L’Armada fait la bamboule aux bambins

La Fête @ Le Jardin Moderne

Depuis 2001, l’Armada Productions organise, accompagne et diffuse des projets artistiques de musiques actuelles, s’adressant tout autant aux enfants qu’à leurs parents. En point d’orgue, l’association organise un mini-festival au cœur du printemps, La Fête (anciennement l’Armada s’en va en fête). Des propositions artistiques diverses et variées pour petits et grands, en exploitant au maximum chaque recoin du Jardin Moderne.

Nous arrivons dès 14h entourés de nos zouzous testeurs et on se rend rapidement compte que l’après-midi va être un franc succès : soleil radieux, pelouse déjà bien garnie de petits et grands, La Fête affichera complet quelques heures plus tard, avec une fréquentation record de 750 entrées ! Malheureusement, ce fut au détriment des plus jeunes, sieste oblige, et l’organisation devra refuser, la mort dans l’âme, les derniers arrivés. Un crève-coeur, mais une impérieuse nécessité pour des raisons évidentes de sécurité. Et les divers ateliers proposés ayant rencontré un grand succès, augmenter artificiellement la jauge aurait aussi fait des mécontents.

Tatouages par Lisaa

Et il y avait profusion d’ateliers. Face à l’entrée, les étudiants de Lisaa ont été assaillis par les enfants qui avaient envie de recouvrir leur corps de tatouages éphémères réalisés au posca. Sur des chaises ou des tabourets hauts, ils pouvaient tout d’abord choisir un motif dans un catalogue fourni regorgeant de dessins plus originaux les uns que les autres. Puis les tatoueurs d’un jour dessinaient et coloraient avec application le tatouage choisi. Mention spéciale pour tous ces étudiants de Lisaa, qui ont « tatoué » toute l’après-midi, avec patience et sourire.

Un peu plus loin, Mille au Carré proposait de réaliser des aquariums avec petits poissons lumineux : beaucoup d’application chez les plus grands, qui découpent, scotchent et fixent avec précision pour repartir fièrement avec leur objet forcément unique.

Badges par La Factory

Dans la catégorie « petits souvenirs que l’on rapporte chez soi », La Factory a aussi fait carton plein avec des centaines de badges sortis tout droit de la mystérieuse gueule d’un dragon. Ou comment arborer son propre dessin sur son tee-shirt.

Martin Robic

Pour les plus grands, un atelier discrètement niché dans le Café Culturel accueillait Martin Robic, pour de studieuses séances de bandes-dessinés. Le jeune et talentueux dessinateur distillait trucs et astuces aux dessinateurs en herbe qui pouvaient les appliquer immédiatement sur leur propre feuille, aidés par la projection en direct des coups de crayon de Martin.

Les enfants pouvaient aussi se prêter au jeu du photomaton délirant de Guillaumit, le Gifminus, mélange de portraits et de gifs qui étaient ensuite restitués sur un ordinateur. Sans oublier le local de répétition transformé le temps d’un après-midi en salle de jeux vidéos vintage (avec un excellent pong vocal à la sauce DIY, et ses entonnoirs dans lesquels les participants s’époumonaient en riant).

Sur la pelouse du Jardin Moderne, on pouvait apercevoir des petits véhicules slalomant entre les parents allongés dans l’herbe, un puissance 4 géant, de magnifiques maquettes géantes d’animaux en bois…

Furie

La musique était bien entendu à l’honneur avec deux concerts (forcément) complets. L’Armada a eu l’excellente idée d’inviter Astrid Radigue aka Furie pour des siestes musicales originales. Originalité de la formule puisque le projet protéiforme d’Astrid se présentait pour la première fois sous la forme d’un duo clavier-batterie. Originalité du lieu, car le duo d’un jour investissait l’un des locaux de répétition, transformé pour l’occasion en un cocon douillet, parsemé de coussins. Les subtiles touches de batterie de l’impeccable Pierre Marolleau apportent une nouvelle coloration aux ritournelles ensoleillées et mélancoliques de la choupipop d’Astrid. On a pu apprécier sous une orchestration différente des titres qui nous sont familiers, avec, entre autres, l’incontournable et tubesque I Was Once. On a eu également la surprise de découvrir de toutes nouvelles compositions, qui confirment la singularité de ce projet et l’évidence des mélodies. Le duo a donné 4 concerts aux ambiances différentes pour une vingtaine de spectateurs à chaque fois. Une configuration qui nous a donné la sensation d’être privilégiés, mais qui n’a logiquement pas permis d’accueillir tout le monde.

Electro Monde

Les spectateurs n’ayant pu se rendre aux concerts intimistes de Furie ont pu se rattraper dans la grande salle de concert du Jardin Moderne, avec deux représentations de Mosai et Vincent. Le guitariste et le batteur ont emmené un impressionnant parterre d’enfants dans leur Electro Monde, peuplé de cowboys de l’espace et autre femme à deux têtes. Un véritable spectacle, à la fois visuel et musical, qui retrace le parcours de l’agent 1 et de l’agent 17, branchés à de multiples câbles et qui vont se libérer progressivement de l’influence de la voix qui les commande. L’électro-pop des deux musiciens fait souvent mouche auprès des petits et grands, notamment sur les titres plus rythmés. Chants, claquements de mains, tout le public se prête au jeu, et il est amusant de voir les yeux équarquillés et les sourires colorés selon les jeux de lumières. Mosai et Vincent jouent avec le public en le faisant participer, avec quelques incursions parmi les enfants assis devant (on a d’ailleurs apprécié, en spectateurs assidus du Jardin Moderne, de voir ce jeune public inhabituel investir la salle de concert). Sans oublier les petites touches au second degré, qui permettent aux adultes d’y trouver leur bonheur.

Battles hip-hop

La danse s’est invitée pour la toute première fois à La Fête, avec des battles de danse hip-hop par Bboy Ciano et Bboy Ill’Yo, entourés de nombreux spectateurs admirant la virtuosité des deux compères. Les deux danseurs iront même jusqu’à se produire sur le trottoir du Jardin pour permettre aux personnes faisant la queue à l’entrée de patienter avec le sourire. Les deux danseurs ont semble t’il fait des émules si l’on s’en tient aux breakdancers en herbe qui se produiront lors de la boum endiablée, menée par Finky et Piano Chat (échappés du collectif Cocktail Pueblo), déguisés en banane et en hot-dog géants.

Cocktail Pueblo

Une sélection musicale réjouissante, éclectique et terriblement dansante. Ou comment clôre en beauté un après-midi réussi. Vivement l’année prochaine !

Site de l’Armada Productions

Site du Jardin Moderne

Photos : Mr B & Yann

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