La municipalité a beau rôder son discours sur sa « révolution verte », force est de constater ici ou là que cela ne passe pas… Depuis l’annonce du futur projet de réaménagement de l’avenue Janvier avec, comme dommage collatéral, l’abattage des arbres d’alignement, les rennaises et rennais expriment en masse à travers une pétition et sur les réseaux sociaux leur frustration et leur colère (NDLR : le 30/05, bientôt 8000 signatures).
Certains élus se sentent même obligés de rectifier le tir et de préciser que le projet définitif ne devrait être connu que « d’ici l’automne » et qu’il n’a jamais été question « de vouloir les abattre tous ». Tactique politicienne pour détourner l’attention et faire baisser la pression ? Allez savoir… Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup !
Dans la seconde moitié des années 1990, l’écrivain rennais Albert Bensoussan – professeur émérite de littérature espagnole et traducteur de Mario Vargas Llosa – décrivait sa déploration face à la destruction programmée des marronniers de la place (M)Hoche. Cette « place Hoche à jamais veuve de ses marronniers » écrivait-il alors. Aujourd’hui, contacté par nos soins, ce dernier réagit à son tour au sujet de l’avenue Janvier (NDLR : propos recueillis ce matin avant l’annonce de Daniel Guillotin, adjoint en charge de l’écologie, de ne pas vouloir abattre les 85 arbres de l’avenue et de la mise en place d’une phase de concertation avec les habitant⋅e⋅s à partir de juin) :
Albert Bensoussan : « La ville de Rennes, depuis des années, a acquis la réputation d’une « ville minérale », avec cet acharnement insensé d’abattre des arbres : il y a eu aussi l’abattage d’un arbre centenaire dans la rue Nantaise lorsqu’on y a fait des travaux voici quelques années. Et l’amputation du parc du Thabor, qui est – ou qui fut – le plus beau fleuron de notre ville. Pourquoi s’en prendre maintenant à l’avenue Janvier, une des plus belles et anciennes de notre belle ville? Je rentre de Tokyo, une des plus grandes mégapoles de la planète : là-bas, le système du transport public a été intensifié avec métros et trains urbains à tout moment, ce qui fait que la circulation automobile est des plus fluides au centre ville (aux centres, car c’est une cité à plusieurs centres), et voilà : de nombreux parcs dans la ville – dont le parc Ueno qui occupe une incroyable surface de 120 hectares -, des arbres partout, un culte qu’on pourrait qualifier de religieux pour la nature et les arbres, la beauté des cerisiers en fleurs, et en plein centre ville, le populeux quartier de Shibuya, on peut même trouver un bois terriblement silencieux avec un temple shinto : quelle leçon! »
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Dessin par le talentueux Cyb sur une idée originale de politistution
Question 1 : trouve le nom du professeur :
a : Damien Darrouison, diplômé de l’école d’archéologie rénovée en 1986
b : Un ancien élu de la ville de Rennes, n’assumant pas un cachou sa prise de décision d’abattage des arbres en 2017
Question 2 : Qu’est ce qui peut expliquer l’étonnement du professeur Guillotin face à la découverte de son jeune élève ?
a : Il pensait que les arbres avaient été arrachés et ne savait pas que pour des raisons de risques sur les canalisation la ville avait laissé les souches
b : Il savait que les souches avaient été laissées mais pensait que le produit bio pour les faire pourrir aurait fonctionné
c : Il est atteint d’Alzheimer, tout simplement