C’était la dernière consultation au suffrage universel avant les élections présidentielles de 2012 mais on ne peut pas vraiment dire que ça a été une réussite. Sur tout le territoire national, comme habituellement, les cantonales n’ont pas vraiment déplacé les électeurs, et agité les médias et le milieu politique. L’Ille-et-Vilaine connaît elle quelques nouveautés : une abstention record et un Front National en grande forme…

Avec une abstention record (entre 55 et 57%), les élections cantonales n’ont pas passionné les foules, sans doute plus tournées vers l’étranger, Japon et Lybie attirant plus le regard que le premier tour de la dernière élection des conseillers généraux. Car dès 2014 et la mise en marche de la réforme territoriale, on ne parlera plus de conseillers généraux (ou régionaux, d’ailleurs) mais de conseillers territoriaux.

Au niveau national, nulle surprise entre les deux grandes formations : le Parti socialiste en obtenant 25,62% des voix sort grand vainqueur de ce premier tour, l’UMP (16,34%) espère cependant tirer son épingle du jeu au second acte, dimanche 27 mars. Cependant, et c’est là la vrai douche froide du scrutin, le Front National se hisse à un score exceptionnel (14,71%). Le Front de Gauche atteint les 8%, Europe Ecologie Les Verts 7,79%.

Abstention étonnante

L’Ille-et-Vilaine connait quelques différences locales qui frapperont les observateurs.

Ainsi d’une abstention étonnante de 57,88% qui préoccupe les appareils politiques locaux. Daniel Delaveau, le maire de Rennes y voyant « un sentiment de résignation dans un climat économique et social très dur » qui tendrait même à s’aggraver.

On observe également l’absence de triangulaire – le pourcentage nécessaire pour se maintenir au second tour ayant été relevé à 12,5% des électeurs inscrits. Bien trop haut pour les petites formations.

Sinon, le Parti socialiste, lui, assure sa place de leader : le symbole de cette domination est bien évidemment l’élection plébiscitaire de Jean-Louis Tourenne qui, avec 69,40% dans son fief d’Hédé, sera sans aucun doute reconduit à la présidence du Conseil général. Dimanche prochain, le département devrait sans aucune surprise rester rose.

A noter que trois autres candidats l’emportent dès le premier tour : le PS Louis Dubreuil à Saint-Brice-en-Coglès,  Marie-Hélène Daucé à Becherel (majorité présidentielle) et Jean-Claude Blouin à Retiers (divers droite). La droite, deuxième grande formation politique, conserve à sa place d’éternel second.

Vote à l’extrême droite inquiétant

Dans le département, le fait inquiétant est que le Front National réalise dans plusieurs cantons des scores étonnants : Nadège André à Combourg (13,45%), Cédric Abdilla à Pipriac (16,64%), Pascal Crambert à Cancale (14,27%), Marcel Colin à Grand-Fougeray (11,20%). Et deux candidats se maintiennent : Jean-Pierre Charmeux à Pleine-Fougères (19,64%) et Elisabeth Drouin dans le quartier du Blosnes, à Rennes (13,71%). Il serait sans doute temps de se demander (et que les élus et responsables politiques locaux se demandent) pourquoi les votes des habitants de l’Ille-et-Vilaine, terre traditionnellement peu encline à faire de l’œil (de verre) à l’extrême-droite, portent aujourd’hui les candidats frontistes au second tour. Ça pourrait éviter quelques déconvenues dans les années à venir.

En Ille-et-Vilaine, Europe Ecologie les Verts maintient ses positions et arrive en troisième position dans de nombreux cantons. Le parti écolo envoie d’ailleurs trois de ses candidats au second tour : Eric Fresnay à Châteaubourg, Yves Salmon à Bruz et Anne Caillet dans le canton de Rennes Sud.

Quant à l’extrême gauche elle semble s’effondrer. L’alliance NPA-Breizhistance ne semble pas avoir convaincu dans le département et le Front de Gauche passe en dessous de ses scores nationaux.

Rendez-vous est donc pris pour le second tour des cantonales, dimanche prochain.

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