Après le vent de muscles, de sueur et de testostérone de la Lucha Libre, place aux effeuilleuses de chic et de choc et leurs meneurs de revue survitaminée, Jasmine Vegas et Franky O’Right !!! Place à la deuxième édition de Porte-Jarretelles & Piano à bretelles ou quand le Grand Soufflet prend des airs de burlesque déjanté…
Non non n’insistez pas, on ne vous racontera pas en détail ce spectacle ! Sous forme d’abécédaire, entre quelques mots, objets, sensations, on vous distillera seulement l’essence du spectacle…
A comme…
Accordéon : Tenu en laisse, habilement et fermement, par Jasmine Vegas, l’animal s’offre une jolie escapade au pays du glamour et du burlesque. Il revisite les grands classiques comme «J’ai deux amours, mon pays et Paris» de Josephine Baker ou « La vie en rose » de Piaf en version complètement trash.
Il apparaît aussi sous forme de rideau coquin, accessoire indispensable de l’effeuillage torride en ombres chinoises de Louis(e) de Ville.
Amour : le fil rouge du spectacle ! Véritable drogue de Franky O’Right, le showman « in love with love », celui qui récolte les baisers du public, qui enjoy la France, le pays de l’amouuuuuur !
C’est aussi Barbara et « Ma plus belle histoire d’amour, c’est vous », magnifique écrin musical pour un numéro de pole dance à couper le souffle.
B comme…
Burlesque : ingrédient principal du show, il contribue à inscrire ces performances d’effeuillage, entrecoupées d’intermèdes humoristiques, dans la grande vague du New Burlesque né aux États-Unis dans les années 70. Ici, il prend même une teinte bilingue, oscillant entre Las Vegas et Pigalle pour un « french burlesque show ». Et on ressort tous les clichés sur la France (béret, pépettes parisiennes, tee-shirt rayé, French Kiss) pour mieux les détourner…
C comme…
Champagne : pas de doute, c’est une soirée bulles et glamour qui s’annonce ce mercredi soir sous le chapiteau ! Les serveuses bénévoles, transformées en ouvreuses, proposent coupes, flûtes et bulles dans les gradins. De quoi s’enivrer pour la soirée !
Candélabre : pour une douce lumière, au moment d’aller se coucher. Mais c’était sans compter trois bimbos en nuisette, portant candélabres toutes flammes dehors. Jolie chorégraphie où, à la lumière des bougies, les nuisettes laissent place à d’affriolantes dentelles noires.
D comme…
Daisy : la fidèle compagne de Franky O’Right, sorte de double, toujours sous la main. Elle lui donne réplique dans cette célèbre relecture de Roméo et Juliette (amour, toujours ! ). Entre claque, bulldozer et « bull shit, fuckin’ bitch », un « Je t’aime moi non plus » à la sauce Franky…
E comme…
Effeuillage : faire valser les guêpières, taquiner les jarretelles, tomber les tailleurs et les nuisettes, libérer les formes féminines de robes trop moulantes… autant d’effeuillages qui militent pour le réenchantement de l’image de la femme appauvrie par la banalisation de la nudité (éthique du burlesque oblige !). Ces numéros de strip-tease plus ou moins déshabillés, souvent accessoirisés et dansés prônent l’esthétique et mette en avant l’univers des cabarets parisiens d’antan.
F comme…
Franky O’Right : Il vient de Las Vegas, parle un fluent english, brille de mille feux, c’est l’Homme de la soirée ! Humoriste convaincant et convaincu, il ne joue plus seulement les intermèdes comme en 2011. En 2013, dans ce nouveau show, Franky a pris du galon et devient un meneur de revue drivant ses filles, avec humour déjanté et dérision, à la baguette de velours.
G comme…
Glamour : Terme désignant des beautés sensuelles, pleine de charme et d’éclat, comme les vedettes féminines du Hollywood des années 50. Pas de doute, le New Burlesque rend hommage aux pin-up, aux femmes plantureuses et sophistiquées à l’image de Miss Vibi entrant sur scène en trench et béret pailleté ou Lolaloo des Bois en version pulpeuse Marilyn toute de rouge vêtue.
H comme…
Humour : ingrédient indispensable du Burlesque, l’humour est le fil rouge du French Burlesque Show. Pleinement maîtrisé et exhibé par Franky O’Right, il est aussi distillé par les performeuses, et leurs numéros d’effeuillages tout en dérision subtile. Incontestablement le champion des jeux de mots, même en anglais, des grimaces et des blagues mises en scène, Franky est le trublion du chapiteau. et a fait rire aux éclats bon nombre de Rennais ce soir !
I comme…
Ben là, on sèche… A vous de jouer dans les commentaires 😉
J comme…
Jasmine Vegas : survitaminée, la diva du Cabaret New Burlesque, habillée de son soufflet et d’une perruque à plumes, excentrique à souhait, sait dérider le moindre péquin et entraîner dans son sillage tout un chapiteau ! Elle serait venue en France pour un homme et serait restée pour le fromage… Celle qui manie les mots avec humour joue également avec talent du Piano à Bretelles. Et jongle avec les personnages comme les déguisements : business man d’une saynète, Disco woman affublée d’un chapeau en papier aluminium ou baigneuse avec bouée canard et pompons de cheerleaders !
K comme…
Kiss (French) : le baiser préféré de Franky O’Right. Qui s’en donnera à cœur joie et bouche ouverte pour récupérer tous les French Kiss du public dans son doggy-bag de fortune et les rapporter dans sa patrie américaine…
L comme…
Louis(e) de Ville : La comédienne performeuse burlesque, déjà présente en 2011 lors de la première édition de Porte-Jarretelles et Piano à Bretelles, revient pour notre plus grand plaisir. Diplômée d’art dramatique, elle a commencé à faire du théâtre engagé dans son Kentucky natal aux Etats-Unis, avec des pièces contre le racisme, le sexisme, et l’homophobie. Elle a notamment monté en tant que metteur en scène « les Monologues de Vagin » en 2002. Sa version Bree Van de Kamp délurée en 2011 et son effeuillage en ombre chinoise nous avaient ravi les mirettes. En 2013, la demoiselle joue les Stage Kitten, version féline léopard ; reprend son numéro d’effeuillage en ombre chinoise et nous offre un numéro de Lady McBeth à couper le souffle…
Lolaloo des Bois : Professeur de danse et chorégraphe de la troupe du Cabaret des Filles de joie depuis 2007, Lolaloo serait la reine du nippie ! Fait avéré et vérifié. Quand la performeuse arrive sur scène, toute de rouge vêtue, et se lance, à coups d’œil charbonneux et ravageurs et coups de hanche dédaigneux dans un effeuillage torride, c’est tout le public qui siffle et ouvre la bouche en version Tex Avery. Glamoureuse jusqu’au bout des formes, elle prouvera, nippies à pompons rouges à l’appui, tête à l’envers, qu’elle en est bien la reine !
M comme…
Miss Vibi : cette danseuse professionnelle ayant fait ses gammes aux Folies Bergères et comme meneuse de revue au Crazy Horse a inscrit la pole dance à son palmarès. Gentiment affublée de l’étiquette High Level Angel par Franky O’Right, la performeuse burlesque nous a offert un numéro à couper le souffle…
N comme…
Nippies : Point de burlesque sans nippies ! A paillettes, de toutes les couleurs, à pompons ou non, affriolants à souhait, les nippies également appelés pasties sont des bijoux de poitrine. Souvent utilisés au cours des effeuillages burlesques, les nippies et le tournoiement de leurs pompons constituent le clou du spectacle.
O comme…
Ovation : applaudissements à tout rompre, bravos qui fusent, sifflements d’admiration, c’est un public conquis qui a longuement ovationné les artistes…
P comme…
Pole Dance : cette barre, souvent prétexte à des démonstrations aussi langoureuses que vulgaires, prend ce soir, sous la houlette de Miss Vibi, des allures chorégraphiques aériennes. Une belle histoire d’amour à la Barbara entre la danseuse professionnelle et cette barre verticale au centre de la scène. Grâce, puissance et volupté pour la plus belle performance de la soirée.
Q comme…
Quart d’heure rennais : ou comment les divas ont assimilé pleinement cette coutume locale jusqu’à la rallonger de 10 minutes. Il faut savoir se faire désirer…
R comme…
Rein (chute de) : les performeuses sont plantureuses et les accessoires de lingerie l’amplifient. Et si leur plastique les rend pulpeuses, elles savent aussi danser et onduler leurs formes. En Marilyn rougeoyante, en Pocahontas émoustillée, en voyageuse éméchée, en serveuse aguicheuse, en danseuse de French Cancan…
S comme…
Sarah Bernard : Celle qui fut surnommée La Scandaleuse avait toute sa place dans ce French Burlesque Show. Et c’est en Lady McBeth, sublimement interprétée par Louis(e) de Ville, qu’elle fait son apparition. Toute de noir vêtue, entre tulle et guêpière vinyle, la Lady se suicide avec une plume rouge symbolique, déchirant les chairs et les gants de velours. Ou comment faire de l’effeuillage un strip à l’intensité dramatique et esthétique…
Stupéfiants : Franky O’Right est le dealer humoristique de vos soirées : speed-ball (qui laisse le chapiteau muet d’interrogations), cocaïne-farine, camembert, clopes, joints, bières… A ses risques et périls.
T comme…
Tailleur : tenue classique et stricte des secrétaires, il est ici porté avec classe par nos trois performeuses. En mode recrutement sous la houlette de Jasmine Business Man, les trois apprenties dactylographes se lancent dans le concours de celle qui tapera le plus vite à la machine et procédera à un déshabillage Women’s power de rigueur.
Tour Eiffel : le monument phare de Paris, sans qui Paris ne serait pas Paris, apparaît ici, en robe Almodovar, élégamment portée par Louis(e) de Ville…
U comme…
Ustensiles : un spectacle de burlesque, ce sont des camions entiers d’accessoires pour rendre encore plus glamour et sexy les pin-up du show. En vrac et dans le désordre :
– boas, à plumes et de toutes les couleurs, tantôt cachant des rondeurs, tantôt les caressant.
– talons aiguilles : parce qu’ils allongent les jambes déjà fuselées, parce qu’ils tiennent une place importante chez les fétichistes, parce qu’ils perchent au sommet les filles inaccessibles…
– paillettes : indispensables, elles habillent les effeuilleuses tout comme Franky O’Right vêtu d’un costume en tissu pailleté noir du plus belle effet (penser à lui demander l’adresse de son tailleur la prochaine fois qu’on le croisera !)
– bas résille : conçu au préalable pour maintenir les chignons, le tissu résille est vite devenu un composant indispensable dans le domaine de l’habillement pour suivre les formes du corps et les mettre en valeur. Notamment dans la lingerie où, en couvrant le corps tout en le montrant, le résille arbore fièrement la connotation de séduction, d’attirance sexuelle, voire de fétichisme… Ici, il est fièrement porté par de voluptueuses gambettes.
– robes moulantes à paillettes qui se dégrafent d’un coup d’ongles et glissent sur le corps nonchalamment
– porte-jarretelles sexy et affriolants
– gants en satin pour mains de velours et caresses toutes douces
– corsets mettant en valeur des tailles de guêpes et des poitrines généreuses…
V comme…
Vulgarité (Absence de) : érotique, sexy, déluré, ce show ne pratique jamais la vulgarité. Il conjugue charme(s) et dérision avec justesse. L’effeuillage est sexy, le pole dance est esthétique… Ici, tout est glamour un jour, glamour toujours !
W comme…
Western : quand Jasmine Vegas est nostalgique, elle chausse son Stetson, ordonne à l’accordéon de folkloriser, et c’est toute la troupe qui prend des airs de Far West américain. Cow-girls sexy et Pocahontas sioux en effeuillage, voilà comment faire de Franky le cow-boy le plus heureux du monde !
On notera dans ce numéro l’apparition de nippies à plumes, accessoire de la panoplie indienne encore inconnu sous nos latitudes…
X comme…
Xylophone : absent du spectacle…
Y comme…
Yeux (de biche) : elles papillonnent de faux-cils, elles jettent des œillades à tout va, leurs paupières brillent de mille-feux, leurs yeux se font charbonneux ou langoureux. Les biches de nos campagnes ont du mouron à se faire face à nos performeuses…
Z comme…
Zob ou Zigounette ou Zizi ou Zézette (au choix) : certaines spectatrices s’impatientaient durant le show trouvant que les effeuillages correspondaient plutôt aux attentes de leurs compagnons masculins. Grand bien leur a pris de rester jusqu’au final ! Patience récompensée quand, à la grande surprise du public, celui qui était resté bien caché sous ses vêtements, Franky O’Right pour ne citer personne, a fini sur scène, nu comme un ver… Ou quand l’abus de stupéfiants nuit à la nudité et au slip à pois !
Une très belle deuxième édition donc. Si le côté foutraque de 2011 nous avait bien plu, on sent que cette deuxième mouture est pleinement aboutie. Le spectacle est complet et toujours aussi réjouissant pour les yeux, les oreilles et la bonne humeur ! On en redemanderait presque…