Les mises en gardes sont légions : Solidarité&Progrès aurait des pratiques sectaires en matière de recrutement et de militantisme, on prête aussi au groupe des propos antisémites et des fréquentations proches de l’extrême-droite (tel le chef du mouvement aux États-Unis, Lyndon LaRouche). Lilian Renault semble loin de ces problématiques : animateur dans une MJC rennaise, le militant de 32 ans veut œuvrer pour que le département soit un acteur du changement social.
Alter1fo : Solidarité&Progrès présente seulement trois candidats en France. Pourquoi êtes-vous en lice dans le canton Nord de Rennes ?
Lilian Renault : Parce que je suis né dans ce canton et que mes parents y vivent encore et puis parce que c’est un canton où se retrouvent des personnalités influentes de la vie politique rennaise. Notre volonté est de redonner du courage aux gens mais on ne peut pas se contenter du canton. Notre objectif est d’apporter des solutions à la crise économique qui est en train de laminer les gens. Et la première d’entre elles est d’empêcher les banques de spéculer avec notre argent et de l’obliger à réinjecter cet argent dans l’économie réelle.
Votre candidature a-t-elle une chance d’être entendue par les électeurs ?
C’est compliqué. A Rennes, la municipalité PS n’a pas voulu nous prêter de salle pour faire une réunion. Mais ils fonctionnent comme ça… Au début de mon engagement politique, j’ai frappé à la porte du Parti socialiste et j’ai été sensible au mouvement des Verts. Mais je n’y ai trouvé aucune réponse à la mesure de mes questions. D’où mon entrée à Solidarité&Progrès.
Que répondez-vous aux accusations de dérives sectaires, voire d’antisémitisme portées contre Solidarité&Progrès ?
On ne peut comprendre la virulence des attaques qu’on reçoit qu’en voyant la violence de ce qu’on dénonce. Nous sommes ouverts à la contradiction mais les contradicteurs ne veulent pas discuter avec nous. L’actualité nous donne perpétuellement raison, alors même si les scores sont faibles nous espérons qu’une prise de conscience des Français peut arriver rapidement.
Que pouvez-vous apporter aux habitants du canton Nord ?
Une vision plus large de leurs problèmes, selon nous le local est fortement sous l’emprise du national et de l’international. Ainsi l’exemple de la bibliothèque Saint-Martin est parlant : si la municipalité n’a plus les moyens pour entretenir une bibliothèque, ce n’est pas pour favoriser les Champs-Libres, c’est parce qu’elle souffre de la politique d’austérité. Quant à l’Ille-et-Vilaine, il faut savoir que c’est le 14ème département le plus endetté de France avec 531 millions d’euros de dette.