Pour son ouverture le festival Les Embellies vous propose une belle découverte avec de la chanson francophone qui lorgne du côté de la folk anglo-saxonne avec le café-concert de Pauline Drand au Sablier le mercredi 2 mars.

Reprendre Nick Drake (Pink Moon), déjà, c’est un gage de bon goût. En même temps que de folie intrépide. Et encore plus quand on le fait en français (Lune Rousse). Pourtant, quand Pauline Drand s’y engage, « sans la prétention de faire du Nick Drake » elle s’en tire bien plus qu’honorablement. Mais c’est surtout avec ses compositions propres qu’on appréhende le talent de la jeune femme. La miss arpège, ouvre ses accords à la guitare, et la présence chaude et mélancolique de sa voix raccroche l’âme au cœur. « Le noir est bleu pour qui l’entend » chante Pauline Drand.

Bien sûr, on pense (toute proportion gardée) à ce petit quelque chose de Françoiz Breut dans la diction, au dépouillement acoustique de Françoise Hardy (période La question), à la douceur intemporelle de Sybille Baier. Les chansons de Pauline Drand ont cependant cette fragilité gracile en même temps que ce spleen solaire qui leur sont tout personnels.

On peut le découvrir avec une grosse poignée de chansons sur un double ep (édition bleue puis édition rouge) sorti en avril 2015, servant d’annonce à un premier album à venir à la rentrée. Et quand on entend la très inspirée prestation de la jeune femme à France Inter avec un quatuor à cordes (voir là), qu’on lit que ces versions ont servi de prémisses pour les arrangements du futur long format, on présage du meilleur. On gage en tout cas que le potentiel pour quelque chose de grand est là, et bien là. C’est en tout cas tout le mal qu’on lui/vous/se souhaite.