Alter1fo vous propose de (re)découvrir la scène musicale rennaise à travers une chronique, hebdomadaire le plus souvent. Des talents émergent, d’autres confirment sur la scène locale. Certains les soutiennent, sortent leurs disques, d’autres leur proposent des lieux de concert, de répétition… Alter1fo donne un coup de projecteur à ces artistes, labels, lieux ou assos qui œuvrent d’arrache-pied pour que la scène locale existe. Permettre aux acteurs et aux publics de se rencontrer, donner la parole à ceux qui font la vie rennaise, tels sont nos buts avoués. Chaque semaine, vous retrouverez donc un ou plusieurs focus sur l’un de ces acteurs…
Cette semaine, gros plan sur la Start’in Block 18 ème édition proposée par l’Antipode. L’idée de départ est simple : quatre groupes issus de la scène locale se succèderont sur la scène de l’Antipode le vendredi 1er février. Cette soirée donne un véritable coup de pouce aux groupes en devenir grâce notamment à la résidence à l’Antipode qui leur est offerte. La semaine qui précède le concert, les musiciens sont accueillis par l’équipe technique de la salle afin d’effectuer des répétitions plateau, filages…etc. dans des conditions professionnelles.
L’un des avantages avec la scène locale, c’est de pouvoir suivre les évolutions de certains de ses groupes, de voir des projets progressivement prendre de l’épaisseur, changer de direction(s), en suivre certaines un moment, parfois les laisser de côté. On peut prendre le temps d’observer mûrir les projets et leurs initiateurs. En y regardant de plus près, on se dit qu’en quelques mois, à peine plus d’un an et demi pour être précis, les Piranha et leur synth-pop ont déjà un beau chemin parcouru derrière eux. Du duo découvert pour les Nuits Blanches de Metz (septembre 2011) au quatuor d’aujourd’hui, programmé cet hiver aux Bars en Trans, Piranha ne s’est pas perdu en route. Mais surtout, sous ses airs d’apparence faciles, son electro pop cache bien plus de relief qu’on ne l’aurait cru au départ. Et le relief, on gage que le groupe risque encore d’en gagner, puisque ses membres semblent vouloir continuer de bouger les lignes. Avec la volonté d’évoluer vers un son plus âpre et de pervertir davantage les structures. Rencontre.
Alter1fo : Si vous deviez présenter Piranha en quelques mots ou quelques lignes, que diriez-vous ?
Tom (chanteur/guitariste de Piranha) : On pourrait dire que Piranha, c’est des petits bretons qui font une musique fraiche, saillante mais exigeante.
Comment en êtes-vous arrivés à ce projet ? Vous avez joué dans d’autres formations avant ? Quelle est la genèse de Piranha? Au départ, c’était un duo, c’est ça?
Au départ effectivement c’était un duo, on s’est rencontré au conservatoire, et sans venir vraiment de la pop (à l’époque c’était plûtot jazz-rock et compagnie), on a eu envie de composer des morceaux dans notre chambre en arrivant sur Rennes. Avec le temps la formation a évolué, les envies aussi. On est passé d’un projet électro à deux à un effectif à quatre plus conventionnel mais plus centré sur le jeu live.
Vous produisez une musique aux fortes influences eighties (les synthés analogiques y sont pour quelque chose), plutôt dansante, mais qui pourtant sonne actuelle. Vous êtes d’accord ? Comment qualifieriez-vous votre musique de votre côté ? Quelles sont les influences que vous revendiqueriez ?
C’est une chouette question mais difficile d’y répondre. Finalement on n’aime pas trop être précis lorsqu’il s’agit de qualifier notre musique. Disons que c’est de la pop, et qu’à l’intérieur de ça je pense qu’on y ressent sans doute nos influences plus ou moins marquées pour les musiques à synthés, une énergie rock (et de plus en plus on la revendique) et un attrait certain pour le lo-fi, math rock …
Trois disques sans lesquels vous ne pourriez pas vivre ?
Moon Safari – AIR
In Rainbows – Radiohead
Entertainment – Gang of Four
Comment composez-vous ? Vous improvisez ? Chacun fait ses propres morceaux, ou bien l’un d’entre vous arrive avec une partie que vous retravaillez ensemble ?
Avec le temps c’est finalement moi (Tom, chanteur/guitariste) qui ramène des bouts d’idées, maquettés dans l’ordi. On retravaille ensuite tous ensemble, notamment les parties rythmiques avec Joris (batteur) et tout le monde se réapproprie (enfin j’espère !) les morceaux.
Votre ep est sorti en novembre dernier. Quelles étaient vos envies avec ce disque ?
Ce disque est sorti dans l’urgence, il nous fallait un point zéro pour que les choses avancent vraiment. L’envie était de présenter les morceaux les plus avancés à nos yeux à l’époque et de se faire plaisir en soignant les arrangements.
Où avez-vous enregistré ? En studio, à la maison ? Comment s’est passé l’enregistrement ?
On a tout enregistré à la maison, dans notre « studio » le Rheu’Mix. On a du petit matos mais on a pu passer du temps sur les prises, en taxant des synthés par ci par là aux collocs, en faisant venir des copains pour un remix. On adore bosser dans le studio, c’est beaucoup de moments fun en collectivité et ça donne encore plus envie d’éprouver les morceaux sur scène ensuite.
D’où vient l’artwork de votre ep ?
Une pote de longue date, qui se consacre désormais à la musique avec au moins autant de talent. Elle nous a proposé plusieurs visuels en lien avec la montagne, l’ Alaska, on s’est décidé pour celui là et Joris lui aussi très inspiré a brodé l’artwork final du cd tout autour.
Vous nous expliquez l’édition limitée?
Une contrainte, mais qui s’est transformée en truc assez chouette. Le pressage ayant pris du retard, j’ai demandé à ma mère de me linographier une cinquantaine de pochettes avec des couleurs différentes pour la date de sortie. Il doit rester quelques exemplaires, avis au amateurs.
Vous avez dit avoir envie d’évoluer vers un son « moins aseptisé » . C’est au niveau du son, une envie d’âpreté ? Ou plutôt un désir de torturer les structures ?
Un peu les deux. Sur l’EP il y avait déjà un parti pris, au niveau du mixage, mais on a l’envie d’aller plus loin, de repousser les barrières stylistiques que le format couplet/refrain d’une chanson semble induire. C’est aussi évoluer pour continuer à être en phase avec nos influences même si ce ne sera pas une rupture totale bien sûr.
Vous étiez programmés aux Bars en Trans en décembre. Comment avez-vous vécu ce moment ?
Assez chouette. C’est un peu la fourmilière. Pas trop le temps de capter grand chose. Le concert est passé très vite, mais l’on a fait de la bonne promo et de chouettes rencontres.
Vous jouez vendredi 1er février lors de la prochaine Start’in Block de l’Antipode. Comment les organisateurs sont-ils venus vous contacter ?
Je crois que Jacques, le programmateur de Start’in Block, avait bien apprécié l’EP et qu’il a contacté IC TOUR notre tourneur dans la foulée.
Comment appréhendez-vous ce concert et la résidence à l’Antipode ?
Avec beaucoup d’envie, on va pouvoir travailler et jouer dans de super conditions.
Cette date à l’Antipode, on voudrait qu’elle soit la symbolique de tout l’énergie nouvelle qui nous anime en ce début d’année 2013. C’est une page qui se tourne pour certains et une nouvelle aventure musicale, surtout humaine pour Piranha.
Sur la scène rennaise, comment vous situez vous ? Êtes-vous en contact avec d’autres groupes ou artistes rennais ? Desquels vous sentez vous proches ?
On suit de prêt ce qui se passe à Rennes, c’est vraiment un vivier intéressant, Mermonte, Splash Wave, tout ça tout ça. On est pas mal pote avec Fragments, je joue de la guitare avec eux sur leurs concerts, Joris le batteur joue aussi dans un groupe de post-rock breton, Corbeaux, des supers gars. Enfin on est chez un micro label brestois Les Disques Anonymes, on est donc pour le coup aussi très attentif au chouette boulot de Black Regent, Rapid Douglas, Pocket Burger et bientôt plus encore.
Pour finir, après ce concert à l’Antipode, quels sont vos projets à venir ? Un album ? Des dates de concerts ? Y a-t-il des choses que vous voudriez souligner particulièrement ?
On va sans doute enregistrer un second EP plus touffu à la maison. On a hâte d’en découdre avec notre nouveau matos… Et pas mal de date de concerts qui s’annoncent avec notamment les Nuits Soniques à Auray le 23 févier avec Pegase et Petite Noir.
Merci !!
Merci pour ces questions pertinentes, à très bientôt !
Photos live – Optidavid
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(Santa Cruz, La Terre Tremble !!!, Lady Jane, Fago.Sepia, Band of Ghosts, le pôle musiques actuelles du CRIJB, Manceau, Nola’s noise, Wesson Maespro, Get Flavor Records, Idwet, les Disques Normal, Mekah, Dj Netik, La Corda, Eat your toys, Théo Gravil, Simba, Shtok, Spash Wave, Monkey & Bear, Mess Zero, Regïs Boulard, Le Bocal, We only said, Deejay Ober, Makassy, Skap’1, I&A, The Last Morning Soundtrack, Alee, Garbo, Russian Sextoys, Ladylike Lily, Missing Girl, Zaïba, Homecooking, Psykick Lyrikah, RCR, Bumpkin Island, Wonderboy, Micronologie, ReDeYe, Colin Linkoln, Sudden Death of Stars, Juveniles, Alexel, Güz II, The Enchanted Wood, James Legalize, The Missing Season, RezO, Bunch of Crows, Our Name is a Fake, Heskis’, Vortex, Users, Nola#, Mermonte, Mekah, Superets, We are Van Peebles, Korkoj, Twinztrack, You’ll Brynner, Drix MC, 6AM on the Moon, Coksinelle, Budju, Doist!, My Sleeping Doll, O Safari, Keevrat, Belone, Kino Eyes, Tiny Feet, The Way of Life…)
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L’Antipode MJC présente la Start’in block #18 avec Tiny Feet, Bukatribe, The Way of Life et Piranha le vendredi 1er février à 20h30 (Antipode, 2 rue André Trasbot, Rennes).
Membres : entrée libre / Tarif unique : 3€
Le site de l’Antipode : http://www.antipode-mjc.com/evenements-antipode-mjc/concerts/startin-block-18/
Le site de Piranha : http://piranhamusic.fr/tour