Construite en 1968, l’usine d’incinération des déchets qui se trouve à la limite des quartiers Villejean et Beauregard a pour objectif de valoriser la chaleur qu’elle produit en chauffage et en électricité. Mais des voix s’élèvent contre les risques qu’elle ferait courir aux habitants des environs. Un sujet qui pourrait peser dans la campagne des cantonales à Rennes Nord.
Dans son édition du 8 février 2011, Ouest-France donnait la parole à Claude Lesné, docteur au CNRS et chercheur au département de santé publique de Rennes 1. Celui-ci réfutant le soi-disant « mythe purificateur du feu » n’y allait pas par quatre chemins pour dénoncer l’incinération des déchets ménagers : « Des effets nocifs ont été constatés sur les systèmes hormonaux, immunitaires, voies respiratoires. Brûler des déchets est un système archaïque et dangereux. » Depuis des années, l’inquiétude de nombreux habitants de Villejean et de Beauregard secoue les rapports entre la municipalité et ces quartiers.
Chaque année, ce sont 140 000 tonnes de déchets ménagers qui sont brûlées dans les trois fours de l’incinérateur. A la fin de la chaîne, la chaleur produit du chauffage urbain nécessaire à 20 000 logements et de l’électricité (25 000 Kw/h vendus à EDF). D’ailleurs, la majorité PS de Rennes (et de Rennes Métropole) argue de la mise aux normes de l’usine en 2005 qui répond bien évidemment au règlement européen sur le retraitement des fumées. Nulle pollution n’est donc censée impacter l’environnement.
Au-delà du déficit de concertation
Europe Écologie Les Verts est en pointe dans le combat contre l’incinérateur, avenue Charles Tillon. « Depuis longtemps, nous pressons la municipalité de se pencher sur une alternative à l’incinération des ordures mais rien ne bouge », confirme Jean-Marie Goater, le candidat des Verts. Le débat autour de l’incinérateur fait ressortir l’éternel reproche fait à la majorité municipale : le manque de concertation. « La majorité a souvent renvoyé aux habitants qui s’inquiétaient le syndrome NIMBY [Not In My Backyard, ndlr], souligne Bruno Chavanat, candidat de droite sur le canton Rennes Nord, on est même au-delà du déficit de concertation. »
On notera cependant qu’un essai de broyage de déchets non-recyclables a été réalisé sur le site de l’usine en décembre 2010. L’installation d’un broyeur a même été proposée en option pour le renouvellement de la délégation de service public d’exploitation de l’usine d’incinération. Celle-ci interviendra en 2011. Autant dire que les habitants et les élus seront extrêmement vigilants. Et que l’incinérateur s’invitera sans aucun doute à la table des débats pour les cantonales.
J’ai eu le plaisir de visiter l’usine d’incinération, mieux que Disney Land. Si j’ai bien compris, le gaz toxique s’infiltre dans des énormes tuyaux en tissu, de façon à ce qu’il ne puisse plus en réchapper. Donc d’après eux, pas de risque pour les petits poumons rennais. Par contre les tuyaux en tissus sont ensuite enterrés en Normandie, condamnés à être stocker inlassablement. Mais bon puisque c’est aux normes…