Leaves raconte la triste histoire d’une famille, enlacée dans la douleur depuis la tentative de suicide de leur fille aînée. Le choc provoqué se répercute sur tous les comportements de chacun au sein de la cellule familiale. Leaves c’est aussi l’histoire, une histoire, d’une fille en mal être quittant ses parents juste après le bac, pour étudier en Angleterre. Leaves est donc, une histoire parmi tant d’autre, connue par beaucoup de familles, trop de familles. Mais ne faut-il pas ça quelquefois pour ressouder les liens entre tous les acteurs du même foyer ?
C’est ce que Mélanie Leray tente de nous faire partager à travers cette mise en scène, tirée d’une oeuvre originale de la jeune irlandaise Lucy Caldwell. Leaves ne passe par inaperçu, tant par la récompense au George Devine Award que par la salle du TNB, à nouveau comble ce soir.
Le travail effectué sur les textes et la mise en scène nous aide à comprendre cet âge de l’adolescence, difficile chez certains, incompréhensible chez d’autres. Tout semble bien fonctionner. On découvre au fur et à mesure de cette pièce l’environnement familiale avec le papa, moustache sous le coude, écrivain, la mère de famille souvent crispée, pour le moins frigide, communiquant d’une manière, sûrement pas la meilleure nous semble t-il.Face à ces fondateurs, les enfants, 3 filles, toutes plus excentriques les unes que les autres. L’aînée, en plein mal être, la junior véritable pile électrique, coléreuse, en crise d’adolescence également. La petite dernière, seulement 12 ans dans la pièce est magnifiquement interprétée par l’actrice musicienne Léopoldine Serre. Elle joue la petite fille de la famille, innocente mais comprenant beaucoup plus de choses que les autres semblent penser. Elle dynamise la pièce, arrivant même à effectuer un réel travail d’écoute auprès de ses soeurs, de ses parents. Ce qu’ habituellement un enfant de 12 ans n’a pas à voir, elle, elle le voit et réagit avec son innocence contrôlée.
Outre une très bonne scénographie s’établissant sur 3 plateaux principaux, on apprécie les procédés innovants comme les écrans reliés au caméscope, la simplicité des décors et la voiture sur la scène.
La famille modèle semble ainsi trouver ses limites lorsque le suicide arrive malheureusement sans prévenir.
Ainsi, à travers cette pièce, le théâtre des Lucioles et Marie Leray nous surprend encore dans une pièce touchant aujourd’hui le monde adolescent, d’actualité et souvent mal compris par les parents. Les quelques professeurs dans la salle ont certainement fait le bon choix en venant accompagné de leurs classes…
Dépêchez-vous, vous avez jusqu’au 13 mars !
Production: Théâtre des Lucioles
Coproduction : Théâtre National de Bretagne
Infos pratiques :
Leaves au TNB
Du 26 février au 13 mars 2008