Une fois n’est pas coutume, le festival des Embellies fait sa soirée d’ouverture dans la charmante salle du 6par4. Et la très belle programmation justifie à elle seule la petite heure de route vers Laval. Présentation.
L’association PatchRock ne se contente pas d’organiser le festival des Embellies. Depuis de nombreuses années, l’association accompagne plusieurs projets musicaux, notamment lors de résidences de création. Ladylike Lily il y a deux ans, Laetitia Shériff cette année, mais aussi Bumpkin Island en 2013. Il est donc logique de retrouver ces derniers à Laval, ce qui nous permettra de mesurer les progrès accomplis depuis l’édition 2013 du festival. On avait été surpris de découvrir l’ampleur de l’évolution du groupe entre son passage aux Vieilles Charrues en 2011 et le concert donné en mars 2013 à l’Antipode. Tout d’abord, le line-up est beaucoup plus épuré : né lors de l’hiver neigeux de 2010, le groupe était un collectif particulier de 9 musiciens qui se sont retrouvés dans le grenier aménagé en studio de Glenn Besnard. Côté musique, une base pop influencée par la folk, l’electronica et le rock.
Si le groupe a conservé ses influences d’origine, proches de la scène scandinave et nordique (Sigur Ros, Mùm), leur pop est devenue beaucoup plus sombre, avec plusieurs montées post-rock qui donnent une dimension nouvelle aux compositions. Et si les accents folk sont toujours présents, ils ont pris une sérieuse coloration noisy. Le groupe s’est resserré (il ne sont plus « que » 6), et le chant choral a été quelque peu délaissé au profit d’un chant lead assuré par Eleonore James. A la sortie de leur résidence de création, le groupe avait joué ces nouvelles compositions il y a un an sur la scène de l’Antipode, pour la première fois. Quelques semaines plus tard, le premier album Ten Thousand Nights (sur le label Les Disques Normal) a confirmé le très bon live. On les retrouvera donc avec impatience ce vendredi soir sur la scène du 6par4, avec l’espoir de découvrir de nouveaux titres.
On avait découvert le trio Fat Supper en septembre 2012 à l’occasion d’une mémorable soirée (Marché Noir au Jardin Moderne). On y retrouvait la voix chaude et le jeu de guitare de Léo Prud’homme (Leo88man, Red), le guitariste-bassiste André Rubeillon (Moon Palace, Leo88man) et le batteur Pierre Marolleau (Fordamage, My Name is Nobody, entre autres). Le trio Leo88man est en effet devenu Fat Supper, par le glissement progressif de la folk vers le rock au sens (très) large. Un rock protéiforme qui prend des atours bluesy, noisy ou jazzy, brouillant ainsi les pistes pour notre plus grand plaisir.
On a eu le bonheur de les revoir il y a quelques semaines lors de l’Echo du Oan’s, découvrant ainsi les titres de l’excellent EP Flat Slupper (toujours chez les Disques Normal). De nouvelles compositions ciselées avec grand soin, et qui continuent d’explorer les genres musicaux avec jubilation. D’un boogie nerveux (Surrogate et son riff imparable) au flow hip-hop (Back to the Flesh), le groupe se permet aussi de nombreuses ruptures de rythmes (Wall of Shame). L’arrivée de Yoann Buffeteau (guitare, batterie, claviers) a permis d’étoffer les compositions qui prennent de nouveaux virages (on pense notamment à un nouveau titre joué au Oan’s, doté d’une rythmique alambiquée). Un quatuor qu’il ne faut rater sous aucun prétexte en live : présence charismatique, somptueux arrangements, bref, immanquable.
On ne sait pas grand-chose du mystérieux projet Monstromery. Pas de titres à se mettre entre les oreilles, mais deux raisons objectives qui titillent notre curiosité. Derrière cet étrange patronyme se cache le projet solo de Benjamin Ledauphin, la voix des trop rares Montgomery. Mais il y a surtout cette vidéo découverte un peu par hasard, sur laquelle on peut entraperçevoir un titre de Monstromery, enregistré lors du festival des Rockomotives par What Comes Around Goes Around : rythmique minimaliste, riffs de guitare noisy et expérimentations vocales complexes. Une mise en bouche savoureuse que vous pourrez retrouver le mercredi 26 mars au Jardin Moderne.
Photos : Solène
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Fat Supper + Bumpkin Island + Monstromery @ 6par4 (Laval), vendredi 21 mars à 20h30.
Tarif Membre Antipode/Ubu/6PAR4 : 8 € – Tarif Plein : 10 € – Sur place : 12 €