« La rouille » ou le côté obscur du street-art…

Il est plutôt rare de tomber sur une de ces peintures par hasard…
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Avouons-le, nous ne sommes pas de véritables adeptes des  «  balades au bord de mer » ou « des promenades dans les allées des jardins publics ». L’air trop pur et le balisage des sentiers ont ce coté anxiogène que nous préférons éviter… Au contraire, nous aimons plutôt découvrir des endroits un peu isolés, rattrapés par la végétation sauvage ou bien dénicher des friches industrielles, ces bâtiments à l’abandon, rongés par l’usure du temps. Certains de ces lieux atypiques sont devenus de véritables supports pour artistes. Et même si nous sommes bien loin de ce que l’on appelle « exploration urbaine » ou URBEX, les œuvres de l’artiste connu sous le nom de « La rouille » ont souvent ponctué nos parcours ces derniers mois.

Sombres, noires, dépouillées, loin des graffs « pop art » aux vives couleurs, ses peintures sont d’immenses fresques représentant le plus souvent des visages. A l’instar de l’espagnol Borondo, l’atmosphère qui s’en dégage semble tout droit sortie d’un mauvais rêve. Comme des fantômes hantant les lieux ou des gardiens d’une intemporalité que l’auteur voudrait apprivoiser, il est impossible d’y rester insensible.

En tout cas, nous avons bien tenté de le rencontrer pour en savoir plus sur lui mais le garçon préfère sa tranquillité – ce que nous respectons absolument. Il a quand même bien voulu répondre à nos questions par mail.

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Présentation

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  • Alter1fo : Peux-tu te présenter rapidement et nous expliquer d’où vient ton pseudo « La rouille » ?

La Rouille : J’habite entre Rennes et Redon dans un charmant petit village et je suis âgé de 35 ans. Il y a plusieurs raisons à mon pseudo ! C’est d’abord un surnom venant de mon père concernant ma couleur de cheveux. « On rouille » est aussi une expression issue de mon quartier du sud de la France qui symbolise le fait de glander. Et puis surtout, cela vient de ma fascination pour la rouille, pour sa texture, sa couleur et sa temporalité.

  • Quel est ton parcours en tant qu’artiste de street-art ?

J’ai commencé à peindre il y a trois ans. Concernant les étiquettes, pour moi, cela reste seulement de la peinture et peu importe le support.  Je ne me sens affilié à aucun de ces courants artistiques. Et même si je n’ai aucune formation d’art, j’y porte beaucoup d’intérêt.

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  • Tes tableaux représentent le plus souvent des visages. Il en ressort une impression ténébreuse. Douloureuse presque. Que souhaites-tu exprimer à travers tes tableaux et devons-nous nous inquiéter sur ta santé mentale (rire…) ?

Jusqu’ici tout va bien… Il n’y a pas de message à proprement dit. C’est avant tout quelque chose de personnel. Peindre est un bon outil pour évacuer ces névroses et autres. Je pense que la lecture doit rester libre : chacun peut y voir quelque chose de différent.

  • Mais du coup qu’est ce qui t’inspire ?

Tout ce qui m’entoure et mon histoire propre.

  • Comment choisis-tu « LE » lieu pour peindre ? 

Depuis quelques temps, je suis plus attentif à choisir un lieu… L’ambiance et l’histoire qui s’en dégagent sont essentielles. Découvrir des lieux, c’est comme trouver des cadeaux sous un sapin. Après une fois dedans, je me sens comme apaisé.

  • Peux-tu nous décrire la façon dont tu procèdes pour réaliser tes fresques ?

Je suis un vrai bordélique ! J’utilise toujours beaucoup de matos : spray, pulvérisateur, peinture, une collection de brosses et de pinceaux de tailles et de formes différentes. Une fois tout étalé, je prends ce qui me passe sous la main… Pour réaliser une peinture, il n’y a pas de moyenne à proprement dit : çela peut me prendre 20 minutes tout comme 5 heures sinon plusieurs jours.

  • As-tu connu quelques mésaventures pendant que tu travaillais ?

L’intérêt de peindre à l’extérieur est qu’il t’arrive toujours quelque chose de plus ou moins étrange. Mais en général tout finit bien.

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  • Croises-tu d’autres artistes de street-art ?  

J’ai quelques amis dont War, Why, Crap et Swing… après les rencontres se font ou pas.

  • En créant le Réseau Urbain d’Expression (Rue), la municipalité accorde certains murs et des espaces dédiés au graffs. Qu’en penses-tu ?

« L’idée sur le papier » d’avoir des lieux où l’on peut s’exprimer est plutôt sympa. Après sur le terrain, c’est une autre histoire !

  • T’intéresses-tu à ce qu’il se passe justement à Rennes ?

Je suis curieux donc je suis cela de loin. Après « le milieu » ne m’intéresse pas.

  • Un dernier mot pour celles et ceux qui te suivent, qui te connaissent à travers  tes œuvres ?  

Je vais citer un bel artiste Zoo project (1) « c’est assez bien d’être fou »

  • Merci.

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(1) : Bilal Berreni, alias Zoo Project. L’artiste français avait 23 ans lorsqu’il a été découvert mort dans un immeuble désaffecté le 29 juillet 2013, à Detroit, dans le Michigan

ps : Photos fournies par la « Rouille »

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1 commentaires sur “« La rouille » ou le côté obscur du street-art…

  1. REGOUIN ISABELLE ET STEPHANE

    Bonjour,nous rentrons du marché a l’ancienne du petit village de RENÉ ou tu était l’année dernière l’invité d’honneur. Mon mari et moi avons pu voir tes œuvres et avons beaucoup aimer.Nous avons un grand pignon sur petite route passagère et si cela t intéresse ont aimerais bien que tu nous face un thème sur la guerre de 14/18.(Si tu est en recherche de lieu ou pas ?)Si non donne nous tes tarifs.Nous avons la quarantaine est habitons St Germain/Sarthe sur l’axe Alençon, Le Mans. Voila maintenant on attend te tes nouvelles.

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