Le Hellfest a toujours été un festival éclectique, il l’est encore en 2012. Les coreux côtoieront les vestes à patchs, les fondus de stoner boiront des coups avec les pandas.
Mais la spécialisation des scènes, bien entamée depuis 3 ans et l’apparition de la Rock Hard Tent pour l’extrême, va être un peu plus forte sur le nouveau site. Si les 2 Mainstages ne devraient pas trop déboussoler les festivaliers, un nouveau double chapiteau va ravir ceux qui ne jurent que par le blast.
A ma gauche, the Altar pour le death et le grind, à ma droite, the Temple pour le black et le pagan. 27 groupes chacun sur les 3 jours.
On ne va pas se raconter d’histoires : les envoyés spéciaux d’Alter1fo ne devraient pas y passer énormément de temps. Ce n’est pas que le growl nous rebute, ni les corpse paint, pas plus que les groupes folkloriques, c’est juste qu’un autre chapiteau nous laissera peu de place dans le planning, nous y reviendrons.
Seulement voilà : c’est quand même un tiers des artistes programmés qui sont concernés par ces familles. Ca méritait qu’on en cause cette semaine. Alors on vous a choisi deux valeurs sûres.
Venus du même pays qu’Anders Breivik, Eva Joly, Henrik Ibsen et Liv Ullman, Enslaved a débuté en 1991 et tire son nom d’une démo d’Immortal. Leur premier album est sorti sur le label d’Euronymous et lui est dédié. Voilà pour les racines. Mais si vous en êtes restés à une vision du black metal type Darkthrone et son extrême Lo-fi, ou Emperor et ses rouleaux compresseurs, les disques que le groupe de Bergen a sorti depuis une quinzaine d’années pourraient bien vous surprendre.
S’il reste des vocaux typiques du genre, des blast beat et de la distorsion, une grande partie de la musique des Norvégiens s’apparentent plus aux groupes des 70’s rangés sous l’étiquette rock progressif. L’influence de King Crimson ou Pink Floyd est assez évidente. Ce qui nous donne un mélange passionnant de dureté, agressivité, éléments planants ou mélodies et sons partants un peu dans tous les sens.
A l’instar d’Opeth, le groupe suédois de death metal, Enslaved a participé à une remise à jour du prog, enregistrant des disques fabuleux et proposant des concerts … tripants.
Ils seront dans The Temple le samedi à 22h50.
La démarche des Suédois d’Entombed est presque inverse. A l’époque où le death metal américain était en train de décoller, les anciens Nihilist sortirent leur premier album : « Left Hand Path », en juin 1990. Si la Scandinavie n’était pas une terre inconnue sur la carte du métal, ce disque allait donner un sacré coup d’accélérateur à la reconnaissance du pays de Bergman et Larrson dans la catégorie extrême.
Le son de Göteborg était posé : les petites pédales Boss allaient faire des ravages. Mais au lieu d’en rester là et de regarder pousser la descendance, le groupe prit la direction de la simplification et du bon vieux rock’n’roll. Quand on sait que le batteur d’Entombed est à l’époque le guitariste et chanteur des Hellacopters, qui mélange hard et garage et dans lequel on trouve un membre des Backyard Babies, tout s’éclaire.
Entombed inventa le death’n’roll. Et malgré les changements de line-up (Andersson, le susnommé cogneur de fûts est parti en 97, il a joué dans un groupe de soul avec un ancien Sonic’s RDV Band), ils sont aujourd’hui en concert une sacré machine à déboiter. A défaut d’un renouvellement sur disque, ce qu’on ne leur demande d’ailleurs pas, on prend leur set en 2012 comme on l’a pris les fois précédentes : Que du plaisir !
Entombed jouera dans the Altar le samedi à 23h55.
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