Vendredi (par Painbird)
The Dwarves :
Le groupe ne faillit pas à sa réputation et offre un show punk hardcore efficace, provocant, obscène et grossier. Le stage diving du chanteur et l’arrivée sur scène d’un catcheur et de demoiselles courtement vêtues jouant avec le feu n’étonnent même pas. The Dwarves sont des morveux et l’assument complètement. Un bon moment punk.
(Que Mr le manager des Dwarves ne s’en offusque pas, morveux est un qualificatif flatteur pour tout punk qui se respecte…)
Kruger :
Quand les Suisses de Kruger arrivent sur la scène, ils imposent de suite leur univers, lourd et massif. Du Sludge mâtiné de Postcore sous une lumière en contre-jour qui renforce l’intensité et l’énergie du set. Une belle claque.
Passons sur les prestations de Church of Misery (Doom classique) et de The Damned Things (punk pour adolescents).
EyeHateGod enchaîne avec un set carré, lourd et intense. Que dire de plus sur ces pionniers du Sludge sinon qu’ils laisseront leur public venu nombreux sous la Tente, rassasié ?
Karma to Burn :
Du Stoner instrumental. Avec une telle intensité et un son aussi massif, pas besoin de chanteur. Un set excellent.
The Young Gods :
Le groupe suisse, précurseur européen de l’Indus, s’installe doucement dans sa prestation. Un démarrage à la guitare acoustique (mais néanmoins distordue…) va tranquillement nous amener vers leurs valeurs favorites, indus et noise. La lumière est belle et c’est un vrai plaisir de voir les Young Gods nous offrir, au final, un concert digne de ce nom …
The Stooges :
Évidemment, on attendait tous ce moment. Malheureusement, le groupe fait le minimum syndical. Iggy fait son show, l’enthousiasme de Mike Watt à la basse est visible mais n’empêchera pas le batteur à avoir du mal à suivre et tout ça laisse une drôle d’impression. Est-ce le génial esprit punk des Stooges ou un groupe vieillissant qui a du mal à assurer ? Bref, malgré le plaisir de voir Iggy chanter ces morceaux qu’on adore, on reste un peu déçu.
Clutch :
Clutch nous avait mis une superbe claque lors de l’édition 2009. Ils réitèrent leur exploit devant une Tente pleine à craquer. Leur Stoner Rock aux accents Blues et groovy, pour une prestation sans faute, nous confirme l’adoration que l’on a (et pas que nous) pour ce groupe. Magistral.
The Melvins :
Culte. Formé en 1985 sur la côte Nord Ouest des Etats-Unis, le groupe a marqué l’histoire du genre avec son son lourd inspiré de Black Sabbath. Kurt Cobain en était fan et ce n’est pas le seul. Sur le coté de la scène, on retrouve Phil Anselmo de Down venu soutenir ses idoles. Et le concert est à la hauteur de leur réputation. Buzz, le chanteur guitariste mène son groupe à grand coup de médiator, le son est bien lourd et les deux batteries n’y sont pas pour rien. Rien à redire. La grande classe.
Samedi (par Fix)
Deuxième jour, au programme : principalement du Thrash et du Hardcore. Nous arrivons pour Deez Nuts, bonne mise en jambe à base de HC mâtiné de rap. Bonne formule mais pas de quoi se réveiller la nuit. Ce qui nous pousse à filer voir Hail of Bullets, un des rares moments de Death Metal de notre week-end. Pas mal mais ça ne vaut pas les pointures des années passées. Peut-être bien qu’effectivement dans les catégories extrêmes, le festival connaît une baisse de régime.
Il s’agit ensuite de se placer pour un des groupes les plus excitants du week-end : The Haunted. Premier pas de bol : pas de Suédois. A la place, des repêchés du metal corner, le chapiteau du camping. Nous apprendrons que pour cause de retard, la bande à Dolving y jouera à 1h du matin. Dégoûtés.
Au Hellfest, s’il y a moins de musique avec blast, il y a par contre de plus en plus de vieilleries. Ce qui nous comble en ce qui concerne UFO, qui a donné un concert de grande classe. Le groupe anglais, qui a connu son heure de gloire dans les années 70, a non seulement le répertoire pour assurer mais surtout les musiciens qui le subliment. Tout le contraire de Thin Lizzy, la grosse déception du samedi. Ces types ont de l’or entre les mains mais font les bourrins. Tant pis.
(Si le manager de Thin Lizzy passe par ici, sachez, monsieur, que bourrin est un terme qui désigne un type de cheval sacrément utile).
Sous la Terrorizer Tent, Comeback Kid est attendu. Le contrat est rempli. Si la guitare qui s’occupe des plans plus mélodiques est sous-mixée, l’ensemble est béton. Kyle Profeta en met plein les mirettes et les esgourdes. Et dire que ce type se contentait de la guitare dans les débuts du groupe !
« For those who know who we are ». Times of Grace doit se contenter d’un chapiteau avec moitié moins de monde que le groupe qui l’a précédé. Et divise l’équipe d’Alter1fo. Pour l’auteur de ces lignes, un des meilleurs set du weekend, pour les autres… C’est que certains aiment leur café noir, d’autres y mettent un ou deux sucres, voire même de la crème de lait avec du cacao…
Les branleurs de US Bombs devaient rattraper leur retard entre DRI et Terror. On les a oubliés. On a loupé les 10 minutes. Second pas de bol.
(si le manageur de US Bombs passe ici, sachez monsieur que branleur est un terme affectueux qui désigne un ami qui vous veut du bien).
(Painbird)
Shai Hulud :
du hardcore tout en puissance et intensité. C’est classique mais ils donnent un concert tout en énergie et c’est ce qu’on a envie de voir.
Converge :
Les américains de Boston sont très attendus, ce soir là, dans la Terrorizer Tent. Et leur public ne sera pas déçu. Converge balancent leur Hardcore dévastateur, sans répit, sans repos, laissant tout juste le temps au chanteur de récupérer son micro qu’il balance au bout du fil pour enchaîner le morceau suivant. Leur énergie laisse la foule sur les genoux… mais ravie. Et ils ne partent pas sans lancer le groupe suivant, « le meilleur groupe de hardcore du monde », les Bad Brains.
Bad Brains :
Formé à la fin des années 70, Bad Brains a initié le punk hardcore aux États-unis. Leur musique, alternance de punk accéléré et de reggae (les membres ont aujourd’hui adopté la spiritualité rastafarian) , a créé des émeutes et leurs premiers fans en ont tiré les leçons en créant à leur tour des groupes qui marqueront l’histoire du punk , notamment Minor Threat (Ian McKaye) et l’aventure du label Dischord à Washington DC.
Ce soir-là, plus de 30 ans après leurs débuts, le groupe paraît manquer d’énergie, même si le show est carré et pro. H.R, le chanteur, tel un vieux sage rasta, remercie le public humblement à la fin de chaque morceau.
Malgré leur habitude de ne jouer que des morceaux reggae devant un public hardcore (et inversement), ils n’en joueront que 2 , dub sobres et bruts (qui feront fuir quelques obtus de la salle) et termineront leur set au bout de 40 minutes pour cause de concert à Milan le lendemain.
Dimanche (Fix)
Troisième jour : Stoner, post-hardcore, Satan et Sludge.
On chope un peu de Ken Mode. Assez pour en réclamer plus. Suscitant beaucoup d’attentes dans notre équipe, Red Fang fait plus qu’y répondre. On se demande pourquoi on s’emmerde à écouter d’autres gens quand tout ce qu’on aime est là (ou presque). Visiblement, nous ne sommes pas les seuls à le penser. Ce groupe a déjà un public, preuve en est donné par les tee-shirts du premier album arborés à droite et à gauche, par les réactions aux titres joués. On fait le pari que ce public va grossir dans les années qui viennent.
The Ocean est un groupe allemand qui injecte dans son post-hardcore des passages calmes et mélodiques du meilleur effet. Une excellente surprise que ce set d’un groupe qu’on avait seulement laissé au niveau « pas mal » la dernière fois. On va carrément se repencher sur leur cas.
Pour Knut c’est le contraire : une déception. C’est massif mais on décroche. Au point de trouver frais le True Norvegian Black Metal de Tsjuder. Enfin, le temps de deux morceaux en tous cas.
Retour sous la Terrorizer pour Ghost qui fait le plein. Pour nous, l’impression laissée par leur découverte sur le net se confirme : visuellement amusant (le pape sataniste, les moines anonymes), musicalement à chier. (Si le manager de Ghost passe par ici, sachez monsieur que chier est une activité fondamentale de la vie qui, lorsqu’elle est empêchée, occasionne de graves troubles).
Kylesa pour conclure. Ou presque. Si Philip Cope, qui n’était déjà pas là la dernière fois, arrête de se prendre la tête avec son matos. Ils ne savent pas brancher un pédalier les techniciens ? Poissards en tous cas les Géorgiens. Mais quand ça part, ça va très haut. Laura est belle, nous vrille les tympans. La triplette constituée des deux batteurs et du bassiste qui bouge pour cinq est une machine fabuleuse de groove et de force. Les plans de Mlle Pleasant et les mélodies de leur chanteur principal sont notre final idéal.
C’était donc une bonne édition. Après le rattrapage en 2008 consécutif à l’édition cauchemardesque de 2007, la confirmation en 2009, la vitesse de croisière acquise en 2010, cette année faisait un peu moment d’attente avant le grand saut et le déménagement prévu en 2012.
Pour nous c’est la confirmation qu’il faut arrêter de prendre le festival comme une machine à frustrations (10h du matin – 2h du matin, quatre scènes, entre 8 et 12 groupes pour chacune par jour, c’est humainement impossible). La spécialisation semble plus qu’amorcée entre les lieux : le grand public pour les Mainstages, l’extrême pour la Rock Hard Tent, pour nous la Terrorizer et son hardcore le samedi, son sludge-stoner-post bidule les 2 autres jours.
Les propos de Ben Barbaud vont de toutes façons dans le sens de l’accentuation de cette évolution : la capacité du nouveau site sera plus importante, les moyens plus conséquents, l’éclectisme sans doute encore plus grand.
Le Hellfest sera de plus en plus porté vers les masses tout en choyant les différentes niches de spécialistes que compte la famille métal et punk.
Pourquoi pas ?
Photos : Damien + Fix
Retrouvez tous nos articles sur le Hellfest 2011
Pas de baisse de régime pour l’extrême non !
Le concert de Hail of Bullets était fort sympathique (bon son et bonne set-list en tout cas… faut juste aimer le death old-school plutôt mid-tempo) mais Bolt Thrower a mis une grosse claque à tout le monde samedi soir ! Idem pour Septicflesh et Severe Torture qui ont fait de très bon shows ! Bref pour avoir passé la majeur partie de mon temps sous la RH tent ou la mainstage (surtout le samedi pour Destruction, Sodom et Coroner) je peux affirmer que le Hellfest assurait niveau metal extrême (surtout en thrash et en death, après pour le black l’offre était plus restreinte : 1349, Tsjuder et à la limite du black il y a Primordial… j’oublie volontairement Mayhem). 😉
Par contre faire entre 8 et 10 concerts par jour ça se fait assez tranquillement puisque c’est ce que je fais tout les ans ! Par contre il faut juste s’astreindre à se coucher assez tôt (quitte à sacrifier un des derniers groupes) et ne pas trop faire la fête le soir. 😉
Les horaires de coucher des membres d’Alter sont vérifiés : après 2h, l’accès à la tente leur est refusé.
RED FANG ! RED FANG ! RED FANG !
(si le manager des Red Fang passe par ici, sachez Monsieur qu’on est partant pour toute interview et toute avant première sur le groupe)
😉
@ Fix : Parfait, après 1 ou 2 nuits dehors ils réfléchissent à 2 fois avant d’aller voir le dernier groupe de la soirée ! 😛
En tout cas c’est marrant, quand je lis votre compte rendu je me rend compte qu’il existe au moins 2 ou 3 hellfest différents chaque année : celui du « grand public », celui des « coreux » et celui des « metalleux » plus extrêmes ! 😉
D’ailleurs autant je suis passé quelques fois sous la Terrorizer en 2007, 2008 et 2009 essentiellement pour y voir les groupes de grindcore (j’ai pu y voir, entre autre The Ocean, Brutal Truth, Pig Destroyer, Blockheads, Job of a Cowboy etc), autant en 2010 et 2011 je n’y ai pas mis une seule fois les pieds à cause d’une affiche alléchante sous la Rock Hard et sur la scène principale quelque fois… c’est un peu dommage je trouve ! 😉
effectivement, il y a plusieurs façon de faire ce festival et plus les années passent, plus nous sommes au même endroit (et pas aux 3 autres). Il semble que ce qui s’est amorcé va s’accentuer. Il faudra qu’on fasse un effort pour ne pas trop se spécialiser, ça doit rester un festival qui permet de découvrir et de croiser les goûts.
Même pas un petit mot tendre pour The Black Dahlia Murder ? Ils l’auraient sacrément mérité, un gros son pour une super prestation 🙂
J’aurais bien voulu, voilà un groupe que j’attendais.
Comme nous ne sommes pas que des alteristes mais aussi d’autres trucs dans la vie, il ne nous a pas été possible de rester jusqu’à leur prestation.
http://www.faneliah.com/dc2/index.php?post/2011/06/26/Faneliah-in-the-Hellfest-Part-1