Le samedi au « …Bout du Monde »

3map-logo-BDM09Après une première journée haute en couleurs, place au samedi au Bout du Monde….

Cette journée résonnera en partie au son (sympathique ?) de la variété française (de qualité ?), cette variété qui matraqué sur les ondes de certaines radios finit par laisser perplexe; sans en retirer d’indéniables qualités, son omniprésence comme un met trop bien calibré, trop souvent servi, cède place à l’insapidité; espérons que les prestations scéniques nous redonnent goût.

Il y aura ce samedi parmi eux : Thomas Fersen, auteur-compositeur-interprète-ukuléliste dont les chansons archi-connues (merci les radios) devraient être entonnées par l’essaim amassé sur la prairie de Landaoudec. Comme son confrère supra, l’apparition d’Anis dans le champ de la variété française a donné à celle-ci un coup de frais, son swing banlieusard incontestable gageure, fonctionne et les corps devraient frétiller à Crozon ce samedi. Pour terminer l’inventaire « variété française » citons : Amadou et Mariam qui livreront leur slow-funk chauffé au soleil du Mali et Caravan Palace.

laxula-(c)_steph_dray_2_tailléParmi les moments attendus du festival, les espagnols de Londres : Laxula, un métissage réussi entre une voix aux sonorités flamencos, tziganes et arabes, un premier plan sonore largement occupé par une basse et une batterie, un violon qui pleure en duo avec un saxo quand en fond, des rires à peine étouffés explosent; des morceaux qui parlent d’amour, de souffrances au rythme du reggae ou de marches sombres accordéonisées qui rappellent une certaine Natacha Atlas.

Rodrigo y Gabriela : que dire de ce duo de guitare flamenco qui place au milieu d’un de ses morceaux des riffs de Metallica, reprend un tube de Dave Brubeck et Le « Starway to Heaven » ? Il est dit que c’est du « hard flamenco » ? Du flamenco, oui très certainement… quant au qualificatif « hard », parfois on y affleure, ça doit être ça du « hard flamenco » : des restes de heavy metal chez d’anciens métalleux qui par souci d’apaisement avec le voisinage ont troqué leur Marshall contre deux Ignacio Fleta e Hijos… en tout cas, ça déménage ! (et deux amplis en moins à faire passer dans l’escalier, c’est ça de gagné !)

En revanche, déception concernant l’annulation pour raisons de santé de Ramiro Musotto, on aurait adoré participer à la ronda de l’argentin, les résonances de la capoiera mélangées à la pompe jamaïquaine, à l’electro, aux échantillons, aux rythmes africains… tant pis ce sera pour une prochaine fois ; le remplaçant au pied levé est Minimo Garay qui viendra déverser son latin-jazz sur la presqu’île.

BumcelloL’ association de Vincent Ségal et de Cyril Atef est le coeur et le corps de Bumcello, boum, boum et violoncelle (en écoutant le titre « house fire bird » de leur dernier album « lychee queen », c’est sans mal que l’on comprend), le duo explorateur insatiable du champ musical ne se fixe aucune frontière, cette fois pour aller un peu plus loin encore, il invite Nathalie Natiembé, chanteuse de Maloya et son percussionniste. Cette collaboration est le mélange de deux couleurs éclatantes, le résultat sera une surprise, rendez-vous le 1er août du coté de… la fin de la terre.

Ce soir-là nous croiserons aussi les vibrations de Kora Jazz Trio, trio entre tradition africaine et jazz, Terrakota un melting-pot afro-indo-caraïbo-portugais, condensé d’énergie des battements du monde et le profond groove de So Kalmery.

Le clou de la soirée est fait d’un acier inoxydable, intact malgré les agressions de l’environnement, Marianne Faithfull a conservé rectiligne son chemin artistique, sa voix unique fait d’elle une des interprètes les plus singulières de la scène folk-rock depuis plus de quarante années. Ce sera donc un vrai plaisir de l’écouter en cette fin de soirée, moment délicieux qui nous conduira tranquillement vers le dernier jour du festival… avant le retour à nos solitudes.

Notre
dossier spécial Festival du Bout du Monde 2009

 

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