Pour cette édition 2013, c’est le collectif toulousain Anakronic Electro Orkestra qui aura eu l’honneur de transformer le chapiteau en dance-floor pour la soirée de clotûre ! Et quelle soirée ! On a dansé, ondulé, vrillé au son de la clarinette et de l’accordéon et leurs décibels kelzmer electro énergiques ! Pas de doute, le Grand Soufflet et son excellente programmation sont les défricheurs de nos oreilles…

Ils avaient scotché un public étonné et emporté lors de l’édition 2008 du Grand Soufflet (lire notre compte-rendu dans les archives) ; Anakronic Electro Orkestra revient sous le chapiteau, plus déchaîné que jamais. Plaisir de retrouvailles partagées : la soirée affiche complet, le public rennais n’ayant visiblement aucune envie de rater les Toulousains ; de l’autre côté, les musiciens d’AEO le clament haut et forts en début de concert : ils sont très contents d’être de retour à Rennes !

Si vous pensiez que ce concert aux accents klezmer allait se contenter de surfer sur la vague du renouveau des musiques balkaniques, vous vous trompez grandement. Anakronic Electro Orkestra réinvente la musique klezmer du nouveau millénaire, mêlant habilement beats électro et sonorités du répertoire ashkénaze. Une réécriture de la musique yiddish entre rock furieux, techno-transe , voire même hip-hop, dub et jungle planante.

Et ils sont cinq en scène pour assurer tour à tour la prise des ingrédients de cette recette miraculeuse : Corinne Dubarry a l’accordéon rouge et tonique ; Pierre Bertaud du Chazaud est un clarinettiste hors pair ne s’attirant pas les égards de la foule féminine uniquement lorsqu’il tombe la chemise ; Ludovic Tadeusz Kierasinski entraîne sa basse et ses claviers dans des acrobaties énergiques ; Mikaël Charry, fondateur du groupe, fourmille à la programmation, véritable magicien des loops et des samples ; et Ghislain Rivera, le seul batteur du monde à arborer un sourire béat tout au long du set. Pas de doute, quand ces cinq là sont sur scène, il faut s’attendre à prendre une claque musicale magistrale !

Les morceaux du premier et du second album (Speak with Ghosts en 2010 et Noise in Sepher en 2013) s’enchaînent, ne laissant aucune pause au public. Et si parfois certains morceaux prennent une tranquille tonalité dub, cette sensation de calme est vite annihilée par des montées en puissance hallucinantes ! Si on était déjà convaincu des charmes et atours de la musique klezmer revisitée, on est clairement envoûté par la proposition d’Anakronic Electro Orkestra. Il y a un truc puissant, assez indéfinisssable qui nous traverse et nous transporte dans ce set. On oscille entre un morceau perdu dans les méandres de l’électro où la clarinette persiste à siffler et une intro où l’on a clairement la sensation d’être au beau milieu d’un mariage yiddish. Quelques notes de clarinette, et hop ! tout le monde frappe dans ses mains !

Un set époustouflant où la clarinette se déchaîne, l’accordéon virevolte, la basse descend dans le public sur Noise in Sepher 1, en version electro-transe persistante, et prend des allures démoniaques ; la batterie se fait puissante et au service des lignes de basse au son résolument rock . Impossible de ne pas lâcher son stylo pour danser et frapper des mains ! Anakronic Electro Orkestra aura eu raison de mon Moleskine et de ma mission de reporter pour Alter1fo ! Impossible de vous donner la set-list tant on se laisse emporter par cette fièvre klezmer et ce brassage culturel oscillant magiquement entre drum n’bass puissante, musique traditionnelle, electro envoûtante…

Accordéon et clarinette sont décidément les rois du dance-floor, donnant une tonalité joyeuse au melting-pot du Grand Soufflet ! Ces Toulousains distillent une énergie volubile et très contagieuse à laquelle il est difficile, voire impossible de résister. Un cocktail entre passé et présent qui fait transpirer le côté éminemment festif et dansant de cette musique klezmer. Un rappel en guise de cocktail molotov : c’est tout le chapiteau qui vibre et danse dans un étourdissant final !

On reste traîner au bar, on ne veut pas que ça se termine, on ne veut pas quitter son serveur préféré et tous ces bénévoles fort sympathiques. Et pourtant les 10 jours sont malheureusement finis…

Merci en tout cas à toute l’équipe du Grand Soufflet pour ces 10 jours de décibels et de découvertes vraiment très chouettes ! Merci à Anakronic Electro Orkestra d’avoir conclu ce Festival avec toute l’énergie et la saveur qu’il fallait pour laisser nos oreilles pantoises et avides de sons détonants et intenses. En attendant l’édition 2014…

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Et si vous voulez transformer votre salon en dance-floor ou retrouvez les mélodies énergiques du concert :
Site d’Anakronic Electro Orkestra
Facebook du groupe
Soundcloud du groupe

Et laissez vous emporter par leur fièvre… tout comme nous !

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