Ce mercredi, l’Antipode propose une soirée qui devrait rester dans les annales : La Colonie de Vacances aka Marvin, Pneu, Papier Tigre et Electric Electric, c’est à dire quatre groupes dans ce qui se fait de mieux sur la scène noise -au sens large- investiront l’Antipode pour un concert quadriphonique. Oui, vous avez bien lu : quadriphonique. En effet, c’est un dispositif unique bien barré que nous propose la Colonie de Vacances. On retrouvera les 4 groupes sur 4 scènes distinctes qui jouent en même temps. Dont Pneu (pour en savoir plus sur la soirée, lire notre article ici).
On avait interrogé le duo guitare (ou basse) – batterie lors de sa dernière venue à Rennes il y a un peu moins d’un an. Ils nous y avaient mis une claque magistrale : au centre de la salle, le public en cercle autour d’eux, éclairé par les lampes de poche tenues par le public, le duo avait délivré une grosse demi heure d’apocalypse noise rock mélodique et dantesque totalement addictive – on en garde des frissons de plaisir même plus d’un an après !- Retour donc sur cette interview pour ceux qui l’auraient manquée et qui souhaiteraient en savoir davantage sur ce groupe au talent impressionnant.
Le groupe, malgré son patronyme, ne vient pas de Clermont-Ferrand, mais déboule de Tours. Auteur d’un excellent premier album Pince Monseigneur, qui envoie du lourd, Pneu était à l’Antipode quelques jours avant la sortie de son deuxième LP. Enregistré aux U.S.A, avec le guitariste de Converge, leur second opus, Highway to Health, est sorti une nouvelle fois chez Head Records.
Alter1fo : Si vous deviez vous présenter en quelques mots ou quelques lignes, que diriez-vous ?
Pneu : Des cheveux, des poils et de la sueur, tout ça en abîmant les oreilles des gens, et les nôtres, avec en bonus de la rigolade… Ça irait ça ?
(Rires) Parfait…. Sur votre Myspace, vous définissez votre musique comme du zouk. Fort heureusement, il n’en est rien (à mon humble avis) et le son est bien noise, mâtiné de math rock. Quelles sont les influences que vous revendiqueriez à part le zouk, donc ?
Pas grand chose à vrai dire, on ou alors beaucoup de choses plutôt… On a baigné dans la musique rock, au sens large du terme, et on y nage toujours… Mais plus ça avance et plus on s’ouvre à écouter d’autres styles, de différents pays, avec différentes sonorités.
C’était vraiment à mourir de rire cette période où myspace était la référence (avant que tous tes amis ne se rejoignent sur facebook, génial !), et ou les organisateurs de concerts décrivaient les groupes qu’ils faisaient jouer en inscrivant sur les flyers de concert le style qu’on mettait en déconnant sur ce site à la con… Comme une impression que les gens n’écoutaient pas ce que tu faisais et se contentaient de recopier ce qu’internet disait, beau ! Je ne fais pas une généralité non plus, mais c’est arrivé bien des fois !
Si vous deviez citer trois disques sans lesquels vous ne pourriez vivre ?
Breach: It’s me god
Et… En fait j’en sais rien… Il n’y a que ce groupe là qui me vient en tête quand je pense à ce genre de question. C’est le seul album que je peux écouter dans n’importe quelle situation… J’aimerais bien qu’il y en ait d’autres. Mais il faut que je leur laisse le temps de vieillir avec moi, ce que Breach a réussi a faire…
C’est bien aussi, un album… Votre premier opus, Pince Monseigneur (après la démo Pince crocodile) est sorti sur Head Records. Le prochain devrait aussi sortir sur le même label. Comment s’est passée votre rencontre avec Head Records ?
Haha ! On a fait jouer Spinning Heads, le groupe d’Abel (boss de Head Records) à Tours à l’époque où on était vraiment actifs dans l’organisation de concerts. On s’est vraiment bien entendu.
Puis on a fait jouer GoodBye Diana, Abel est venu. On a joué avec Pneu ce soir-là, il a aimé, blablabla, tralalalala, blablablablabla, on s’est revu, notamment à Montpellier, puis voilà, ça s’est fait assez naturellement. C’est surtout un copain, et ça se passe super bien !
Vous avez enregistré votre second album à Salem aux USA. Quelles étaient vos envies avec l’enregistrement de ce deuxième album ?
Je ne sais pas si il y avait vraiment une envie… A la base, on voulait enregistrer le second album nous-mêmes, prendre notre temps… Puis finalement, ça s’est passé autrement, et du coup ça a été super stimulant comme expérience ! Finalement une première réelle expérience « studio » pour Pneu.
En gros, je pense que comme tous les groupes qui se donnent un peu la peine, on avait l’envie d’être contents de notre album, tout simplement, et on dirait que c’est bon !
Pourquoi avoir choisi d’enregistrer avec Kurt Ballou, le guitariste de Converge à Godcity ?
Ouais ! On voulait enregistrer notre album nous-mêmes, pour pouvoir être vraiment maîtres de tout, vu que Jey connaît ce boulot-là, et donc pouvoir prendre notre temps. Sauf qu’il se trouve qu’après une bonne répète et un apéro tous les deux, on s’est dit que quand même, on irait bien tourner aux US… Et que si on était là-bas, autant aller enregistrer chez Kurt Ballou, vu qu’on est tout les deux super fan de Converge, et des prods de ce groupe.
Du coup, sous l’effet de l’alcool et de la joie de l’idée, on a écrit tout de suite à Kurt, qui a répondu immédiatement en disant qu’il était chaud, après avoir entendu des titres.
Et là, on était comme des cons, il fallait y aller, caler une tournée, et surtout composer des morceaux dans un laps de temps relativement réduit !
Comment avez-vous choisi l’artwork du disque ?
Ça c’est drôle ! On a cherché longtemps, sans être convaincu par quoi que ce soit. On voulait une photo un peu débile. On aime bien être débiles, et donc ce qui l’est aussi… Et puis aussi, on avait envie de changer de ce truc « sérigraphié » . Non pas qu’on n’aime pas ça, mais surtout parce que pour ma part, je ne bosse qu’avec les contraintes de cette technique, et du coup une photo offrait plus de liberté. Mais on ne trouvait rien.
Thomas, de X-Or (super groupe de Toulouse-Paris) nous avait parlé il y a facilement un an d’une photo de Loic (l’autre membre de X-Or) âgé d’environ 7 ans, une tête de con comme pas permis, et un pull « pneu », le tout avec un grain bien 80’s. Ça avait l’air sympa mais sans plus, jusqu’au jour où, sans l’attendre, Loic nous a envoyé de lui-même cette photo, et tout de suite on est tombé amoureux… Parfait !
Vous partagez aussi un « double » split avec Marvin, Electric Electric et Papier Tigre. Comment vous est venue l’idée de sortir un disque avec les quatre projets ? Était-ce l’envie de partager quelque chose avec ces groupes-là en particulier ?
L’envie est venue à l’aide de la drogue douce, légale en Hollande, qu’on partageait avec les Papier Tigre après un concert commun dans un festival de ce pays. On a rigolé en parlant de ça, et on a finit par concrétiser cette idée. Et oui, on avait une réelle envie de partager quelque chose avec ces groupes-là, tout simplement parce qu’on est tous amis, qu’on se croise régulièrement, qu’on a la même façon de voir la musique, et qu’on aime tous les groupes de chacun au plus haut point. Ça semblait presque logique.
Mais surtout, ce split n’a été qu’une facon de marquer le coup de ce qui nous a le plus touché et fait rêver, à savoir la tournée commune des 4 groupes, un moment vraiment dingue !
Merci !!
Non, merci !
______________________________
Pneu en concert pour La Colonie de Vacances avec Marvin, Electric Electric et Papier Tigre mercredi 15 février à 20h30 à l’Antipode (2 rue André Trasbot, Rennes).
Tarif : Sortir ! : 4€ / Membres et Location : 11€ / Sur Place : 13€
Plus d’infos : Antipode
Bandcamp de Pneu : http://pneu.bandcamp.com/