Mythos 2014 : Soirée Monstres Mythiques et Bandits de Grands Chemins

Vous l’avez certainement remarqué mais les albums de reprises semblent être à la mode en ce moment, signe sans doute d’un sérieux manque d’inspiration de la part de certains groupes ou bien d’une trop grande frilosité de la part de maisons de disques ayant perdu, au contraire de Jonathan et  Jennifer,  l’amour du risque.

C’est pour cela que, avouons-le car faute avouée est à moitié pardonnée,  nous  étions un peu sceptiques sur le projet de Moriarty de vouloir sortir un album de reprises en hommage aux songwriters américains. « Et pourquoi pas un album de duo avec Nicolas Peyrac tant qu’on y est ?!» … mauvaises langues que nous sommes!…

Oui mais voilà, il faut bien le reconnaître : à part être né sur les bords du fleuve Mississippi, en Alabama ou bien dans une ferme du Middle-West, la plupart des artistes et  chansons reprises dans cet album « Fugitives » nous rappellent vaguement  quelque chose sans pour autant en avoir une idée nette et précise (ou alors pardonnez notre inculture…). Le plus américain des groupes français  nous donne donc ici une belle occasion de redécouvrir de grands noms du folklore américain souvent précurseurs d’une nouvelle ère musicale  tel que Hank Williams, sorte d’icône à la « Kurt Cobain » du country-blues au malaise aussi grandissant que son succès, Woody Guthrie et ses guitares pacifiquement qualifiées de « machines à tuer du fascistes » ou Blind Willie Mc Tell (pour qui les White Stripes ont aussi dédié leur album De Stijl), mais aussi des titres  plus traditionnels chantés depuis  tellement longtemps qu’il  est impossible de retrouver les noms de leurs auteurs. Tant pis pour les ayants droits!

Charles Carmignac (guitariste) : C’est assez émouvant de donner à réentendre les histoires racontées par Guthrie, Hank Williams, Doc Watson ou John Hull, qui sont nées il y a 80 ans, 90 ans ou qui ont peut-être même des origines plus lointaines. (*)

Le risque finalement était là. Moriarty aurait pu continuer à surfer sur la vague de leur « smells like teen spirits » à eux, en l’occurrence  « Jimmy », et tomber dans une sorte de routine printanière-folk-rock, en nous berçant tranquillement par la sublime voix de Rosemary Standley, jusqu’à l’overdose et le rhume des foins. Mais non !…

Le groupe n’est pas du style à se reposer sur ses lauriers, nous l’avons bien vu avec la création de leur propre label Air Rytmo leur permettant d’avancer à leur rythme. Pour cet album, Moriarty a voulu toucher de plus près les lointaines racines de leurs  influences communes et  aussi celles d’un certain Robert Allen Zimmerman, plus connu sous le nom de Bob Dylan.

Charles Carmignac (guitariste) : Les influences de Dylan, ce sont aussi des choses qu’on a écoutées et qui nous ont imprégnés. Rosemary (Standley) reprenait déjà du Woody Guthrie, bien avant Moriarty. Surtout, on a le souhait de s’inscrire dans cette tradition de conteurs d’histoires.(*)

Rosemary Standley (chanteuse) : La plupart de ces morceaux m’ont vraiment influencée personnellement. Je tenais à ce qu’ils soient sur ce disque, soit par ce qu’ils racontent dans le texte, comme la chanson de Hank Williams, Ramblin’ Man (*)

Plus qu’un hommage, les membres se réapproprient les chansons et excellent (du verbe exceller) à travers ces mélodies jouées le plus souvent d’une manière très épurée utilisant de multiples instruments comme le sitar électrique, la guitare baryton, le banjo, la guimbarde et le tout avec des arrangement soignés.

Quelques complices dont Don Cavalli et Wayne Standley, père de la chanteuse sont même venus les aider dans cette cavalcade à travers le Grand Ouest. Sans doute plus country que les précédents albums, avec des voix masculines plus présentes, le disque est hors temps, hors norme et hors sentier battus mais diablement efficace. Un disque qui aurait pu s’appeler finalement « Moriarty Begins » et qui se déguste comme un bon vieux jack Daniel’s.

Allez savoir si le cabaret Botanique de Mythos ne se transformera peut être pas ce soir là en un véritable saloon.

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En première partie, nous découvrirons la nouvelle création de Marien Tillet, du guitariste Mathias Castagné et de la Compagnie « Le Cri de L’Armoire » « Ulysse nuit gravement à la santé »,  sorte de récit-concert épique proposant une lecture transformée et remis au gout du jour de l’Odyssée d’Ulysse.

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Forcement décalé, forcement comique et sans complexe, ils métamorphosent Ulysse en un  preux chevalier dégonflé et Pénélope, en une femme au foyer faussement assagie. La présentation du spectacle donne le ton : « Si l’on qualifie de « héroïque » un acte qui a pour résultat la vie sauve d’autrui, que dire d’Ulysse qui ne ramena aucun de ses compagnons vivants ? »

Art de la dérision, Art du retournement de situation et Art-nachronisme, bonjour !

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plusd1fo

Festival Mythos (15-21 avril 2014)

Descriptif du spectacle
Où ? Cabaret Botanique – Thabor
Quand ?  Jeudi 17 à 20h30
Tarifs ?  Complet // ► Marien Tillet / Mathias Castagné + Moriarty (billet soirée) – 20h30  28,00 €
/ Complet //  ► Moriarty (concert seul) – 22h30 / Complet 23,00 € 

► Site officiel MORIARTY

► Site officiel MARIEN TILLET & MATHIAS CASTAGNÉ

 

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