Festival Mythos 2008 – Rencontre avec Maël Le Goff

« Éteignez vos portables, branchez vos oreilles », la désormais traditionnelle recommandation du festival Mythos vaut aussi pour cette 12è édition, à partir de dimanche 6, et vous êtes conviés à ce titre au jardin botanique du Thabor ou dans divers endroits de Rennes pour fêter une nouvelle fois les arts de la parole. C’est pour évoquer le festival, son évolution et le cru 2008 que nous sommes allés rencontrer le directeur du festival, Maël Le Goff, dans les locaux de l’association Paroles Traverses, en ébullition à l’approche de l’événement.

Mythos-2008-Mael-Le-Goff

Alter1fo : Maël Le Goff, bonjour, vous êtes le directeur général et artistique du festival Mythos, le festival en est à sa douzième édition, est-ce que vous pouvez nous parler de ce « banquet de la parole », pour vous paraphraser?

Oui, effectivement, voilà douze ans que nous travaillons avec bonheur à cette combinaison de contes, de créations, de théâtre, de slam et de chansosn pour développer un événement autour des arts de la parole. Douze ans c’est difficile à résumer, mais nous avons évolué et affiné notre approche.

Justement, le festival semble passer un cap cette année, au regard de la riche programmation, c’est votre opinion ?

On a entendu ici ou là parler d’un accent porté sur la chanson, au regard des artistes médiatiques programmés dans ce secteur, mais c’est oublier la très riche programmation en récit, théâtre ou conte : les créations de la Fabrique imaginaire, l’écriture d’Alain Le Goff, de Jean-Marc Massie, le théâtre de la Noun Compagnie… Après, nous pouvons difficilement passer à côté de l’opportunité de programmer les Têtes Raides ou Pigalle, ou encore Yaël Naïm, qui fait parler d’elle en ce moment.

A ce propos, le festival nous habitue, depuis quelques années, à de « gros coups », comme par exemple, Yaël Naïm ou Abd Al Malik, qui « explosent » juste avant le festival, pendant votre travail de programmation…

C’est parce que je suis magicien ! (rires) Non, c’est un mélange de chance, d’opportunités à saisir, de coups de cœur… La rapidité que l’on doit avoir dans la programmation, qui nous embête sur d’autres aspects, m’amène parfois à programmer des artistes sur un coup de cœur qui évoluent bien ensuite. Ça nous a permis de programmer Bénabar ou Sansévérino, il y a quelques années, ou bien encore Cali, inconnu quand nous l’avions programmé. L’année dernière, notre coup de cœur c’était Adrienne Pauly, par exemple, que nous avons découvert avec sa guitare et ses chansons à fleur de peau. Donc, c’est sans doute un mélange d’instinct, de chance et de rapidité dans la programmation.

Le Festival nous avait habitué à une trame visuelle indissociable de votre sélection, avec le travail de Mathieu Desailly, il semblerait que celle-ci ait changé ?

Oui on nous en parle beaucoup, notre collaboration avec Mathieu n’a pas été possible cette année pour des raisons qui échappent à notre volonté, et nous l’avons su assez tard. En fait Mathieu ne souhaitait plus poursuivre notre collaboration. Sur ses conseils nous avons contacté Arnaud Jarsaillon. J’attache d’ailleurs beaucoup d’importance à notre visuel, et je m’y attacherais aussi pour les années à venir, mais une collaboration avec un graphiste, vous savez, se construit sur le long terme.

Pouvez-vous nous livrer vos coups de cœurs, les éventuelles révélations, pour cette édition ?

Je suis magicien, mais pas à ce point ! non, c’est difficile, je les aime tous, puisque je les ai programmés… Je sors de La Paillette, à l’instant et je conseille fortement l’adaptation de La Mort du Roi Tsongor d’Olivier Letellier, qui sera d’ailleurs suivie de la création d’Alain Le Goff et Achille Grimaud, Temps de Chien, les mêmes soirs au théâtre de La Paillette. Je ne peux pas oublier Michèle Nguyen, qu’on aime beaucoup à Mythos, et qui revient cette année. Il y a aussi la création du jeune Nicolas Bonneau qui se projette dans Mai 68 avec Inventaire 68, un pavé dans l’Histoire. Au niveau de la chanson, j’ai un coup de cœur pour Rodolphe Burger et son itinéraire, qui devrait présenter une des meilleures soirées : je l’ai programmé avec le rock de Mokaiesh et le spectacle déjanté de Ronan Tablantec. Enfin, je conseille la soirée d’ouverture, le Théâtre àCcru et leur nouvelle forme de théâtre, puis le projet entre théâtre et chanson d’Olivier Libaux avec Barbara Carlotti, Armelle Pioline, Bertrand Belin et JP Nataf, au Cabaret Botanique le lundi 7 avril.

Retrouvez toutes les chroniques du festival sur la page spéciale Mythos 2008!

Laisser un commentaire

* Champs obligatoires