Soleil, embruns et échos sonores du monde, la prairie de Landaoudec inaugurait hier après-midi la neuvième édition du festival finistèrien. Il fallait s’y attendre, avec 20 000 places par soir écoulées un mois avant l’ouverture, les routes menant à la presqu’ile n’ont pas dégorgé dans l’après-midi. Le précieux sésame-bracelet acquis, la tente posée, le festivalier pouvait alors aller déguster les épices musicales proposées, pour une cérémonie d’ouverture sans artifices ni censure… Premières impressions et petit tour d’horizon des réjouissances pour ce samedi.
Têtes (raides) d’affiche aguérries, ou buzz en puissance en phase de découverte, la programmation jonglait, comme les années précédentes, entre les trois scènes de Landaoudec. Les repères de nouveau acquis, le festivalier pouvait alors rapidement apprécier hier soir le désormais traditionnel coucher de soleil éclairant les artistes programmés sur la grande scène. Pour le coup, hier soir, c’étaient les Têtes Raides et Maceo Parker qui s’y collaient et profitaient des derniers rayons; pas des découvertes, quoi. Finish celtisant pour les premiers, concert très (trop?) propres pour nos professionnels stakhanovistes du Funk, la fête montait doucement avant l’arrivée des derniers convives coincés dans les bouchons, avant que les révélations montrent le bout du Nez sur les deux scènes plus modestes: Kwal emportait l’adhésion rythmée de machines et derbouka, Alela Diane emportait les vivats avec guitare sèche et Papa.
Sur la scène Kermarrec -découvertes- , en haut de prairie, l’haitienne Melissa Laveaux, tire sont épingle du jeu avec un enthousiasme très soul & funk qu’elle arrive sans peine à faire partager au public. Les Ska Cubano , n’en sont pas de reste , mais là on est dans une ambiance très fanfare ska et couleurs vives !
Landaoudec affichait complet quand Camille et les artistes de son projet « Music Hole » abordaient les premières heures de la nuit avec leur proposition originale nourrie de techniques vocales diverses, maîtrise instrumentale et l’excentricité de la jeune femme. Presque tout le monde est alors resté pour le dernier concert, celui d’Emir Kusturica et son No Smoking Orchestra.Comme annoncé, l’orchestre a alors servi aux festivaliers ravis une concoction à base de relents de fanfare balkanique, d’éclairs Punk et saturés, en empilant bandes originales et compositions sorties du dernier Opéra imaginé par Kusturica. Ce que le public n’a pas forcément relevé, c’est le fin de concert assez politisée et équivoque du combo serbe. Nous y reviendrons.
Pour ce samedi, on trépigne, le tapis volant de Landaoudec nous emmènera aux quatre vents; ceux d’Afrique nous porteront vers la relève blues malienne de Vieux Farka Touré, et les figures tutélaires du Sénégal (Orchestra Baobab) et de Côte d’Ivoire (Tiken Jah Fakoly, en clôture sur la prairie). Ce sont peut-être les origines les plus indéfinies qui nous surprendront: Ibrahim Maalouf, par exemple, dont le saxophone égrène les expériences aux quatre coins du son. A Chico Trujillo et sa Cumbia-Rock d’épicer la chose, à Mouss et Hakim de la métisser (Projet Origines Contrôllées).
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