses axolotls, ne m’a pas convaincue.
J’ai plutôt entraperçu au milieu de tout ça la course parfois délirante de certains metteurs en scène et/ou chorégraphes à la mise en scène extravagante au détriment du texte et du propos.
Alors, ce Hamlet revisité, adhérer ou ne pas adhérer ? à vous de voir… à vous d’y goûter entre Santa Claus, une pomme empoisonnée, et un bol de ketchup !
____________________________
Texte de la pièce disponible aux éditions Les Solitaires intempestifs en novembre 2010.
La bibliographie complète des spectacles programmés durant le festival Mettre en scène est disponible à la Librairie Planète Io (7, rue St-Louis – Rennes)