Alter1fo vous propose de (re)découvrir la scène musicale rennaise à travers une chronique, hebdomadaire le plus souvent. Des talents émergent, d’autres confirment sur la scène locale. Certains les soutiennent, sortent leurs disques, d’autres leur proposent des lieux de concert, de répétition… Alter1fo donne un coup de projecteur à ces artistes, labels, lieux ou assos qui œuvrent d’arrache-pied pour que la scène locale existe. Permettre aux acteurs et aux publics de se rencontrer, donner la parole à ceux qui font la vie rennaise, tels sont nos buts avoués. Chaque semaine, vous retrouverez donc un ou plusieurs focus sur l’un de ces acteurs…
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Le délicieux label « Les disques Anonymes » (qui ne le sont plus…) nous propose une nouvelle soirée sous le signe de la « Synth-Punk », avec pas moins de 3 groupes qui se produiront sur la scène du Jardin Moderne, le 1er Février. Les rennais de « MAGNETIC DAYS » ouvriront les hostilités grâce à leur électro « synthpop » aérée, dansante et rudement efficace.
A cette occasion, nous avons décidé d’en savoir un peu plus sur eux, rendez vous pris dans un bar de la rue Saint-Anne à quelques jours de leur concert…
► INTERVIEW ◄
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► Pouvez-vous présenter votre duo qui compose Magnetic Days ?
Dorian Mongel : Alors,je m’appelle Dorian et je m’occupe plus principalement de la partie visuelle et de la vidéo bien que nous fassions du son tous les deux quand même. Je chante aussi…
Benjamin Le Baron : Salut, moi c’est Benjamin et je m’occupe de tout ce qui est programmation électros et des synthés aussi : Magnetic Days est vraiment un projet qu’avec des machines.
► Vous vous connaissez depuis pas mal de temps tous les deux, vous avez même déjà joué ensemble dans divers groupes, il me semble ?
Dorian : Oui, on a tous les deux une influence assez rock à la base et cela se ressent dans l’électro que l’on fait. Bien avant Magnetic, on a joué ensemble dans d’autres groupes de rock, parfois de punk …parfois même de rap aussi (rires…)
Benjamin : (rires…) ah oui, j’avais oublié…
Dorian : Ouais, oublie le alors (rires…)
► Promis, je le noterais pas dans l’interview (rires…) Votre dernier groupe en commun s’appelait F.HIRO , pourquoi et comment avez-vous décidé de monter ce projet « parallèle ».
Benjamin : le groupe F.HIRO était tout simplement en pause comme on le dit « officiellement ». C’était à la base le projet d’une seule personne, celui du chanteur Fred. Un jour, il m’a demandé de venir jouer ses morceaux sur scène avec lui, on se connaissait un peu avant car nous faisions de la radio tous les deux à Radio Campus Rennes. Au fur à mesure, le groupe s’est agrandit avec l’arrivée de Dorian à la batterie et d’un autre guitariste, Tom Beaudoin qui joue dans Piranha et Fragments (lire notre interview de Fragments ici et de Piranha là)
Dorian : Le fait de monter M.D. part d’un souhait de faire beaucoup plus de scènes. Du coup, comme j’avais une certaine affinité avec Benjo’ et que nous avions des goûts musicaux communs, on a débuté ce projet en se laissant totalement « carte blanche ». On a donc lancé M.D. un peu comme ça, comme un side-project et il se trouve que finalement cela marche plutôt bien. Et puis à deux, c’est beaucoup plus facile de trouver des dates et d’avoir des opportunités pour jouer.
► Du coup, depuis combien de temps nous pouvons dire que Magnetic Days existe ?
Dorian : On peut dire depuis l’été 2013 : l’EP est sorti fin août, début septembre. En fait, on avait déjà des morceaux un peu écrits. On les a balancés sur facebook et on a été contacté par le label « Les Disques Anonymes » qui semblait emballé pour faire quelque chose avec nous. Du coup, on s’est retroussé les manches et on a sorti assez rapidement le split vinyl avec « My Disco Jackets ».
► Pour situer rapidement le projet, votre musique a un côté électro parfois tendance « dance », comment pourriez-vous vous-mêmes décrire votre son ?
Dorian : Même le live est peut-être plus dansant que sur disque. Par contre, on ne sait jamais trop quoi répondre quand on nous demande le style de notre musique. Le Leitmotiv au départ du projet était vraiment de faire un truc sans poser de barrière, sans se fixer de style particulier ou de limite. On crée, on tente des trucs. Et même si c’est ringard, ce n’est pas grave, on voit ce que ça donne et finalement, au bout du compte, on se rend compte que cela nous ressemble drôlement…mais de là à poser une étiquette…
► Les 5 morceaux qui composent cet EP « Jet Lag » ont tous des titres composés de noms de capitales… Ce choix représente-t-il vos souhaits de vos prochaines destinations de vacances ou est-ce né d’une « flemme pour trouver des noms à vos morceaux » (rires..) ?
Benjamin : (rires…) Non, ça fait partie du concept de départ : nous voulions faire un truc un peu orienté « krautrock » à la base : on avait du coup des morceaux avec des noms de ville mais plutôt de l’Est, genre « Budapest » « Berlin » et puis finalement on a un peu dérivé musicalement et nous avons dû changer les titres des morceaux mais en gardant le concept des noms de villes.
► Comment avez-vous procédé à l’enregistrement de cet EP ?
Dorian : Même si on utilise des machines, tout est analogique et a été enregistré avec une vraie table dans un vrai studio…
Benjamin : …au studio le Rheu’mix qui est un nouveau studio près du Rheu. C’est le studio de Tom de Piranha. Finalement, on est resté entre potes et on a fait ça avec Tom et Jonathan (qui était l’ingé son de F.HIRO) qui a bien voulu continuer à faire notre son. Il y a même Fred qui est venu chanter sur une de nos chansons.
► Au moins, vous saviez à quoi et surtout à qui vous attendre, et c’est sans doute plus facile d’obtenir le son que vous souhaitez avec des gens qui vous connaissaient déjà ?
Dorian : Oui, surtout que les LDA nous ont rapidement demandé de sortir cet EP, c’était très agréable de leur part mais nous ne pouvions pas partir dans un truc trop grandiose, ou trop dans l’inconnu. Du coup, comme on connaissait déjà du monde, compétent en plus, pourquoi s’en priver ?
► Cet EP est donc sorti sur un split vinyl avec « My disco jackets », d’où le connaissiez-vous ?
Benjamin : On s ‘était rencontré avec Rémi de My disco jacket, dans le sud à Nice. Nous faisions un concert là-bas ensemble. L’idée de sortir le split vient de là car les deux groupes collent assez bien , l’état d’esprit est à peu près le même et on aime bien ce qu’il fait.
► Du coup, vous allez défendre de nouveau votre EP sur la scène du Jardin Moderne, le 1er Février. J’ai lu que vous alliez donnez pas mal de concerts ce mois-ci… Vous avez déjà une bonne expérience de la scène au sein de MD malgré le tout jeune âge du projet ?
Benjamin : On a dû déjà faire 10-15 concerts depuis le début et on a fait un peu tout : des café concerts, des festivals, même jouer dans un jardin (rires…)
Dorian : … Ce qui est drôle, c’est qu’une fois l’EP sorti, on a dû le convertir scéniquement assez rapidement et sans avoir eu trop le temps d’y penser. Du coup, tous les concerts qu’on a fait auparavant étaient aussi l’occasion pour nous de bosser la scène. A chaque concert, on faisait des essais, genre amener de la batterie, changer les placements, finalement un peu comme tout groupe assez « jeune ». Finalement on s’est rabattu sur la vidéo et le concept est né : aujourd’hui, je pense que l’on a trouvé quelque chose qui se tient.
► Cette pyramide que l’on distingue sur scène est donc le fruit de tout ce travail ?
Dorian : Oui, faire de la projection en 2D n’est pas forcement intéressant à faire, on a donc essayé de trouver un truc plus cool et la pyramide s’est imposée d’elle-même : on est deux, on projette sur les deux faces, la face derrière permet de faire de la rétro projection.
Benjamin : Et puis question pratique, c’est carrément plus simple à transporter pour les concerts que des écrans.
► L’aspect visuel semble important pour vous, d’ailleurs votre premier clip est sorti il y a quelques jours : vous avez tout fait vous-mêmes ?
Dorian : Oui, on a juste demandé de l’aide à deux potes Will et Alex pour la partie filmée. Ce n’est pas vraiment un clip mais plus un live filmé. Mais sinon le reste c’est nous, tout comme les visuels et les projections sur scène.
► Revenons au live, à moins de faire durer les 5 morceaux de l’EP, je suppose que pour votre set, vous devez ajouter des nouveautés ?
Benjamin : Oui, on a des nouveaux morceaux et il faut dire qu’on ne refait pas non plus exactement les mêmes morceaux : l’électro permet de faire des boucles, de réagir par rapport à la salle…
► Il y a un peu d’impro finalement…?
Dorian : Oui, nos machines sont analogiques donc ce n’est pas juste nous qui appuyons sur la touche « play » : tout est géré en live aussi bien le visuel que l’audio. Cela laisse une grande liberté… Tout comme la possibilité de palier des problèmes techniques… On a connu des moments où il n’y avait pas de voix, donc il fallait combler avec des trucs plus rythmiques. On s’adapte à tout finalement !
► Hâte de voir ça sur scène du coup… Pour finir, vous écoutez quoi en ce moment ?
Dorian : pour ma part, je reviens souvent sur LCD SoundSystem, et dernièrement j’écoute pas mal le nouveau Arcade Fire.
► Et ton avis sur cet album ?
Dorian : Moi je n’en pense que du bien. Bon y a un côté, comment dire…bref, on va pas rentrer dans les détails mais globalement c’est bien.
Benjamin : (rires…) il y a les « pour » et les « contre ». Moi, je peux écouter des trucs à la fois hyper chiants, hyper épurés de par ma participation dans mes autres groupes, ou l’inverse des trucs hyper bourrins dans le genre « électro qui tache à fond » pour me mettre dans l’esprit Magnetic Days. J’écoute pleins de trucs sur soundcloud et je m’aperçois de la limite du truc : tu zappes, tu zappes et tu ne retiens pas forcément le nom des groupes qui t’ont plu .
Un disque acheté dernièrement est celui de « I Come From Pop ». François, le gratteux d’ICFP fait aussi parti de Pastoral Division qui est sur les Disques Anonymes.
► Ah oui, décidément… C’est une vraie famille les LDA !
Benjamin : C’est clair, on veut vraiment continuer à bosser avec eux pour le futur car cela se passe super bien jusque là. Ce sont des gens que l’on apprécie vraiment et qui se donnent à fond.