Embellies 2018 – Transe tribale et pop éclatée avec Deux Boules Vanille et YachtClub

Ce vendredi 23 mars, les Embellies proposent une soirée avec deux groupes aussi intriguants que jubilatoires. Énergie débridée, instruments DIY, transe tribale et pop éclatée : Deux Boules Vanille et YachtClub devraient sans peine transformer les festivaliers en balles rebondissantes. Présentation.

Deux Boules Vanille

Dire qu’on attend avec une certaine jubilation la performance du duo Deux Boules Vanilles (aka IIBV) dont le second album vient de sortir chez les très recommandables (et très recommandés) Kythibong n’étonnera personne tant le duo de batteurs fous composé de Loup Gangloff et Fréderic Mancini porte à ébullition les sens et les corps. Auteurs d’un premier long Format Tutti Frutti (2015, co-prod. S.K., Gnougn Records, Et Mon Cul C’est Du Tofu?), responsables de prestations live aussi physiques que progressivement addictives les Rhône-alpins (comme quoi on ne fait pas que du bon vin à Condrieu) ont ainsi donné le jour à huit nouveaux titres aux noms aussi improbables que Grigougne et Ratagoinfre ou Planète Gougou (qui sert de patronyme à l’album sorti le 2 février).

Pour le son, le principe reste le même : deux batteurs jouent face à face, frappant des capteurs placés sur les percussions qui, à chaque coup de baguette déclenchent des synthés analogiques. « Pas de boucles, pas de presets, tout est joué, tout est modulé sur le vif. » La musique qui en sourd, forcément fortement marquée par les rythmiques ne s’y résume pas et propose étonnamment de réels développements mélodiques. Et part dans des directions insoupçonnées, rebondissant de noise épileptique en acid house perchée, de cadences tribales (Les patins de la fête en est un beau condensé) en kraut baveux. Sans se prendre au sérieux le moins du monde (pas possible avec ce génial artwork), les deux musiciens arrivent pourtant avec une proposition aussi réjouissante qu’exigeante, mélangeant dans un même grand raout math rock, noise, électro, vêtements fluos sur le dancefloor et sueur DIY (ils ont eux-même fabriqué leurs instruments). Nul doute que c’est avec une délectation un peu tribale que le public des Embellies devrait suivre les développements du duo le sourire aux lèvres et les corps en sueur.

YachtClub

Adeptes des collages impromptus à la Jackson période Rock On (pour preuve le premier titre de leur ep sorti en 2016), les Tourangeaux de YachtClub ont également plein d’énergie à brûler. Une batterie (Bastien Torre), deux guitares (Thomas Leuwers, Boris Rosenfeld), un clavier et la chanteuse Yuri Hu, des paroles en anglais ou coréen : la musique du quatuor éclate la pop en un kaléidoscope aussi libre qu’acidulé. Des structures protéiformes, quinze idées à la minute et des sons fabriqués eux-mêmes : les Yachtclub réussissent le tour de force de faire rentrer tout ça dans un format toujours pop.

Alors forcément on pense à Deerhoof (pour cette voix libre qui s’échappe en apesanteur et la richesse des compos), à Gablé (pour cet amour de la pop bricolée avec plein d’objets et la folie douce qui les habite), à Thomas Bonvallet que les Tourangeaux aiment citer en idole (pour la fabrication des sons) – ce qui est loin de nous déplaire. Formé en 2014, YatchClub a sorti un premier ep de haute tenue en 2016 (cinq titres barrés, sans aucune redite, sur lesquels scotch, papier aluminium, poste de radio, micros et mini-amplis se taillent une place de choix) avant de publier en début d’année son premier long format chez les Nantais de Kshantu Machoc. Les membres de Capsul Collectif (collectif de musiciens basé à Tours, à l’esthétique très large, défendant la musique à la marge) y développent une musique encore plus personnelle, estompent leurs influences et délivrent huit titres peut-être moins sautillants mais tout aussi barrés, qui prennent le temps de développer une approche plus singulière sur la longueur. On a donc bien hâte de découvrir ce que les quatre Tourangeaux vont en faire sur la scène du Vieux St Étienne.

A noter, avant, entre et après les groupes, DJ Pouss-Disk se chargera de régaler les festivaliers de ses sélections à l’éclectisme concassé, puisque le garçon se propose de passer « du coq à l’âne, de Manchester à Nairobi, du gros tube qui tâche à la face B d’un groupe inconnu de 1984« . Un réjouissant programme !

Pendant toute la durée du festival, retrouvez tous nos articles sur les Embellies ici.

 


Les Embellies présentent Deux Boules Vanilles & YachtClub en concert au Théâtre du Vieux Saint Étienne (14 rue d’Échange, Rennes) le vendredi 23 mars à partir de 20h, ainsi qu’un dj set de Dj Pouss-Disk.

Tarifs : Sortir 6 euros / Étudiants, moins de 26 ans, demandeurs d’emploi : 10 euros / Plein : 12 euros / Sur place : 14 euros.

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