En 2009, François Audrain initiait son travail avec des enfants sur le thème du Retour de l’école, et l’évoquait avec nous, lors de sa résidence à l’Antipode. Quatre années et beaucoup de voyages ont passé, François conclut cet ensemble de créations avec un voyage en Écosse, en collaboration avec Clair-Obscur pour Travelling, mercredi 20 février. L’occasion d’un nouveau bavardage.
Alter1fo: François, on s’était rencontrés en 2009 lors d’une résidence à l’Antipode, comment s’est déroulé le projet par la suite?
François Audrain: C’était pour la résidence du spectacle du dernier album, Les soirs d’été, autour du thème des retours d’école. Ça a débuté avec cette résidence. Je travaillais en acoustique autour de chansons liées à l’enfance, et on a travaillé à l’Antipode avec une classe d’école primaire sur le temps de retour d’école, le premier espace de liberté, dans la vie d’un enfant. Je cherchais à savoir ce qu’il se passait sur ces moments-là. Les élèves avaient pris des photos, avaient écrit des poèmes, des petits films, et nous on avait mis ça en scène sur le spectacle. Le projet originel, c’était ça. Ensuite, pendant deux ans, je suis parti en tournée à l’étranger, on a reproduit ce fil rouge, les retours de l’école dans le monde. On a reproduit cette résidence dans 7 pays, cinq-six mois sur deux ans… On a rencontré des élèves de plein de pays, on a fait des concerts. A chaque fois on mettait en scène les photos, les films et les poèmes. En Chine, au Viet-Nam, au Canada, en Allemagne, en République Tchèque ou en Turquie.
Comment montez-vous le projet sur scène?
En 2009, on est partis sur une forme acoustique. On travaillait beaucoup sur des vidéos en super-huit, des photos d’enfance. Tout le spectacle tournait beaucoup autour de ça, avec Armel Talarmain au violoncelle et Stéphane Gramont, qui est journaliste et réalisateur à France 3, qui nous a accompagnés pendant deux ans, et qui lui, s’occupait des ateliers image avec moi et les écoles. C’est lui qui tourne sur scène avec nous et joue les images en direct. On est trois. Pendant ces deux ans de tournée, on est passé d’une forme acoustique à une forme électro; un retour à mes premiers amours, puisque mon premier album était un album électro. On est partis du trio piano-guitare acoustique-violoncelle et là, maintenant le concert est bâti sur des samples, des claviers, un son électrique, violoncelle, mais joué de manière un peu plus…bizarre.
Pourquoi cette collaboration avec Clair-Obscur, ce séjour à Édimbourg? Est-ce la ville-musée, belle et figée qu’on évoque souvent?
On avait pensé il y a un an faire les Retours d’école à Édimbourg, et finalement ça ne s’était pas fait, pour des histoires de calendrier, ça ne marchait pas. On avait un peu laissé tomber. Puis on a appris qu’il y avait Travelling Édimbourg et Glasgow. On a discuté avec Anne et Éric de Clair-Obscur. Ils m’ont proposé de faire un projet à Édimbourg, mais sur quelque chose de nouveau, que moi j’avais envie de faire, qui n’était plus les retours d’école, mais sur le thème de la ville à l’envers. On a travaillé avec des lycéens à Édimbourg, qui ont filmé Édimbourg avec leurs téléphones portables, et on a mis ça en scène sur des morceaux électro, justement. Le principe était de montrer d’Édimbourg par la vision d’un jeune, autre que la carte postale ou le cliché. J’étais malade, j’étais un peu figé aussi, pour rebondir sur ta question (rires), j’ai ressenti une ville qui paraît très austère comme ça, au premier abord. En décembre il faisait froid, c’était tout blanc, mais une ville en même temps fascinante, il y a plein de choses qu’on voit pas… Les élèves nous ont montré un peu ça, donc c’était super. Travailler sur leur ville avec des visions de téléphone portable, prises au moment du retour d’école, d’ailleurs, souvent. On a fait des ateliers avec eux, ils filmaient entre chaque journée, quand ils rentraient chez eux. On a travaillé sur une chanson électro de mon premier album, qui s’appelle Nuit Étrange, et puis j’ai écrit une chanson là-bas, qui est inédite, on va la présenter mercredi, qui s’appelle justement La Ville à l’Envers, avec des images tournées là-bas.
Comment va se dérouler votre collaboration à Travelling, mercredi?
Le concert va être en deux parties, il y aura une version acoustique d’une heure, qui va être présentée aux Champs-libres, dans le cadre de Travelling, c’est gratuit, de 12h30 à 13h30, avec Armel au violoncelle et moi au piano, guitare acoustique, c’est la version du début du projet. Le soir on jouera à l’étage à 21h, avec la version actuelle en électro.
Et la suite?
Les six prochains mois, c’est enregistrement de disque. À l’automne, on présente cette tournée à l’étranger en Ille & Vilaine, on travaille en lien avec le conseil général, on va présenter le spectacle dans 7 ou 8 villes d’Ille et Vilaine, à l’Antipode à Rennes, à la Nouvelle Vague à St Malo, Redon, Fougères, etc…
Crédits Photos: Youri Zakovitch